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D’où viennent les hispaniques ?

2octobre6Depuis 2001, les hispaniques sont devenus la minorité la plus importante. Selon les dernières estimations de l’US Census Bureau (2005-2007 American Community Survey 3-Year Estimates), le nombre hispaniques ou Latinos (deux mots interchangeables selon le vocabulaire de l’institution américaine) étaient estimés à 44 millions sur les 298 millions d’Américains, soit 14,7 % de la population. Et si les tendances se poursuivent, ils devraient représenter 25% de la population américaine en 2043. Cela aura évidemment des implications importantes dans de nombreux domaines. A commencer sur le plan religieux. Les catholiques vont prendre beaucoup plus de poids.

2octobre1Mais d’où viennent ces hispaniques ? Selon une récente enquête du Pew Research Center, 8 sur 10 s’identifient comme d’origine mexicaine, portoricaine, cubaine, salvadorienne et dominicaine. Mais le plus gros de ce contingent est bien évidemment mexicaine. En 2007, les hispaniques d’origine mexicaine étaient 29,2 millions soit près des deux tiers des hispaniques. Quatre Chicanos (1) sur dix (39,9 %) sont ce que l’on appelle des foreign born, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas nés aux Etats-Unis et 12,6 % au niveau de la population totale. La différence entre ces deux proportions (39,9 % et 12,6 %) donne une idée de l’immigration mexicaine.

2octobre2En seconde position,  mais très loin derrière, on trouve les Américains d’origine portoricaine qui sont 4,1 millions. On se souvient du fabuleux film de Robert Wise and Jerome Robbins West Side Story qui mettaient en scène deux bandes, les Portoricains Sharks contre les Américains Jets. A noter que la communauté portoricaines aux Etats-Unis est plus importante que la population de Porto Rico elle-même (3,9 millions d’habitants).

2octobre3Viennent ensuite les cubains qui ont commencé à émigrer largement depuis que Fidel Castro a pris la direction de l’Ile. Avec 1,6 million de ressortissants, la communauté cubaine est donc la troisième aux Etats-Unis dont une proportion importante a élu domicile en Floride. D’ailleurs Manuel Alberto Diaz qui est le maire actuel de Miami est né à la Havane en 1954 et a émigré aux Etats-Unis aux Etats-Unis en 1961 avec ses parents. 60 % des cubains sont des foreign-born. La question est de savoir si le flux des Cubains continuera aussi fortement après l’ère Castro.

2octobre4La quatrième communauté est issue du Salvador avec 1,5 millions de résidents aux Etats-Unis alors que le pays compte 7 millions d’habitants.

2octobre5Viennent enfin les habitants de Saint-Domingue qui compte 1,2 million de ressortissants alors que le pays en héberge un peu plus de 9 millions.

Les motivations de l’immigration mexicaine

Apparemment ce n’est pas le mur que George W. Bush a commencé à construire qui réduit les raisons des Mexicains à vouloir émigrer aux Etats-Unis. Les Mexicains veulent fuir leur pays en raison de problèmes graves : criminalité, trafic de drogue, corruption, grandes difficultés économiques… Les deux premiers sont décrits comme « grand problème » par 81 % et 73 % des Mexicains. Et une majorité de Mexicains (57 %) considère que les personnes qui émigrent aux Etats-Unis y auront une vie meilleure alors qu’il n’était que 51% en 2001.

Un Mexicain sur trois déclare que s’il avait les moyens et l’opportunité d’émigrer aux Etats-Unis, il le ferait dont plus de la moitié même s’il n’avait pas d’autorisation.

Les liens entre les Mexicains du Mexique et ceux qui sont aux Etats-Unis sont très forts. 39 % de premiers déclarent avoir des amis aux Etats-Unis. Près d’un Mexicain sur cinq indique qu’il reçoit de l’argent d’un membre de sa famille habitant aux Etats-Unis.

Toutefois, les difficultés économiques de ces derniers mois ont quelque peu ralenti les ardeurs à traverser le Rio Grande vers le Nord. Quatre Mexicains sur dix disent connaître un compatriote ayant fait migré aux Etats-Unis pour ensuite revenir parce qu’il ne pouvait pas trouvé de travail.

Malgré cet environnement moins accueillant, les Mexicains, à l’instar de la majorité des habitants de la planète, ont une meilleure appréciation des Etats-Unis. 47 % exprimaient une opinion favorable en 2008, ils sont 69 % aujourd’hui. La proportion de ceux qui considèrent que les échanges commerciaux et les accords industriels entre les deux pays sont positifs pour le Mexique a également augmenté passant de 69 à 79 % de 2008 à 2009. On aura pu penser que la crise dont on sait qu’elle trouve son origine aux Etats-Unis ait pu déclencher une sorte de mouvement de rejet.

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(1) Chicano est un terme qui désigne une identité culturelle employée d’abord par les personnes originaires du Mexique qui vivent aux États-Unis et peut aussi pouvoir désigner une personne de race mélangée entre une personne latino et une personne blanche. Le mot “Chicano” porte aussi une connotation péjorative. (Source : Wikipedia)

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