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Taxer plus les riches et les entreprises

Le discours ambiant actuel, celui que dissémine les républicains, Donald Trump le premier, serait qu’il faudrait à tout prix baisser les taxes. C’était d’ailleurs le discours récurrent du Tea Party, dont on n’entend plus beaucoup parler ces derniers temps. Le sujet est d’actualité car, après avoir échoué à faire passer sa nouvelle loi sur l’assurance santé pour « repeal and replace » l’Obamacare, Donald Trump avait indiqué qu’il passerait à autre chose. Cette autre chose était un nouveau système fiscal qualifié de complexe par la candidat Trump mais qu’il pourrait régler lui tout seul.

C’est alors que la Syrie, puis la Corée du Nord s’est invité dans l’agenda du président remettant à plus tard la réforme fiscale. Par ailleurs, le Sénat avait pris ses quartiers de printemps pendant deux semaines de telle sorte que le sujet était passé un peu à la trappe.

Et puis la Tax March organisé le 15 avril dernier par le Tax March Organization (http://taxmarch.org) a remis le sujet sous les feux de l’actualité en organisant des marches dans plus de 180 lieux à travers tout le pays. Cet évènement précédait de trois jours le Tax Day, c’est-à-dire le jour où les Américains doivent déclarer leurs revenus à l’IRS[1]. Avec en sujet connexe, la publication de la déclaration des revenus de Donald Trump et le problème des conflits d’intérêt.

Sur le premier point, Donald Trump, via son porte-parole, remettait la question à plus tard arguant du fait que ses comptes étaient sous audit et qu’il fallait attendre. Sur le second, qui est sans doute lié au premier, l’actualité récente a été relativement calme sans informations nouvelles. Mais le sujet est loin d’être clos et il ressortira un jour ou l’autre. Mais la mise en place d’un nouveau système fiscal pourrait évidemment profiter aux affaires de Donald Trump – qui ne s’en priverait pas – et de sa famille, sa fille Ivanka, son gendre Jared Kushner et les membres de son cabinet qui font partie du club des milliardaires.

Mais contrairement aux idées reçus largement véhiculées, les Américains ne sont pas hostiles à une taxation plus élevée pour les riches et pour les grandes entreprises. A l’inverse, ils pensent que la pression fiscale sur les classes moyennes est trop élevée : 51 % contre 40 % qui pensent le contraire. Il faut remonter à 2001 pour se situer dans une situation pareille. De même, plus de 6 sur 10 considèrent que les grandes entreprises ne payent pas assez d’impôts sur les sociétés. Donald Trump avait indiqué dans son programme qu’il les baisserait pour que les entreprises puissent créer plus d’emplois. Ce qui 1) n’est pas prouvé et 2) n’a pas le soutien de la majorité des Américains et 3) suscitent une interrogation chez les élus qui voudraient être sûrs que cette réforme ne soit pas conçue pour favoriser les intérêts particuliers de la famille Trump mais bien dans l’intérêt général.

 

Robert Reich était ministre du travail de Bill Clinton de 1993 à 1997

[1] L’Internal Revenue Service (IRS) est l’agence du gouvernement fédéral des États-Unis qui collecte l’impôt sur le revenu et des taxes diverses — sur l’emploi, impôt sur les sociétés et successions notamment — et fait respecter les lois fiscales concernant le budget fédéral des États-Unis. L’agence est rattachée au département du Trésor des États-Unis (Source : Wikipedia)

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