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Le droit à l’avortement sous très forte pression

Plusieurs états, principalement du Sud des Etats-Unis, ont voté de nouvelles lois qui n’interdisent pas mais apportent de très fortes restrictions sur le droit à l’avortement. Mais le dernier en date, l’Alabama, va beaucoup plus loin en abolissant quasiment ce droit quelles que soient les conditions dans lesquelles se situe la femme qui souhaite accéder à ce droit, y compris après un viol ou un inceste. Selon cette nouvelle loi, l’avortement est considéré comme un crime pouvant entraîner une peine allant jusqu’à 99 ans d’emprisonnement pour le médecin qui le pratique. La femme, elle, ne risque aucune peine.

Ce droit à l’avortement date de l’arrêt historique Roe V. Wade rendu par la Cour Suprême en 1973. Pour mémoire, rappelons L’interruption volontaire de grossesse (IVG) en France, est autorisé dans le cadre légal instauré par la loi Veil du 17 janvier 1975.

Aux Etats-Unis, le camp des pro-life (Il faut reconnaître que l’appellation des anti-avortements est excellente, car elle laisserait supposer que leurs opposants, les pro-choice, sont contre la vie, ce qui est évidemment absurde) s’est échiné à lutter par tous les moyens contre cette loi. La religion s’est rapidement installée dans le débat, transformant le débat entre un affrontement idéologique. Lors de la dernière élection, les évangélistes étant devenus les plus actifs et ont même été prêts sans état d’âme à mettre à la Maison-Blanche un candidat – plus mécréant que grenouille de bénitier – capable de mettre des juges conservateurs à la Cour Suprême pouvant revenir sur cet arrêt historique. C’est ce qui est arrivé avec la nomination des juges Neil Gorsuch et Brett Kavanaugh, dont la seconde s’est faite dans des conditions plutôt contestées. Le pasteur Robert Jeffress est un des porte-voix de ce mouvement expliquant que Donald Trump est, comme nous tous, un pêcheur et qu’il prie pour son âme. Et que toutes les critiques contre le président ne sont que des allégations et que même si, elles étaient vraies… La rhétorique est connue.

 

La Cour a statué, par sept voix contre deux, que le droit à la vie privée en vertu de la Due Process Clause du quatorzième amendement de la Constitution des États-Unis s’étendait à la décision d’une femme de se faire avorter, mais que ce droit doit être mis en balance avec les intérêts de l’État dans la réglementation de l’avortement : protéger la santé des femmes et protéger le potentiel de la vie humaine (source : Wikipedia).

La loi contre l’avortement a été votée assez largement par le Congrès de l’état dominé par des républicains et signé par la gouverneure cette semaine. Elle va être contestée par des groupes comme le Planning familial devant des tribunaux fédéraux qui leur donneront sans doute raison et remontera jusqu’à la Cour Suprême. C’est ce qu’attendent avec impatience les anti-avortements qui espère bien que la constitution de la Cour Suprême est mûre pour changer la situation. Même si les Américains, sont en majorité favorable au droit à l’avortement (et non favorable à l’avortement comme pourraient le laisser entendre les opposants) et à laisser en l’état l’arrêt de la Cour Suprême.

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