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PRÉSIDENTIELLES 2024>S-42 Chris Christie jette l’éponge

Le froid et la neige se sont invités dans le Caucus de l’Iowa. Dans la nuit de dimanche, le thermomètre va descendre à – 26° pour remonter à – 18° dans la journée de lundi, jour du scrutin. Ces conditions météo vont-elles changer le cours des événements. Sachant que leur favori est sûr de l’emporter, les électeurs pro-Trump ne pourraient-ils pas se dire que ce n’est pas vraiment la peine de se déplacer ? Telle est la question posée dans le petit reportage de CNN. Si Trump ne gagne pas avec l’avance que les sondages ont prévu, peut-être déclarera-t-il que c’est un coup monté des démocrates. Les derniers sondages lui donnent une avance de 35 points.

La principale information de la semaine est évidemment l’annonce faite par Chris Christie d’abandonner la course aux Primaires. Ce qui réduit, avant le démarrage des Primaires, le nombre de participants à quatre : Donald Trump, Nikki Haley, Ron DeSantis et Vivek Ramaswamy. Ce retrait était largement attendue – même si l’intéressé avait publié une petite vidéo affirmant le contraire peu de temps avant – Chris Christie n’a jamais réussi à décoller dans les sondages.

Sa mission était tout autre : il était devenu l’un des porte-étendards du mouvement des anti-Trump. Cette décision fragilise sans doute la position de Vivek Ramaswamy dont le positionnement n’est pas particulièrement avisé : Il pense que Donald Trump est le meilleur président du 21e siècle (George W. Bush, Barack Obama) mais qu’il faut un président jeune à la Maison Blanche. Le jeunisme, un avantage qui vient d’être salué en France mais qui est loin d’être une fin en soi. On pourrait y opposer la remarque de Jean-Marie Le Pen selon laquelle les électeurs préféreront l’original à la copie. Les résultats de l’Iowa et du New Hamsphire devraient le pousser aussi à la sortie. A qui l’abandon de Chris Christie va-t-il profiter ? Probablement à Nikki Haley dont la distanciation avec Donald Trump est la plus importante des trois candidats restants. Même si – hors micro – Chris Christie pense qu’elle n’a aucune chance : “She’s going to get smoked, and you and I both know it”.  Dans l’Iowa, c’est sans doute vrai, dans le New Hamphire beaucoup moins à cause de la très grande différence en matière de démographie politique.

Dans cette nouvelle phase des primaires, Donald Trump surplombe la compétition et on saura assez rapidement sur les jeux sont faits ou pas. Pour donner plus de chances aux voix anti-Trump, il serait judicieux pour les candidats en lice pour la deuxième place – Nikki Haley et Ron DeSantis – de s’allier et ainsi de peser suffisamment pour accréditer l’idée que tout est encore possible. Un peu comme l’avait fait John Kasich et Ted Cruz lors des primaires de 2016 en signant un pacte pour s’opposer à Donald Trump. Une alliance un peu tardive dans les primaires (24 avril 2016) et qui donc n’avait pas réussi. Donald Trump ayant été annoncé vainqueur des primaires le 3 mai 2016.

Une alliance entre Nikki Haley et Ron DeSantis est très improbable – surtout lorsqu’on les écoute lors du débat organisé par CNN mercredi 10 janvier – chacun croit ou fait croire qu’il pense qu’il peut gagner – même Vivek Ramaswamy dont l’abandon ne devrait pas tarder même s’il peut continuer à financer sa propre campagne sur fonds propres. Mais le fait qu’il a déjà réduit ses dépenses en publicité politique montre qu’il n’est pas prêt à dilapider sa fortune personnelle pour une aventure sans issue.

La campagne 2024 est donc très différente de la dernière primaire républicaine, en 2016 où au Caucus de l’Iowa, il y avait encore pléthore de candidats et où l’issue semblait encore incertaine. Ted Cruz l’avait gagnée et Donald Trump, en deuxième place et mauvais perdant, avait évidemment déclaré qu’il avait triché.

