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Les trois voies de la résistance contre l’administration Trump

Keith Olbermann, l’ex-animateur de MSNBC, a lancé une série sur YouTube intitulé The Resistance et qui va droit au but. Il en est au numéro 32. La première était intitulée Should We Give Donald Trump a Chance? semblant laisser une chance au nouvel hôte de la Maison Blanche. Mais le second épisode ne laissait aucun doute sur l’orientation de ses interventions : No, This is Not Normal Pre-Presidential Behavior. Et dès son 4e épisode, il détaillait les dispositions prévues dans la Constitution pour se débarrasser de Donald Trump : The Surprisingly Easy Way to Get Rid of Donald Trump.

 David Brooks n’est pas Keith Olbermann, Columnist du New York Times, il est considéré comme un républicain, normal pourrait-on ajouter et non pas issus des dernières générations les plus extrêmes qui remplissent désormais les rangs du Congrès. Dans son émission hebdomadaire de télévision sur la chaîne publique PBS – Brooks and Shields -, David Brooks était plutôt confiant après l’annonce des premières nominations. Mais il n’a pas fallu plus que quelques semaines pour que l’éditorialiste change son fusil d’épaule et à en arriver à écrire une chronique intitulée How Shoul On Resist the Trump Administration.

IL est difficile d’imaginer les Etats-Unis tomber dans un régime fasciste écrit-il mais on peut facilement envisager trois évolutions possibles avec les réponses appropriées.

Première possibilité, Les Etats-Unis évoluent vers un régime baptisé de « repressive kleptocracy » comparable à ceux que connaissent la Hongrie, les Philippines, le Venezuela ou la Pologne. Dans un tel régime, les droits démocrates sont érodés lentement, le gouvernement harasse ceux qui osent émettre des critiques, les contrats fédéraux sont attribués aux autocrates qui sont en cours, le Congrès, les médias et la branche judiciaire a tendance à se coucher.

15-resistance-1Dans ce cas, le modèle de résistance proposé par David Brooks est celui développé par Dietrich Bonhoeffer, un pasteur luthérien qui, dès 1933, s’est élevé contre le pouvoir nazi, a protesté contre la persécution des juifs, a organisé sous le manteau des séminaires et rejoint la résistance allemande. Transposé à la situation actuelle, cela donne des manifestations pacifiques, des interventions dans les meetings des politiques, des discours d’opposition construits et largement diffusés…

15-resistance-2Deuxième hypothèse, celle de la stagnation et de la corruption. L’administration Trump ne créé pas un régime autoritaire mais crée un environnement semé de tweets et contretweets, de scandales, d’attaques partisanes. Ici, la réaction appropriée serait celle de Saint-Benoit. Face à la corruption de la Rome décadente, Saint-Benoit est allé aux quatre coins de l’Europe pour fonder une communauté monastique fondée sur les vraies valeurs chrétiennes et diffuser ainsi dans la société toute entière. Dans cette hypothèse, Il faut oublier Washington où en fait le marigot a été remplacé par un écosystème bien pire, et agir aux niveaux des Etats et local.

Dernière hypothèse, le développement d’une situation fondée sur l’incompétence et l’anarchie. « Il est possible que Trump deviennent un clown ne générant que le chaos » écrit David Brooks, assisté par un groupe de deuxièmes couteaux inexpérimentés ». Dans ce scénario la solution qui consiste à remplacer et réparer 15-resistance-3(replace and repair), le modèle de résistance est celui mis en place par Gerald Ford, un décent serviteur public croyant dans les institutions capables de restaurer la confiance des Américains dans le gouvernement. Le seul problème est que Gerald Ford est le seul président qui n’a pas été élu. Donc qui n’a pas vraiment convaincu les citoyens. On se souvient de cet épisode noir de l’histoire des Etats-Unis. Vice-Président de Richard Nixon, Spiro Agnew est contraint de démissionner suite à un scandale de fraude fiscale. Richard Nixon nomme alors Gerald Ford comme son Vice-Président. Et puis quelques moins plus tard, c’est au tour de Richard Nixon (« I am not a crook ») de démissionner suite à la lamentable affaire du Watergate. Gerald Ford devient président des Etats-Unis le 9 août 1974. Il accordera la grâce à Richard Nixon un mois plus tard arrêtant ainsi toutes les procédures contre lui. Il sera battu par Jimmy Carter en 1976.

 

 

 

David Brooks penche plutôt pour la troisième hypothèse mais ne suggère aucun nom comme équivalent à Gerald Ford. Existe-t-il ?

 

Mais on pourrait formuler une hypothèse encore plus sombre : et si les trois scénarios étaient en train de se dérouler simultanément. Un test pour vérifier la solidité des contre-pouvoirs !

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