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To make sure…

Les Américains peuvent dormir tranquilles, Jared Kushner, le gendre du président, vient de s’immiscer dans la gestion de la crise sanitaire. Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter la prestation qu’il a faite vendredi en rejoignant les intervenants de la conférence de presse. Les 5 minutes les plus pertinentes auxquelles les Américains ont pu assister.

https://youtu.be/rpO5UknyZRc

 

Alors qu’il parle toujours haut et fort, Donald Trump ne peut que démontrer son absence de leardership dans la crise actuelle. Faut de pouvoir conduire, il se contente de critiquer, de se défausser, de dénigrer, de discréditer les démocrates, les gouverneurs, la presse, les Chinois, les Européens… Et de continuer à lancer des messages contradictoires. Le dernier en date est lié à la question du masque. Alors que le CDC (Centers for Disease Control and Prevention) vient de diffuser le conseil de porter en masque en milieu public, même si ce n’est pas un masque médicalisé. L’idée est que c’est mieux que rien, mais que, ajoute le CDC, ce masque ne se substitue en aucun cas aux gestes barrières qu’il ne fait que renforcer. Curieusement, alors qu’en France les autorités sanitaires mentionnent la distance d’un mètre entre les personnes, leurs homologues américaines ont retenu six feet (environ 1,80 m). Ils auraient pu ajouter le slogan : « If you don’t want to be six feet under, you have to be six feet apart ». Donald Trump aurait pu se contenter de ne rien dire. Il s’est empressé de dire qu’il n’en porterait pas et que chacun fera ce qu’il voudra.

 

Alors que le gouvernement fédéral devrait donner l’impulsion, avec Donald Trump, ce rôle revient aux gouverneurs qui sont souvent dans des situations de concurrence lors de commandes de matériel. Et les fournisseurs ne s’en plaignent pas pouvant jouer au mieux-disant.

 

Concernant l’idée d’un confinement au niveau national, Donald Trump a déclaré : « I would leave it to the governors ». De son côté, Anthony Fauci, le docteur en chef (son vrai titre est director of the National Institute of Allergy and Infectious Diseases) jusqu’à tant qu’il soit renvoyé à ses chères études (you are fired !), pense que la directive du « stay-at-home orders should be extended to the entire nation ». Sur CNN (Fake News), il a ajouté : « I don’t understand why that’s not happening ».

Cette différence d’appréciation entre les médecins et le chef ne fait qu’empirer et traduit sa pleine expression dans l’échange que reproduit le New York Times entre Donald Trump et Deborah Birx, la coordinatrice de la pandémie à la Maison-Blanche.

Cette dernière exprimait de forts doutes sur l’application des gestes barrières :

« I can tell by the curve and, as it is today, that not every American is following it,” she said. “And so this is really a call to action. We see Spain, we see Italy, we see France, we see Germany, when we see others beginning to bend their curves. We can bend ours, but it means everybody has to take that same responsibility as Americans. »

Ce à quoi Donald Trump a répliqué : « But, Deborah, aren’t you referring to just a few states? Because many of those states are dead flat. »

« Yes, there are states that are dead flat » lui a-t-elle répondu « But you know, what changes the curve is a new Detroit, a new Chicago, a new New Orleans, a new Colorado. Those change the curves because it all of a sudden spikes with the number of new cases. »

Dit d’une autre manière, vous ne comprenez rien à la dynamique d’une pandémie.

Dans cette démission sur la gestion des équipements, le gouvernement fédéral est clairement en retrait mettant les gouverneurs en première ligne. L’échec sera bien le leur. Dans cette pusillanimité et cette pleutrerie au plus haut niveau, les modifications de texte concernant la gestion de la réserve nationale d’équipements (Strategic National Stockpile) sur le site web sur le ministère de la santé américain (Department of Health and Human Services) sont révélatrices.

Dans un premier temps, il était écrit :

« When state, local, tribal and territorial responders request federal assistance to support their response efforts, (…) the stockpile ensures that the right medicines and supplies get to those who need the most during an emergency (…) the stockpile contains enough supplies to respond to multiple large-scale emergencies simultaneously. »

Après modifications, cela donne :

The role of the stockpile is to « supplement state and local supplies during public health emergencies. » (…) « Many states have products stockpiled as well » (…) « The supplies, medicines and devices for lifesaving care contained in the stockpile can be used as a short-term stopgap buffer when the immediate supply of adequate amounts of these materials may not be immediately available. »

Ces modifications peuvent faire penser à la fable de George Orwell « animal farm » et à ses 7 commandements

1 : « Tout deux pattes est un ennemi »;
2 : « Tout quatre pattes ou volatile est un ami »;
3 : « Nul animal ne portera de vêtements »;
4 : « Nul animal ne dormira dans un lit »;
5 : « Nul animal ne boira d’alcool »;
6 : « Nul animal ne tuera un autre animal »;
7 : « Tous les animaux sont égaux ».

Les commandements sont ensuite modifiés

  1. Aucun animal ne doit dormir dans un lit… avec des draps;
  2. Aucun animal ne boira d’alcool… à l’excès;
  3. Aucun animal ne tuera un autre animal… sans raison valable.

Et à la fin, il ne reste plus qu’un commandement

« Tous les animaux sont égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres. »

Dans cette tragédie humaine qui est en train de se nouer aux Etats-Unis, Donald Trump avance assez clairement sa stratégie de communication articulée en deux axes :

  1. L’échec de la gestion sera de la responsabilité des gouverneurs ;
  2. Et grâce au leadership du chef, les Etats-Unis n’ont pas eu 2 millions de morts, mais « seulement » entre 100 000 et 240 000.

Et puis en réserve il y a toujours une troisième ressource : « c’est la faute d’Obama ».

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