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Statut de Jérusalem : les Etats-Unis seuls contre tous

Le 6 décembre, Donald Trump, avait annoncé la reconnaissance par les Etats-Unis de Jérusalem comme capitale d’Israël et sa décision d’y transférer son ambassade.

En raison de l’exercice du droit de veto de l’un de ses cinq membres permanents, les États-Unis, le Conseil de sécurité a rejeté un projet de résolution affirmant que « toute décision ou action qui visent à modifier le caractère, le statut ou la composition démographique de la ville sainte de Jérusalem n’ont aucun effet juridique, et sont nulles et non avenues ».

L’Observateur permanent de l’État de Palestine s’est félicité du « ferme soutien » de la plupart des membres du Conseil au projet de résolution, qu’avait présenté l’Égypte, « au nom de la Ligue des États arabes », qui réaffirme « clairement » le consensus international sur Jérusalem.  « Le message est sans équivoque », a-t-il estimé.  Le texte rejeté par le Conseil avait recueilli les voix de 14 de ses 15 membres.

La représentante des États-Unis a déclaré qu’elle avait eu recours au veto, « sans joie mais aussi sans hésitation », considérant que le vote d’aujourd’hui était une « insulte » pour son pays, qui ne « l’oubliera pas ».  La déléguée a rappelé qu’il s’agissait là de son « premier veto » depuis sa prise de fonctions et aussi « le premier de son pays depuis six ans ».

« Ce sont les autres États Membres qui devraient être embarrassés aujourd’hui par leur vote », a-t-elle estimé.  Selon elle, la déclaration du Président Trump en date du 6 décembre est « conforme » aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  « Ce qui dérange, c’est que les États-Unis ont eu le courage de reconnaître une réalité fondamentale, à savoir que Jérusalem est la capitale politique, administrative et spirituelle du peuple juif », a-t-elle soutenu.

Les autres membres du Conseil ont repris à leur compte le libellé du projet de résolution rejeté, qui souligne que « Jérusalem est une question qui relève du statut final et doit être réglée par la voie de la négociation, comme le prévoient les résolutions des Nations Unies ».

Les États-Unis ne se laisseront pas « dicter par qui que ce soit » l’emplacement de leur ambassade, réaffirmant le droit « souverain » de Washington de le déterminer, a ajouté la représentante américaine.

Des propos accueillis avec satisfaction par le délégué d’Israël, Danny Danon, qui a « remercié les États-Unis pour leur loyauté à l’égard de la vérité ».  Ceux qui ont voté en faveur de la résolution ont non seulement réaffirmé « la politique de deux poids, deux mesures des Nations Unies » dès qu’il s’agit d’Israël, mais également montré qu’ils souffrent d’« hypocrisie flagrante », a-t-il accusé.  Il a également pointé du doigt les Palestiniens, lesquels auraient « une fois de plus préféré la fuite, comme à leur habitude dès qu’une négociation se présente ».

Son homologue américaine a d’ailleurs balayé l’idée « fallacieuse » selon laquelle l’annonce de Donald Trump aurait fait reculer le processus de paix, en affirmant que les États-Unis avait fait plus que « n’importe qui » au Conseil de sécurité pour aider les Palestiniens, « et de loin »« Je vais être abrupte, mais quand les États-Unis voient des pays qui financent moins de 1% du budget de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) et les accusent de n’être pas engagés en faveur de la paix, alors le peuple américain perd patience », a-t-elle expliqué.

En revanche, selon le représentant de la France, « toute approche de la question de Jérusalem dans son ensemble doit éviter de cristalliser les tensions sur la ville, au risque de transformer un conflit politique, dont les compromis nécessaires sont retenus, en conflit religieux, par nature insoluble ».

America First qui est la doctrine de Donald Trump semble isoler de plus en plus les Etats-Unis sur tous les sujets : retrait de l’accord Transpacifique, de l’accord sur le climat, critiques répétées de l’ONU et de l’OTAN, sorti de l’Unesco, renégociation de l’Alena avec ses voisins canadiens et mexicains, refus de signer l’accord sur le nucléaire iranien… Toutes ces décisions qui marquent une nouvelle ère vont-ils réellement renforcer la position des Etats-Unis ou n’entérinent-ils pas un affaiblissement de la puissance américaine ? La question est posée, la réponse à venir.

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