Soutien inconditionnel et illimité d’un côté, remerciements et souveraineté de l’autre, défense de la liberté des deux côtés, tel a été le message, sobre, simple et direct que Volodymyr Zelensky et Joe Biden ont voulu donner au monde, et tout particulièrement à Vladimir Poutine, lors de cette conférence de presse à la Maison Blanche. A la clé, la livraison des systèmes de missiles Patriot, qui permettront aux Ukrainiens de mieux défendre leur territoire et une enveloppe de près de 2 milliards qui porte l’aide américaine à quelque 50 milliards de dollars dont plus de 20 en seuls équipements militaires.
Pas de digressions inutiles et contreproductives de la part de Joe Biden pour caractériser Poutine comme un bourreau ou un dictateur qu’il faudra chasser, pour déclarer vouloir écraser la Russie… Juste la volonté de soutenir l’Ukraine de manière inconditionnelle et presque sans limites, jusqu’à la victoire de l’Ukraine. Un Volodymyr Zelensky désormais transformé en héros international qui faisait son premier déplacement hors de l’Ukraine depuis le début de la guerre, il y a 300 jours.
« Je n’ai pas besoin d’un taxi, j’ai besoin d’armes et de matériels militaires », avait répondu un peu sèchement Volodymyr Zelensky à l’administration américaine qui avait proposé de l’exfiltrer juste après le début de la guerre. Depuis, les Américains ont fourni à l’Ukraine tout ce dont elle avait besoin pour empêcher le grand frère russe de l’envahir, de l’annexer voire de l’annihiler.
On se souvient des premiers discours de Poutine expliquant qu’il fallait dénazifier l’Ukraine ou bien que les Ukrainiens n’existaient pas. Dans son intervention qui se voulait une réponse préalable à ce que pourrait dire Zelensky, Poutine a expliqué qu’il s’agissait là d’une guerre inutile : « Ce qui se passe est, bien sûr, une tragédie. Une tragédie commune. Mais ce n’est pas le résultat de notre politique, c’est le résultat de la politique de pays tiers ». Discours que l’on a entendu déjà à plusieurs reprises sur les ondes françaises de la part d’Alexander Makogonov, porte-parole de l’ambassade russe en France ou de Piotr Tolstoï, vice-président de la Douma d’État, qui ne fait pas honneur à son aïeul.
La Russie, soi-disant, troisième armée du monde, butte donc sur la détermination sans faille des Ukrainiens, du matériel militaire et d’un aide en matière de renseignements américain, et dans une moindre mesure, européen, renvoyant l’armée russe au 19e siècle.
Pour masquer leur insuffisance sur le terrain militaire ou punir le petit frère ukrainien de leur tenir tête, les soldats russes et leurs dirigeants se livrent à des meurtres, des tortures, des viols et d’autres crimes de guerre. Les Russes font tomber leurs missiles sur des infrastructures civiles, coupant le chauffage, l’électricité, l’eau dans le froid glacial de l’hiver dans l’espoir d’infliger encore plus de souffrances à l’Ukraine. Et pourtant, les Ukrainiens continuent de se battre.
Après la Maison Blanche, Volodymyr Zelensky s’est adressé au Congrès (les deux chambres réunis) où les membres l’ont accueilli avec une ovation debout (à l’exception de certains élus républicains de la chambre des représentants. C’est un discours plus politique qu’il a alors délivré devant les Américains et leurs représentants. Il a décrit la défense de l’Ukraine comme une bataille entre la démocratie et l’autoritarisme à travers le monde, et a assuré aux Citoyens américains : « Votre argent n’est pas de la charité. C’est un investissement dans la
sécurité mondiale et la démocratie que nous gérons de la manière la plus responsable. « Nous avons vaincu la Russie dans la bataille pour les esprits du monde », a-t-il déclaré. « Nous n’avons pas peur, et personne dans le monde ne devrait en avoir. Les Ukrainiens ont remporté cette victoire, et elle nous donne le courage qui inspire le monde entier. Les Américains ont remporté cette victoire, et c’est pourquoi vous avez réussi à unir la communauté mondiale pour protéger la liberté et le droit international ».
Il n’a pas oublié l’Europe non plus : « Les Européens ont remporté cette victoire, et c’est pourquoi l’Europe est maintenant plus forte et plus indépendante que jamais. La tyrannie russe a perdu le contrôle sur nous. Et cela n’influencera plus jamais nos esprits.
« Pourtant, nous devons faire tout ce qu’il faut pour nous assurer que les pays du Sud remportent également une telle victoire. Les Russes n’auront une chance d’être libres que lorsqu’ils vaincront le Kremlin dans leur esprit. »
À la fin de son discours, Zelensky a présenté un drapeau ukrainien signé par des soldats ukrainiens présents sur le champ de bataille de Bakhmut, dans la région orientale du Donbass en Ukraine, à la Speaker de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, et à la vice-présidente Kamala Harris.