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Retour sur les élections de midterms

Titre bien présomptueux et totalement inapproprié puisque le résultat des élections n’est pas encore connu. D’autant que les précédentes élections de 2016 devraient rendre un peu plus modestes les nombreux d’observateurs – dont l’auteur de cette petite note – qui avaient prédit la victoire d’Hillary Clinton. Pour ce qui me concerne, l’aveuglement lié au personnage vulgaire et repoussant conduisant le pronostic du mauvais côté. Rappelons néanmoins que les sondages ne s’étaient pas trompés puisqu’ils donnaient un avantage électoral en voix populaires à Hillary Clinton et qu’il s’est réalisé avec près de 3 millions de voix de plus que son opposant (48,2 % contre 46,2%).

Plusieurs facteurs ont joué en faveur de Donald Trump au premier rang desquels on peut citer la bizarrerie du système électoral américain. 77 000 voix dans les trois Etats du Michigan, de la Pennsylvanie et du Winconsin ont conduit à ce résultat. Il y a eu aussi la décision de James Comey de rouvrir le dossier des emails d’Hillary Clinton, la présumée collusion avec la Russie et l’influence de Cambridge Analytica.

Deux ans plus tard, où en sommes-nous ? Donald Trump est toujours aussi vulgaire et repoussant avec un bilan législatif relativement limité. Principalement une réforme fiscale qui ne dit pas son nom de baisse des impôts pour les entreprises et les plus riches souhaité par les républicains et les sanctions contre la Russie contre l’avis de Donald Trump.

Au lieu de faire campagne sur les points positifs des deux premières années de son mandat dont il se targue d’être le grand responsable – une croissance soutenue, un taux de chômage en baisse -, Donald Trump est revenu sur son thème de prédilection de 2016 : l’immigration.

Lors de son discours de la Trump Tower où il annonçait sa candidature, il avait fait une description effrayante des immigrants mexicains, voleurs et violeurs. Il remet ça en 2018 avec la caravane de Honduriens prête à déferler sur les Etats-Unis. Mais heureusement, Donald Trump a ordonné l’envoi de plus de 5000 soldats et déclaré qu’il pensait en envoyer 10 000 supplémentaires ce qui porterait le total à 15 000 soldats, plu qu’en Afghanistan. D’ailleurs, s’il avait construit le mur, il n’y aurait pas besoin d’envoyer des militaires pour défendre les frontières avec le Mexique.

A ces élections de mi-mandat de 2018, on peut envisager trois grands scénarios. Dans tous les cas, on peut penser que le message global sera simple : s’ils ont gagné, c’est grâce à moi, s’ils ont perdu, c’est à cause d’eux.

 


Prévisions The American Presidency Project

Gain pour les démocrates de 33 sièges à la Chambre des représentants et 1 siège au Sénat

On average, from 1934 -2014, at midterm elections, the President’s party has lost 27 House seats and 4 Senate seats.  Using the data we provide in our data archive “Seats in Congress Gaines/Lost by the President’s Party in Mid-Term Elections” we estimate GOP seat losses of 33 in the House and 1 in the Senate.


Une victoire des républicains à la Chambre des représentants et du Sénat, improbable, mais pas impossible. Dans ce cas de figure, la position de Donald Trump en sera largement consolidée et le parti républicain sera définitivement le parti de Trump. Fini les checks and balances, représentants et sénateurs seront le doigt sur la couture du pantalon. Des réformes pourront être mises en œuvre, tout particulièrement la suppression de l’Obamacare. Un rêve des républicains depuis que la loi a été votée.

Une victoire modeste des démocrates à la Chambre des représentants et un maintien de la majorité républicaine au sénat (un gain d’un ou deux sièges n’est pas à être exclu) seraient assez facilement transformés en victoire par comparaison avec les résultats catastrophiques enregistrés par Bill Clinton en 1994 et Barack Obama en 2010. Mais le résultat sera là. Les démocrates qui auront le contrôle de la Chambre des Représentants et donc des diverses commissions pourront lancer des enquêtes sur le président dont le périmètre sera assez large.

Troisième hypothèse assez peu probable, les démocrates emportent les deux chambres. Alors les deux années qui arrivent promettent d’être très tendues, encore plus tendues que les deux années passées. Serait-ce possible ? Nombre d’observateurs analysent la situation comme la plus critique depuis la guerre de Sécession. On entrerait alors dans une période dont l’issue serait incertaine.

A l’inverse, le résultat le plus positif serait un apaisement, voire une reprise de contact entre les deux partis pour faire leur travail, c’est-à-dire légiférer. Et en prime, neutraliser l’hôte de la Maison-Blanche. Mais on peut avoir de sérieux doute. Les démocrates devront être prudents, car ces deux années à venir seront déterminantes pour les élections de 2020. D’un côté, il y a un candidat qui – si aucun événement majeur n’arrive – est solidement positionné et pourra s’appuyer sur son bilan. De l’autre des démocrates, en quête d’une vision, d’une plate-forme et surtout d’un leader.

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