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Petit cours de petite politique politicienne

Dispute de bac à sable ou guerre picrocholine ? Peut-être les deux. Rabelais en serait peut-être lui-même étonné avec Donald Trump dans le rôle de Picrochole et Nancy Pelosi dans celui de Grandgousier, Grandgousière faudrait-il écrire. Les analystes américains ont plutôt penché dans une bataille entre King Kong et Godzilla.

Il y a plus de 5 semaines, Donald Trump n’a pas hésité à déclarer un shutdown partiel, car les démocrates ont décidé de ne pas lui accorder les 5 milliards demandé pour construire son mur.  Le 11 décembre dernier, dans le bureau ovale en compagnie de Nancy Pelosi et de Chuck Schumer, Donald Trump avait même déclaré un peu benoîtement : « I am proud to shutdown the government for border security (…) and I won’t blame you for it ». Autant dire qu’il s’est rapidement rétracté et n’arrête pas depuis de vitupérer contre les démocrates qu’il rend bien sûr responsable de cette décision qui bloque en partie le gouvernement et met au chômage un nombre important de fonctionnaires ou les oblige à travailler sans être payés.

Au départ, convaincu d’abord gagné les élections de mi-mandat, il n’avait peut-être pas compris que les démocrates avaient désormais la majorité à la Chambre des représentants. Mais il doit prendre conscience peu à peu que ce ne sont plus les dociles républicains qui ont la majorité, une situation à laquelle il n’est pas habitué et qui doit le rendre désemparé.

L’objet du désaccord est simple : le mur. Ce projet est venu très tôt dans l’esprit de Donald Trump dans la campagne, dès l’annonce de sa candidature en juin 2015. Il a alors imposé cette idée du mur pour protéger les États-Unis de cet envahissement (faut-il un mur en béton ou en acier ?). Sam Nunberg, l’ancien conseiller de Donald Trump, rappelle qu’il utilisa cette idée du mur comme un moyen mnémotechnique permettant à Donald Trump de ne pas oublier le sujet pendant ses discours de campagne. Donald Trump l’a utilisé jusqu’à la corde faisant réagir les participants en leur demandant : who si going to pay for it ? Et la foule de répondre : Mexico, Mexico!

Mais ce mur était un vrai mur, un moyen mnémotechnique pour se souvenir de parler du thème de l’immigration dans les discours ou un symbole pour expliquer la nécessité de renforcer la frontière entre le Mexique et les États-Unis ? Il ne faut pas oublier que Donald Trump a passé une grande partie de sa vie professionnelle dans la construction. Donc un mur, c’est un mur et pas autre chose. Et mêle avec lui un mur ne peut être que beautiful, lovely ou delighful.

La situation est donc totalement bloquée et Donald Trump, inspiré par Rush Limbaugh et Ann Coulter, pense désormais que ne pas construire le mur c’est perdre la face vis-à-vis de sa base et un peu plus tard les élections.

Alors que le pays s’enfonce dans ce qui est à la fois très sérieux et relève aussi de la bouffonnerie. Dans cet affrontement tragi-comique entre Nancy Pelosi et Donald Trump, c’est la Speaker de la chambre qui a frappé la première en se fendant d’une petite missive suggérant (suggérer dans sa version contraignante, car c’est la puissance invitante) au président de repousser le discours sur l’état de l’Union (imposé par la Constitution) jusqu’à ce que le shutdown soit fini ou de la faire par écrit, ce qui était le cas jusqu’au président Wilson. Un véritable camouflet.

Donald Trump n’a p as attendu longtemps pour réagir en bloquant au sol l’avion militaire qui devait emmener une délégation d’élus dont Nancy Pelosi dans un voyage à l’étranger, en particulier en Afghanistan et à Bruxelles. Allant jusqu’à qualifier ce voyage d’excursion.

Et plus la situation dure, plus elle va durer, car chaque partie va camper sur ses positions. Comme à son habitude en tant metteur en scène de sa propre personne, Donald Trump a indiqué qu’il ferait une annonce majeure ce samedi. A voir.

 

La lettre de Nancy Pelosi
à Donald Trump
La lettre de Donald Trump
à Nancy Pelosi

 

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