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Deux idées reçues sur l’immigration aux Etats-Unis

  1. Le plus important contingent d’immigrés (aujourd’hui, on dit migrants…) aux Etats-Unis vient d’Amérique Latine.
  2. Les nouveaux arrivants ont un niveau d’éducation peu élevé.

S’appuyant sur les chiffres du Census Bureau de 2017, la Brookings Institution a publié une note de synthèse qui montre que ces deux affirmations ne correspondent plus à la réalité.

Depuis 2010, le nombre le plus important d’immigrés vient d’Asie – Inde et Chine notamment – qui représentent 41 % du total devant les Latinos (39 %). Concernant ces derniers, ce ne sont plus les Mexicains (des violeurs selon le président Donald Trump) qui traversent le Rio Grande, mais des pays plus au Sud comme le Guatemala ou le Nicaragua. Depuis plusieurs années, le flux de population avec le Mexique est négatif c’est-à-dire que le nombre de Mexicains qui retournent au pays est plus grand que celui de ceux qui émigrent aux Etats-Unis.

Par ailleurs, les nouveaux arrivants ont un niveau de diplôme plus élevé que leurs aînés. Sur la période 2010-2017, les diplômés du supérieur représentent 45 % du total contre 30 % pour la période 2000-2009.

La proportion de Foreign-Born, c’est-à-dire les Américains nés à l’étranger, est remonté à 13,7 %, le niveau le plus élevé depuis 1910. L’évolution de l’immigration aux Etats-Unis a été marqué par 2 grandes dates : les années 1920 et les lois basées sur des quotas nationaux (raciaux ?) et les lois de 1965 qui ont à nouveau relancé l’immigration. En 1970, après 50 ans de limitation de l’immigration, la proportion des Foreign-Born était tombée à 5 %.

La part la plus importante de l’immigration récente a affecté des Etats-Unis à faible taux d’immigration indiquant que les nouveaux arrivants se répartissent dans le pays plutôt que de rester dans des Etats traditionnellement ouverts à l’immigration comme New York ou la Californie. La population Foreign-Born a augmenté de 20 % dans le Tennessee ou le Kentucky, 13 % dans l’Ohio, 12 % en Caroline du Sud contre seulement 6 % dans l’Etat de New York.

Les 15 États avec la plus forte concentration d’immigrés ont voté pour Hillary Clinton en 2016 à l’exception de la Floride, du Texas et de l’Arizona. A l’inverse, les Etats-Unis où la concentration d’immigrés est faible ou modérée ont voté pour Donald Trump.

On pense souvent que les nouveaux arrivants sont peu diplômés comme cela fut au temps de l’immigration du 19e siècle. Mais cela ne correspond plus à la situation actuelle. Une proportion importante des fondateurs de startups dans la Silicon Valley sont des étrangers par le dynamisme de cet écosystème.

L’enquête réalisée par l’institut Gallup en juin dernier montrait que les Américains pensaient en grande majorité que l’immigration est une bonne chose : 75 % des Américains, 85 % des démocrates, 65 % des républicains. Des chiffres en augmentation depuis les années 2000.

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