Aller au contenu Skip to footer

Après Donald Trump, Oprah Winfrey ?

Oprah Winfrey est aussi inconnue en France qu’elle est connue aux Etats-Unis. Oprah Winfrey est une icône de la télévision, du cinéma et des médias dont la notoriété n’a rien à envier à celle de Donald Trump mais dont l’expérience du gouvernement du service public est aussi mince. Elle fait état de 41 millions de followers sur Twitter contre 46 millions pour Donald Trump. Mais ce dernier a doublé le nombre de ses fans depuis qu’il est président.

Récipiendaire du prix Cecil B. DeMille 35 ans après Sydney Poitier, Oprah Winfrey a délivré un discours très remarqué et dont nombre d’observateurs ont perçu comme un indice qu’elle pourrait songer à se présenter en 2020 face à Donald Trump. Son engagement au côté de Barack Obama en 2008 puis d’Hillary Clinton en 2016 ne laisse aucun doute sur sa couleur politique. Et son opposition à l’hôte actuel de ma Maison Blanche en ferait une sorte de réplique démocrate de Donald Trump côté républicain. Mais si elle pourrait être une candidate que l’on doit prendre au sérieux, quels sont ses atouts pour être président des Etats-Unis ? Il faut creuser pour donner des éléments de réponse. Paradoxalement, Donald Trump, a qui on a prêté l’idée à plusieurs reprises de vouloir se présenter avait, lors d’une interview de Larry King sur CNN (voir vidéo ci-dessous), déclaré qu’il pourrait envisager de prendre Oprah Winfrey comme candidate VP. Evidemment, cela ne remplit pas un CV.

Comme le note Eugene Robinson dans le Washignton Post (Don’t underestimate the possibility of Oprah 2020) : President Trump’s biggest accomplishment may have been to make the political waters safe for celebrities with 100-percent name recognition and zero government experience. At this point, who’s to say that Winfrey couldn’t run? Or that she couldn’t win?

C’est la conséquence de la médiatisation à outrance de la politique que l’on observe aux Etats-Unis aujourd’hui mais que l’on connaît aussi dans d’autres pays. De nombreux anciens politiques remplissent les plateaux des chaînes câblées à droite comme à gauche en tant qu’analystes, consultants et autres observateurs. Alors pourquoi dans ce chassé-croisé, les icones du show business ne se lanceraient-ils pas dans la politique. Ronald Reagan avait été un exemple de ce passage mais il avait fait ses armes d’abord en tant que porte-parole du syndicat des acteurs puis de General Electric, il devient gouverneur de Californie en 1966 et fera deux mandats.

Parallèlement, la liste des candidats démocrates pour 2020 peut être longue mais pour l’instant il s’agit seulement de spéculation. Parmi ceux-ci, Joe Biden est l’anti thèse d’Oprah Winfrey tant il est difficile de faire mieux en tant qu’expérience politique. Evidemment son principal handicap est son âge, il aura 78 ans en 2020.

Dans une interview au magazine America, l’écrivain Paul Auster commente de manière un peu désabusé ce rôle du show business dans la vie publique : « Ici, aux Etats-Unis, le rôle de l’écrivain n’est pas du tout le même qu’en Europe, et notamment en France. Personne ne demande jamais son avis à son écrivain. Nous ne passons jamais à la télévision. Les Américains préfèrent écouter les acteurs plutôt que les écrivains. Les acteurs, c’est un peu notre famille royale à nous : nous n’avons pas de ducs et de duchesses, de rois ou de reines, mais nous avons les acteurs de Hollywood. Ils sont très écoutés par la population, et certains sont très impliqués ».

 

Leave a comment

Recevez les derniers articles directement dans votre boîte mail !

Un Jour en Amérique © 2024. Tous droits réservés. 
Consentement des cookies