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Mieux vaut être riche et en bonne santé dans l’Amérique Trump

On se souvient du film de série C de Marc Pecas « Mieux vaut être riche et bien portant que fauché et mal foutu ». Ou plutôt on ne s’en souvient pas et d’ailleurs ce n’est pas vraiment une nécessité. Mais il est vrai dans l’Amérique Trump, il est préférable d’être riche et bien portant.

Riche d’abord. Dans une série d’articles fondés sur une analyse du fisc, David Cay Johnston montre bien que, pendant le mandat de Trump à la Maison-Blanche, les riches se sont enrichis et les pauvres appauvris. Et sous cette affirmation tellement générale, le fondateur de DC Report met des chiffres très parlants (The Super-Rich -You Know, People Like the Trumps – Are Raking In Billions ; The Ugly Numbers Are Finally In on the 2017 Trump Tax Rewrite)

Entre 2016, dernière année du deuxième mandat d’Obama, et 2018, première année complète du mandat Trump, l’augmentation des 1 % les plus riches a été 88 fois plus importantes que les 99 %. Et le ratio entre l’augmentation de revenus entre les 0,01 % les plus riches (ceux que l’auteur dénomme les Platinum-Premiere Crowd) – les Américains dont les revenus sont supérieurs à 10 millions de dollars par an – et celle des 99 % est de 2215.

Les super-riches (Platinum-Premiere Crowd) ont donc bénéficié d’un revenu supplémentaire de 7,1 M$ en 2018 par rapport à 2016, alors que les 99 % ont obtenu une augmentation moyenne de seulement 3360 $, augmentation qui a surtout profité aux revenus annuels compris entre 200 000 et 500 000 dollars, c’est-à-dire des familles très aisées.

Les foyers américains qui gagnent moins de 50 000 dollars par an, ont gagné 307 dollars de moins en 2018 qu’en 2016.  Conclusion, 57 % des foyers Américains les moins riches étaient mieux lotis sous l’ère Obama.

Un tiers des Américains gagnent moins que 25 000 dollars par an. Et dans ce groupe, la moyenne des revenus était de 12 600 dollars, 1 dollar de moins que 2 ans plus tôt. Globalement, la part de revenus des Américains les plus pauvres (le tiers inférieur) a baissé de 6,5 % à 5,5 % alors que dans le même temps celle des super riches – les 0,01 % représentant 22 122 foyers est passée de 4,5 % à 5,7 %. Dit autrement, ces 22 122 foyers ont gagné plus que les 50 millions d’Américains les plus pauvres.

La moitié de l’augmentation de revenus entre 2016 et 2018 est allée aux 1 % les plus riches et l’autre moitié aux 99 % restants. Avec une répartition très inégalitaire dans ce groupe.

L’effet de la réforme fiscale de 2017 qui est en fait une baisse d’impôts surtout pour les entreprises et les plus fortunés se mesure tout aussi clairement. Les Américains qui gagnent entre 50 000 et 100 000 dollars par an ont payé 0,75 % en moins en impôt sur le revenu en 2018. Mais ceux qui gagnent entre 2 millions et 2,5 millions ont payé 2,25 % en moins.

Comparons maintenant les réductions d’impôts en montant réel de deux groupes : entre 50 000 et 100 000 dollars et entre 500 000 et 1 million

En bonne santé ensuite. L’élément actuel pour parler de santé est évidemment la Covod-19 qui montre de sérieuses disparités au niveau du taux d’infection, d’hospitalisation et de décès selon les différentes communautés raciales. Le taux d’infection à la Covid-19 est de 143/10 000 pour un Hispanique, de 107 pour un Noir et de 46 pour un blanc. Il en va de même pour le taux d’hospitalisation et de décès. Le taux de décès des communautés hispaniques et noires est de 5,6 pour 10 000 habitants et de 2,3 pour les blancs, soit plus du double. Cette exposition accrue à la Covid-19 est liée aux conditions économiques et sociales. Les premiers sont plus fréquemment dans la catégorie des travailleurs essentiels, habitent dans des logements plus réduits et des quartiers plus denses, prennent des transports plus chargés… Autant de facteurs qui augmentent significativement le risque. Et ce qui est vrai pour la Covid-19 l’est également pour tous les aspects de la santé.

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