Les résultats du Caucus de l’Iowa de 2016

Débat CNN

CNN organisait donc un débat entre les deux candidats qualifiés puisque Donald Trump a décidé une fois pour toutes de faire cavalier seul. Et ce n’est pas une question d’emploi du temps puisqu’il participait à une interview de type Town Hall organisée par Fow News avec un public sélectionné par la chaîne et plutôt bienveillant. Lors de cette prestation, l’ex-président a dit qu’il avait choisi son candidat, plutôt une candidate puisqu’il avait indiqué qu’il souhaitait une femme, à la vice-présidence mais qu’il annoncerait plus tard. Le New York Times a proposé une petite sélection des candidates potentielles (Which Trump Toady Would the MAGA King Pick as His No. 2?).

Donald Trump et l’Obamacare

Il s’y est essayé déjà à plusieurs reprises. Il a réitéré la proposition de supprimer l’Obamacare qualifié de “disaster” et de le remplacer par un système d’assurance plus performant. Le seul problème est qu’il n’a fait aucune proposition, même dans les grandes lignes de ce que ce système pourrait être. Il n’est sans doute pas abusif d’affirmer qu’il n’en a aucune idée. Il n’avait eu de cesse de le répéter pendant les quatre ans de son mandat, de 2016 et 2020, sans aucun résultat. Les républicains avaient mis cette proposition d’abolition de l’Obamacare des dizaines de fois alors qu’ils savaient pertinemment que cela ne pouvait aboutir. Fidèle à sa courtoisie et à sa décence habituelles, il en a profité pour se moquer de John McCain – qui avait voté contre le suppression de l’Obamare – sur la difficulté à lever les bras en l’air à la suite des mauvais traitements qu’il avait subi lorqu’il était prisionnier de guerre au Vietnam.  

A l’émission Meet the Press, tout auréolée de son petit coup contre les présidents des trois universités, sourire carnassier à l’appui, Elise Stefanik s’est présentée sous son meilleur jour pour plaire à celui qui sera peut-être son futur patron, Donald Trump. Son revirement à 180 degrés sur l’appréciation portée sur l’attaque du 6 janvier du Capitole est bien sûr la faute des “Fake News Media”. Elle est allée jusqu’à qualifier les condamnés liés à ces événements « d’otages ». C’est l’opération de révisionnisme de l’histoire orchestrée par les républicains qui ont lancé le défi de transformer cette attaque contre la démocratie en journée patriote. Ce que Donald Trump clame depuis le début. Et dans la foulée de Donald Trump, Elise Stefanik réitère l’idée du “Big Lie” selon laquelle les élections de 2020 ont été frauduleuses et émet déjà des doutes sur les prochaines. Elle affirme ne pas garantir de certifier les votes des grands électeurs de 2024. Mettre en doute les élections devient une habitude chez les républicains MAGA.

Donald Trump bénéficie de l’immunité ?

“I could stand in the middle of Fifth Avenue and shoot somebody, and I wouldn’t lose any voters, OK?” avait-il affirmé. “It’s, like, incredible.” On se souvient de cette déclaration selon laquelle Donald Trump pensait qu’il bénéficiait d’une totale impunité, immunité (Trump’s Boldest Argument Yet: Immunity From Prosecution for Assassinations) vis-àvis des électeurs.

Jack Smith, le procureur impliqué dans deux affaires judiciaires avait demandé à un tribunal fédéral de se prononcer sur l’idée que Donald Trump bénéficierait d’une totale immunité sur des actions alors qu’il était président. Position que défendait son avocat John Sauer qui a donné lieu à un échange avec le juge pour le moins troublant.

“I asked you a yes-or-no question,” demandait la juge Florence Pan. “Could a president who ordered SEAL Team 6 to assassinate a political rival, who was not impeached, would he be subject to criminal prosecution?

John Sauer répondait par un “qualified yes” qui signifiait non.

Donald Trump et la bourse

Lors d’un des débats de l’élection de 2020, il avait prédit que si Joe Biden était élu, la bourse s’effondrerait.  

Maintenant que cela ne s’est pas produit, il espère que la bourse va s’effondrer dans les 12 prochains mois car il ne veut pas être Herbert Hoover (qui a dû gérer la crise de 1929 ou plutôt qui n’a pas voulu la gérer).

Sur le fil de son réseau social, Donald Trump a concentré ses attaques contre Nikki Haley.

Et pour finir, un message de « your favorite president » aux Ioweins.

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