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Le vote musulman peut-il coûter la victoire à Joe Biden ?

C’est la question que pose le site abcNews (Could Arab American and Muslim voters cost Biden the 2024 election? They’re a small voting bloc but could make the difference in Michigan). Les médias sont centrés sur les primaires républicaines même s’il n’y a pas d’enjeu puisque l’on sait depuis de longues semaines maintenant que Donald Trup sera le candidat républicain. Ils ne s’intéressent pas trop aux primaires démocrates dont Joe Biden sera le vainqueur. Mais la primaire du Michigan, qui abrite la plus forte communauté arabo-musulmane des Etats-Unis, a apporté une surprise de taille. Certes Joe Biden l’a emporté facilement avec plus de 80 % des voies mais on a comptabilisé quelque 13 % des votes blancs (Uncommited). Précisons qu’il ne s’agit pas d’un bloc homogène. Selon l’Institut arabo-américain, seulement un quart des Américains d’origine arabe pratiquent l’islam ; une grande majorité d’entre eux sont chrétiens. De même, de nombreux Américains musulmans sont sud-asiatiques, noirs ou d’une autre ethnie non arabe (par exemple, iraniens).

Lors de l’élection générale de novembre, en raison de la bizarrerie du système électoral, la perte du Michigan pourrait coûter la présidence à Joe Biden. On estime à un peu moins de 150 000 musulmans ayant voté dans l’État des Grands Lacs en 2020. Quelque 80 % d’entre eux auraient voté pour Biden. Imaginons qu’en 2024, 20 % passent à Trump, 40 % votent pour un candidat d’un troisième parti ou blanc et seulement 20 % restent fidèles à Biden. Cela réduirait la marge de Biden dans l’État de 58 000 voix. Cela ne représente que 1 % des 5,5 millions de personnes qui ont voté dans le Michigan en 2020. Donc, si Trump gagnait le Michigan par 1 point ou moins en 2024 – c’est possible ! C’est arrivé en 2016 ! – on pourrait dire que les musulmans coûtent l’État à Biden.

Des votes d’électeurs en grande majorité mulsulman qui ont suivi le mot d’ordre de ce vote blanc, les uns en signe d’avertissement, les autres pour punir le candidat président sur sa politique dans le Moyen-Orient et sont trop grand soutien à Israël. Si ces votes faisaient défaut lors de l’élection générale, cela pourrait coûter le Michigan à Joe Biden et, en raison de la bizarrerie de ce scrutin, l’élection générale. C’est l’effet papillon appliqué à l’élection du président des Etats-Unis : 20 000 voix dans le Michigan pourrait coûter l’élection. Il s’agit d’un petit bloc électoral, mais qui pourrait faire la différence dans le Michigan.

Les électeurs ayant déposé un bulletin uncommitted (vote blanc) ont fait entendre leur voix avant les primaires du Michigan. Linsey Davis d’ABC News s’est entretenue avec le maire démocrate de Dearborn, dans le Michigan, Abdullah Hammoud, au sujet de ses efforts pour que les électeurs du Michigan choisissent de ne pas s’engager au lieu de voter pour le président Biden.

Au moins 100 000 démocrates de l’État des Grands Lacs ont voté pour « non engagé », un vote de protestation motivé en grande partie par le mécontentement à l’égard de la gestion par Biden de la guerre entre Israël et le Hamas. De nombreux groupes avaient exhorté les électeurs à rejeter Biden en raison de son soutien à Israël dans le conflit, et le vote « non engagé » a été particulièrement élevé dans les villes à forte population arabo-américaine et musulmane comme Dearborn (où les « non engagés » ont en fait battu Biden  à 56 % contre 40 %).

Le profond mécontentement de cette communauté traditionnellement démocrate pourrait être un problème pour Biden en novembre, en particulier dans le Michigan, qui compte la plus forte proportion d’Américains d’origine arabe et l’une des plus fortes proportions de musulmans.

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Les sondages indiquent que les musulmans s’éloignaient des démocrates avant même la guerre entre Israël et le Hamas. Et certains de ceux qui se sont opposés à Biden mardi insistent sur le fait qu’ils resteront fermes contre lui en novembre. « [Notre objectif] est de punir Joe Biden en faisant de lui un président d’un seul mandat », a déclaré Khalid Turaani, coprésident de l’un des groupes anti-Biden.

L’éditorialiste du New York Times Charles M. Blow (Arab American Fury Toward Biden) cite Nihad Awad, co-founder and the national executive director of the Council on American-Islamic Relations, or CAIR expliquant qu’il est prêt à faire perdre Joe Biden : “I’m going to live under Trump, because I survived under Trump, because he’s my enemy (…). I cannot live under someone who pretends to be my friend.”

Selon un sondage du Conseil des relations américano-islamiques, les musulmans ont voté pour Biden plutôt que pour Trump en 2020 à 69 % contre 17 % (3 % ont voté pour un candidat tiers et 11 % ont refusé de répondre). Et selon AP VoteCast, les musulmans ont voté pour Biden à 64 % contre 35 %.  Les Américains d’origine arabe ont déclaré à Zogby Analytics et à l’Arab American Institute dans un  sondage d’octobre 2020 qu’ils prévoyaient de voter pour Biden plutôt que pour Trump, à 59 % contre 35 %. Les Américains d’origine arabe qui se sont identifiés comme musulmans dans ce sondage ont soutenu Biden par une marge légèrement plus large, 60 % contre 30 %.  

De nombreux Arabes américains et musulmans étaient des électeurs indécis avant même que la guerre entre Israël et le Hamas n’éclate le 7 octobre 2023. Et la réponse de Biden au conflit les a grandement éloignés du Parti démocrate. Selon un sondage John Zogby Strategies/Arab American Institute, Trump a devancé Biden de 40 % à 17 % parmi les électeurs arabo-américains. La réponse de Joe Biden au conflit israélo-palestien n’a fait que renforcer cette indécision..

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