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Une affaire peut en cacher une autre

Alors que le « drug deal » comme l’avait qualifié John Bolton, l’ex-conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, alias l’affaire ukrainienne, a déclenché la procédure de l’impeachment, la quatrième seulement dans l’histoire des États-Unis, une autre affaire pourrait bien éclater. C’est ce qu’affirme un article de la chaîne NBC à partir de conversations privées avec le même John Bolton selon lesquelles la politique étrangère avec la Turquie serait motivée « par des intérêts financiers et personnels ». Des déclarations qui ont été faites dans un cadre plus général dont l’idée principale est que Donald Trump n’y entend pas grand-chose dans les relations internationales (toujours selon John Bolton).

Il est vraiment dommage que John Bolton n’ait pas décidé de venir témoigner devant la Commission du renseignement lors des récentes auditions. Car il semble avoir beaucoup à dire. Il a plutôt sécurisé un contrat avec la maison Simon & Schuster pour un montant de 2 millions de dollars selon l’Associated Press. Le pire de cette affaire turque en devenir est que l’on n’est même pas étonné tant cette 45e présidence nous a habitués à inhabituel.

On peut questionner les motivations de John Bolton qui a été remercié abruptement – comme beaucoup d’autres – à la manière de The Apprentice : You are fired. Il avait d’ailleurs remis en cause la version de Donald Trump dans un tweet publié 12 minutes après celui de son patron.

On le sait Donald Trump est un fervent admirateur de tous les autocrates de la planète. Mais ce n’est pas ici le plus important. Contrairement à l’affaire ukrainienne où la politique était le carburant des actions du président – en particulier obtenir des informations sur un des ses principaux rivaux -, il s’agit ici de business, c’est-à-dire d’argent.

La Trump Organization a une propriété à Istanbul qu’elle gère sous la marque Trump. Ivanka Trump, la fille du président, elle-aussi conseillère spéciale, avait inauguré l’immeuble en présence de Recep Erdogan en 2012. En 2015, Donald Trump, lui-même avait convenu que cela pouvait représenter un conflit d’intérêt. Steve Bannon, lui-même, avait déclaré que Donald Trump avait un « little conflict of interest because I have a major, major building in Istanbul. »

Le magazine conservateur The Bulwark se demande pourquoi la presse ne se préoccupe pas plus de cette affaire. La réponse proposée est à la fois triviale et troublante : parce qu’il est difficile de dénouer plus d’une affaire à la fois. L’affaire ukrainienne a pris le dessus avec la procédure d’impeachment qui tient les Américains en haleine, mais ne semble pas les faire changer d’opinion : ceux qui soutiennent Donald Trump continuent à le soutenir et ceux qui s’y opposent continuent aussi à s’y opposer.

L’affaire turque donne un air de déjà vu où la diplomatie parallèle prend le dessus sur la diplomatie officielle. Dans un article récent, le New York Times avait détaillé les relations nouées entre Berat Albayrak, le gendre de Recep Erdogan, et Jared Kushner, le gendre de Donald Trump en parallèle des activités diplomatiques conduites par David Satterfield, l’ambassadeur des États-Unis en Turquie. Entre gendres, on reste en famille.

En plus de ces relations parallèles surprenantes, beaucoup s’étaient étonnés de la décision soudaine de Donald Trump de retirer les troupes américaines à la suite d’une conversation téléphonique avec Recep Erdogan du 6 octobre laissant le champ libre aux troupes turques de massacrer les forces kurdes. Le 14 octobre, sous la pression du Congrès, Donald Trump avait autorisé des sanctions contre la Turquie. Et le 23 octobre, il leva les sanctions dans un « deal » avec les Russes.

