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Comment (ne pas) gérer la rareté ?

Il y a une semaine, l’association des maires des Etats-Unis (The United States Conference of Mayors) a écrit au président Trump pour lui faire part du manque cruel d’équipements pour lutter contre l’épidémie du COVID-19 à la fois pour le personnel médical (la première ligne comme l’avait appelé Edouard Philippe), les travailleurs indispensables et même les citoyens.

L’association a réalisé un sondage auprès de 213 villes de toutes tailles représentant plus de 40 millions d’habitants pour connaître les besoins. Le résultat est catastrophique :

– 92 % (192) des villes n’ont pas suffisamment de masques pour leurs premiers intervenants (y compris la police, les pompiers et les ambulanciers) et le personnel médical.
– 88 % (186) ne disposent pas d’un équipement adéquat de protection individuelle (EPI) autre que des masques pour protéger ces travailleurs.
– 92 % (186) ne disposent pas d’un approvisionnement suffisant en kits de test.
– 85 % (164) ne disposent pas d’un nombre suffisant de ventilateurs à utiliser par les établissements de santé de leur ville ou de leur région.
– 62 % (131) n’ont pas reçu de matériel ou de fournitures d’urgence de leur État.
(Sondage réalisé entre le 20 et le 24 mars).

Parmi ceux qui reçoivent de l’aide de leur État, 85 % (66) disent que ce n’est pas suffisant pour répondre à leurs besoins. Et il ne s’agit pas que de masques et de respirateurs. Pour preuve, le courrier mentionne les produits suivants : « eye protection, gowns, aprons, gloves, shoe covers/booties, and Tyvek suits, as well as disinfectant sprays/wipes, hand sanitizer, digital/no-touch thermometers, portable hospital beds, portable showers, handwashing stations, anti-bacterial soap, bleach, food prep supplies, medical refuse bags, and replacement filters for filtering devices ».

Evidemment, c’est une réalité qui est très éloignée de ce que raconte Donald Trump dans sa conférence quotidienne – qui sert aussi pour sa campagne – dans laquelle il ne comprend pas pourquoi un hôpital de New York qui utilisait en temps normal 10 000 masques en a besoin maintenant de 300 000 (qu’en font-ils ? Du trafic ?) ou comment est-il possible que l’état de New York ait besoin de 30 000 respirateurs ? Des allégations sans preuve comme il a l’habitude d’en prononcer. Barack Obama n’était-il pas né aux Etats-Unis ? Affirmation gratuite proférée pendant des années. Et quand l’ex-président a produit son certificat de naissance, n’a-t-il pas continué a émettre des doutes sur l’authenticité du document ?

Une lettre qui est, en fait, un véritable appel au secours.  Qu’elle est à ce jour, la réponse du gouvernement fédéral ? Si elle monte en puissance, elle ne répond pas aux besoins dans une stratégie où la gestion de la crise est prise en charge par les États et où le gouvernement fédéral est censé apporté son soutien. Mais la réalité est toute autre et les gouverneurs se lamentent des livraisons insuffisantes en divers équipements dont l’allocation aux Etats semble être assez aléatoire.

Le dernier épisode en date est l’arrivée des bateaux-hôpitaux militaires Comfort et Mercy dans les ports de Los Angeles. Donald Trump avait célébré l’arrivée du premier sur le Pier 90 à Manhattan. Doté de 1000 lits, il était censé désengorger les hôpitaux de la ville en accueillant des malades non COVID-19. A ce jour, il en a accueilli 20 selon le New York Times. « If I’m blunt about it, it’s a joke » a déclaré Michael Dowling, le directeur du Northwell Health, le plus grand d’hôpitaux de la New York. En cause, les règles impossibles imposées par les militaires pour accepter la prise des malades à bord pour être sûr qu’ils ne sont pas atteints du COVID-19.

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