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Retour sur une tentative de « coup d’état »

La commission du 6 janvier de la Chambre des représentants continue son travail d’enquête. Elle donne une photographie de plus en plus précise et détaillée de ce que l’on peut appeler aujourd’hui une tentative de coup d’état par Donald Trump et son entourage, commençant le lendemain de la défaite des élections présidentielles jusqu’au 6 janvier, date de certification des bulletins de vote des grands électeurs, à l’occasion de laquelle le Capitole a été envahi par des militants d’extrême-droite galvanisés par le président lui-même. Entre temps, Donald Trump a lancé plus de 60 actions de contestation devant les tribunaux qui ont toutes été rejetées.

Le point de départ de ce qu’on appelle aujourd’hui le « Big Lie » est le soir du 3 novembre 2020, tard dans la nuit, où Donald Trump affirme avoir gagné les élections alors que le décompte des bulletins est loin d’être terminé. Il reprendra cette dénégation de plus belle lorsque le vendredi 6 novembre, les chaînes de TV, Fox News et CNN annoncent la victoire de Joe Biden.

President Donald Trump attempts to claim election victory as several states still count ballots

Contestant toujours la victoire de son opposant, Donald Trump n’a pas assisté pas à la prise de serment de Joe Biden le 20 janvier 2021. Ce n’était pas la première fois qu’un tel événement arrivait mais il reste extrêmement rare. Le fédéraliste Johns Adams, furieux de sa défaite contre démocrate-républicain Thomas Jefferson, Le deuxième président des Etats-Unis n’attendit pas son successeur pour lui souhaiter la bienvenue et n’assista pas à l’inauguration le 4 mars 1800.

Depuis le 20 janvier, Donald Trump continue lors de meetings, des interviews qu’il donne aux chaînes acquises à son mensonge (Fox News, Newsmax, OAN…) et sur son site donaldtrump.com de contester le résultat des élections. La dernière déclaration remonte au 7 décembre. Pour l’ex-président, un mensonge répété mille fois se transforme en vérité.


Statement by Donald J. Trump, 45th President of the United States of America
12/07/21
I’m watching Republican Senators talk about fighting the horrendous Build Back Better Bill that the Democrats will push forward, made much easier for them by the 19 Republican Senators who voted for the Democrats Unfrastructure Plan, which is only 11% Infrastructure, and also by McConnell incredibly giving the Democrats a two-month extension, which allowed them to get their act together. Now the Republicans start fighting a much harder war, and I told them this would happen. It’s pathetic! Those 19 Republicans, including the Broken Old Crow, should not be forgotten for what they have done and the absolutely horrible ramifications this Bill will have on the future of our Nation. Just like McConnell blew two Senate seats in Georgia, and wouldn’t fight the Rigged Presidential Election, he gave this one away also.


En décembre, un avocat d’extrême-droite John Eastman (Donald Trump : Jusqu’où ? Jusqu’à quand ?) diffusa un memo dans lequel il donnait des arguments (soi-disant) juridique devant permettre au Vice-président Mike Pence de refuser de compter les votes des grands électeurs des Etats que Joe Biden avait gagné et lui donner différentes voies possibles pour donner l’élection à Donald Trump. Le ministre de la Justice Bill Barr – qui a démissionné le 23 décembre 2020 – et son adjoint Jeff Rosen, pourtant soutiens inconditionnels de Trump, ont alors déclaré que l’élection n’était pas frauduleuse. Dans leur livre Peril, Robert Costa et Bob Woodward résument la situation de la manière suivante : « Either have Pence declare Trump the winner, or make sure it is thrown to the House where Trump is guaranteed to win. »

La Maison Blanche a obtenu ce memo le 1er janvier. Mark Meadows, le directeur de cabinet de Donald Trump, poussait l’idée auprès de l’équipe Trump. Le mémo a été diffusé à différentes personnes dont le sénateur Mike Lee (R-UT) qui ont alors rencontré le sénateur Lindsey Graham (R-SC), un soutien inconditionnel de Trump, et Rudy Giuliani, l’avocat de Donald Trump le 2 janvier dans le bureau de Mark Meadows.

Le 3 janvier, Mike Pence qui avait déjà subi la pression pour détourner le résultat du vote, a déclaré à des parlementaires que sa tâche était purement formelle et symbolique et qu’elle consistait seulement à compter les voix des Grands électeurs.

Le 4 janvier, Donald Trump convoque Mike Pence dans le Bureau ovale. John Eastman lui détaille son memo. Le même jour, une présentation Powerpoint de 38 pages intitulée « Election Fraud, Foreign Interference & Options for 6 JAN » est diffusée auprès de sénateurs républicains. Aucune des personnes ayant reçu ce document n’a alerté le FBI.

Le 5 janvier au soir, Donald Trump convoque à nouveau Mike Pence alors que des supporters MAGA se regroupent sur Freedom Plazza près de la Maison Blanche. A nouveau, Donald Trump demande à son Vice-Président de ne pas entériner les résultats des élections. Mike Pence lui répond qu’il n’a d’autre autorité que de compter les bulletins des Grands Electeurs. Selon le livre de Robert Costa et de Bob Woodward, Donald Trump lui aurait répondu : “Well, what if these people say you do?” pointant sur la foule. “If these people say you had the power, wouldn’t you want to?”

Dans la nuit du 5 au 6 janvier, Donald Trump a appelé son équipe insurrectionnelle réunie à l’hôtel Willard pour évaluer toutes les voies de recours possibles de ne pas certifier les bulletins des Grands Electeurs si Pence ne voulait pas le faire. “The only strategy we can follow is to object to numerous states and raise issues so that we get ourselves into tomorrow – ideally until the end of tomorrow” aurait expliqué l’un des protagonistes.

Le lendemain matin, Donald Trump exhorte ses supporters de se battre. L’après-midi, l’après-midi, le Capitole est pris d’assaut, la première fois depuis la Seconde guerre d’indépendance contre les Anglais en 1814.

Trump Encourages Those At His Rally To March To The Capitol

Depuis que sa note est devenue publique, John Eastman a déclaré qu’il ne faisait que décrire « chaque scénario possible qui avait été proposé, afin que nous puissions en parler. »” Lorsqu’il a été cité à comparaître par le comité du 6 janvier, Eastman a refusé de comparaître, affirmant son droit au cinquième amendement.

Depuis que le journaliste Lowell a révélé l’histoire des appels de Trump au Willard dans la nuit du 5 janvier, le porte-parole de Trump a déclaré que “c’est totalement faux” mais n’a fourni aucune information supplémentaire.

Depuis que l’histoire du PowerPoint est tombée, le colonel à la retraite de l’armée américaine Phil Waldron, qui travaillait avec l’équipe Trump pour contester les résultats des élections, en a revendiqué la paternité. Waldron a déclaré au Washington Post qu’il avait rencontré Mark Meadows « peut-être huit à dix fois » et qu’il était celui qui a informé plusieurs membres du Congrès des informations contenues dans sa présentation.

 


Pendant la contestation, les ventes continuent. Sur son site donaldtrump.com, Donald Trump fait la promotion de chaussettes de Noël flanquées de ses photos. Il n’y a pas de petits profits ! Imagine-t-on le Général de Gaulle promouvoir la vente de chaussettes de Noël imprimées à son effigie.

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