 


La chronologie des différents événements selon The Bulwark

The Players 

Recep Tayyip Erdogan – President of Turkey

Berat Albayrak – Turkish Minister of Finance and Treasury; Erdogan son-in-law; friend of Jared Kushner

Aydin Dogan – Turkish tycoon and Trump business partner

Mehmet Ali Yalçındağ – Chairman of the Turkish government funded Turkey-U.S. Business Council (TAIK), son-in-law to Dogan; friend of Kushner; and Trump business partner

Arzuhan Dogan Yalçındağ – Wife of Mehmet; on the board of Dogan Holdings and minority owner; currently in business with the Trump Organization

Reza Zarrab – Iranian/Turkish businessman; arrested in the U.S. for evading Iranian sanctions; former resident of Trump Towers Istanbul; represented by Rudy Giuliani

The Timeline: Trump Business 

2009 – Ivanka Trump begins making trips to Turkey to pursue a business relationship with Aydin Dogan (who ran, among other businesses, CNN Turk) and his son-in-law Mehmet Ali Yalçındağ.

April 2012 – Erdogan attends the opening of Trump Towers Istanbul, which is a licensing deal struck between Dogan and the Trump Organization. Trump says Turkey is an “investment priority.” Dogan puts $400 million into the deal.

June 2016 – Erdogan floats the possibility of having the Trump name removed from the towers because of Trump’s proposed Muslim ban, showing the potential power he would wield over Trump’s business.

November 2016 – Mehmet Ali Yalçındağ attends the Trump Tower victory party in New York City and immediately becomes the intermediary between Turkey and the new administration.

December 2016 – The Trump Organization signals its intention to move forward on a new hotel in Dallas, partnering with a Turkish businessman.

January 2017 –Mehmet Ali Yalçındağ becomes head of the Turkey-U.S. Business Council (TAIK).

March 2017 – Erdogan threatens Dogan—who in addition to being Trump’s business partner also owns a number of Turkish media properties—over hostile stories appearing in newspapers Dogan owns. Erdogan warns: “Everyone should know their place. Whoever tries to play us against ourselves will pay a heavy price.”

May 2017 –Yalçındağ schedules the TAIK conference, which had in previous years been held at the Ritz Carlton, at the Trump International Hotel in D.C. He does the same the next two years.

March 2018 – Under heavy pressure from Erdogan, Dogan sells the media assets in his conglomerate to a pro-government group.

The Timeline: Trump Administration 

May 2017 –Erdogan’s security guards assault protesters on U.S. soil. President Trump does not condemn the attack.

February 2018 – Yalçındağ indicates that TAIK is lobbying Trump on foreign policy in addition to economic policy, stating that Trump has agreed with their posture that border disputes should be resolved within the region. (Translation: Turkey should be free to do whatever it wants with the Kurds on the Syrian border and America should stand aside.)

December 2018 – Trump agrees to remove troops protecting the Kurds in Syria at Erdogan’s request, in agreement with the suggestion of TAIK and against the advice of his full national security team. After being pressured by Congress, Trump backtracks and keeps a minor presence in the area.

February 2019 –Kushner and Albayrak meet to discuss economic relations between Turkey and the United States.

April 15 2019 – Yalcindag, Kushner, Albayrak, and Wilbur Ross meet at another TAIK conference, hosted at the Trump International Hotel.

April 16 2019 –Kushner, Albayrak, Mnuchin, and Trump hold an impromptu meeting in the White House. Albayrak describes the meeting as “a reflection of Mr. Trump’s fondness, love and real warm feelings both toward Turkey and our president.”

July 14 2019 –Pompeo says that the law requires Turkey be sanctioned for purchasing a Russian missile system.

July 24 2019 – Trump undercuts Pompeo, saying that he doesn’t want to put sanctions on Turkey. Trump asks for flexibility from Congress.

October 6 2019 – Erdogan wins Trump over in a phone call (again) and successfully persuades him to remove all troops, allowing the slaughter of the Kurds on the Syrian border—again, against the advice of his full national security team.

October 14 2019 – Under pressure from Congress, Trump authorizes sanctions against Turkey.

October 23 2019 – Trump lifts those sanctions in a deal brokered by . . . wait for it . . . Russia.

November 2019 – Trump makes Turkey a sweetheart offer that includes a new trade deal and a sanctions waiver regarding the purchase of the Russian missile system.


 

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