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Midterms : rebond des démocrates, jusqu’où ?

Alors que les démocrates semblaient en mesure de réaliser la performance des républicains en 1994 et 2010 (avec un gain respectif de 53 et 63 sièges), la vague bleue s’était un peu affadie ces dernières semaines. Et puis, plusieurs événements se sont enchaînés motivant à nouveau les démocrates à se rendre aux urnes et les indécis à faire leur choix. D’abord, la nomination du juge Kavanaugh à la Cour Suprême, ensuite la manière avec laquelle Donald Trump a utilisé l’affaire des courriers piégés et la tragédie de Pittsburg. La première affaire a eu un impact sur l’électorat féminin, les deux autres sur la totalité. Réaction assez immédiate, le niveau de popularité de Donald Trump a reculé de manière significative, revenant à l’étiage historique des 40 %. Redoublant de provocations comme il sait si bien le faire, Donald Trump a alors lancé une nouvelle idée en pâture à sa base : revenir sur le code de la nationalité et réviser le 14e amendement voté en 1868, juste après la Guerre de Sécession. Il fait mine de croire qu’un simple décret peut changer la Constitution alors qu’en fait il enclencherait une bataille juridique pouvant durer des années et dont l’issue est plus qu’incertaine.

Si le sénat ne devrait pas connaître de bouleversements (seulement un tiers du Sénat est renouvelé et les démocrates sont beaucoup exposés, 25 sièges contre seulement 8 pour les républicains), la Chambre des Représentants devrait assez logiquement changer de majorité et revenir aux démocrates. Donald Trump n’est d’ailleurs pas avare de conseils aux électeurs. D’abord, dans un meeting, il enjoignait aux électeurs d’aller voter, sauf s’ils pensaient voter démocrates. Ensuite, dans un tweet, il distille la peur en affirmant que voter démocrate c’est engager les Etats-Unis dans la voie du Venezuela. Rien que cela.

Les élections de midterms sont avant tout locales mais constituent souvent une sorte de referendum sur le président. Sur ce point, jamais une élection n’a été aussi polarisée autour du président. Les indicateurs nationaux joueront donc un rôle important. Ce qui donne aux démocrates des raisons d’espérer.

Donald Trump est le président le moins populaire et son taux d’approbation, juste avant les élections, est à 41 % alors que la moyenne des présidents depuis 1974 est de 52 %. Seul George W. Bush était moins bien apprécié, il était à 38 % d’opinions favorables. Résultat, les républicains ont perdu 30 sièges et les démocrates redevenus majoritaires. Bien sûr, un taux supérieur à 50 % n’est pas une garantie pour gagner des sièges. Mais cela est plus lié à des circonstances particulières. En 1974, Gerald Ford a crédité de 54 % d’opinions favorables (il a remplacé Richard Nixon obligé de démissionner à la suite de l’initiative d’Impeachment lancée par le Congrès). En 1986, Ronald Reagan entamait la deuxième partie de son second mandat et l’usure commençait produire ses effets. Par ailleurs, le scandale Iran-Contra avait écorné l’image du président.

Globalement, un président en exercice perd les élections de midterms, 22 sièges en moyenne. Il faut gagner 23 sièges aux démocrates pour reprendre la majorité à la Chambre des Représentants. Les démocrates devront donc faire mieux que la moyenne pour regagner la majorité.

L’institut Gallup montre qu’il existe une corrélation assez forte depuis 1994 entre le nombre de sièges gagnés ou perdus et le taux d’opinion favorable (0,71), du Congrès (0,78). Depuis 1950, lorsqu’un le président a un taux d’opinion favorable inférieur à 50 %, son parti perd en moyenne 35 sièges. Et il se trouve que c’est actuellement, une projection que donnent les instituts de sondage pour les élections du 6 novembre.

Et pourtant, il faut reconnaître que Donald Trump ne ménage pas sa peine en enfilant les meetings de campagne. Showman plus que président, c’est là une des caractéristiques de l’hôte actuel de la Maison Blanche. La téléréalité prime sur la réalité.

 

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