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Le président est à la maison blanche, les enquêtes continuent

Trois semaines après son installation, la nouvelle administration est face à une crise qui est peut-être plus grave que celle du Watergate. On sait comment celle-ci s’est terminée.

L’activité redoublée et particulièrement critique de Donald Trump avec des tweets répétés (6 tweets en 2 heures) face à la Russie ce dernier jour est suspecte à plus d’un titre.

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Un peu comme un enfant qui vient d’être pris la main dans le pot de confiture et qui essaie de faire diversion en faisant croire qu’il a mal à la tête ou qu’il vient de couper le doigt. Jon Stewart avait qualifié Donald Trump de « man baby ». Une tel comportement ne serait donc pas trop surprenant.

Ce que l’on sait pour l’instant.

Michael Flynn, le conseiller à la sécurité nationale, vient d’être contraint à démissionner à la demande du président.

Le 29 décembre, Barack Obama décide de renvoyer 35 diplomates russes dans les 48 heures.  Contrairement aux habitudes, la Russie n’a pas eu de réactions particulières. D’où un doute sur la teneur des conversations entre Michael Flynn et le diplomate russe. Ce dernier a-t-il des gages sur la levée des sanctions quand l’équipe Trump serait en place.

Le 29 décembre, le jour où Barack Obama a engagé de nouvelles sanctions contre la Russie pour son implication dans le processus des élections, Michael Flynn a eu plusieurs conversations avec l’ambassadeur Sergey Kislyak. Ces entrevues ont d’abord été niées, puis mises sur le compte de simples prises de contacts ou encore d’une démarche pour faire part de condoléances suite à l’attaque terroriste de l’ambassade de Russie à Ankara.

Le 15 janvier, le Vice-Président Mike Pence affirme à l’émission Face The Nation de la chaine CBS que Michael Flynn lui a garanti qu’il n’avait pas eu d’échanges sur ce sujet.

Le 20 janvier, Trump prête serment et devient le 45e président des Etats-Unis.

Le 26 janvier, Sally Yates, la ministre de la justice par intérim qui a depuis été renvoyée par Donald Trump (you’re fired !) avait informé la Maison Blanche des contenus de ces conversations et suggéré que les Russes pourraient « le faire chanter ». Des transcriptions des conversations avaient été réalisées par les agences de renseignement dans le cadre des écoutes de diplomates russes. La routine ! Sean Spicer a indiqué que cette information a été répercutée immédiatement à Donald Trump qu aurait demander à vérifier la légalité des actions de Michel Flynn.

Le 9 février, Mike Pence indique à NBC qu’il a été prévenu de l’information du ministère de la Justice 15 jours après sa diffusion à la Maison Blanche.

Le 11 février, lors de son voyage en Floride avec le Premier ministre japonais, Donald Trump affirme qu’il n’est pas au courant du contenu des conversations.

Le 13 février, Kellyane Conway, la conseillère du président, clame haut et fort que Michael Flynn a toute la confiance du président.

Le 14 février, Le conseiller à la sécurité nationale est contraint de démissionner.

Résumé de cette affaire abracabantesque

  • On ne sait pas encore publiquement ce qui s’est dit entre Michael Flynn et l’ambassadeur russe. Mais l’information est connue ;
  • Michael Flynn a menti au Vice-Président et au Vice-Président
  • Donald Trump a menti ;
  • Mike Pence n’a pas été informé par son président pendant deux semaines sur une question de sécurité nationale ;
  • Kellyane Conway a lancé une affirmation alors qu’elle ne savait rien ;
  • Il a fallu attendre que l’information soit publiée pour que Donald Trump prenne la décision de « virer » son conseiller
  • Sean Spicer a donné plusieurs versions des faits, incompatibles entre elles.

Cette affaire est loin d’être terminée et des questions majeures restent en suspens :

  • Michael Flynn a-t-il agi seul ou sur ordre de son chef ?
  • Lui et d’autres membres de l’équipe de campagne ont-il eu des rapports avec des responsables russes avant les élections ;
  • Pourquoi Donald Trump a-t-il eu ce discours très laudatif et apparemment conciliant sur la Russie et Vladimir Poutine et pourquoi ses derniers tweets marquent un virage à 180° ?
  • Le fameux rapport envoyé par un agent britannique sur Donald Trump (Kompromat) contient-il des faits réels ?

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(Source : CBS)

Les agences de renseignements et le Congrès commencent leur enquête. Les premières ont été malmenées par Donald Trump (méthodes dignes du régime nazi selon Donald Trump) et ont sans doute quelques volontés de faire éclater la vérité. Certains membres du Congrès parmi les Républicains, sans qui rien ne pourra se faire puisqu’ils ont la majorité – John McCain ou Marco Rubio -, semblent aussi bien décidés à mener l’investigation à son terme.

Dans ce contexte très mouvementé, l’interview (ci-dessous) de Paul Ryan, Speaker de la Chambre des Représentants, est plutôt incohérente. D’un côté il ne croit pas à la bonne volonté de la Russie (il se présente comme un Russian Skeptic et un Russian Hawk) et de l’autre, il trouve cohérent et rationnel de la part de Donald Trump de faire appel à sa raison et à sa capacité de coopération. Et il fait très attention de ne pas critiquer le président.

Quant à Donald Trump, il critique la presse d’être très dur avec le conseiller qu’il vient de virer (you’re fired !). Cherchez l’erreur.

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