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Optimisme et usage de la violence, la ligne de fracture ?

« C’était mieux avant » pourrait être l’idée séparant la droite et la gauche (ou les républicains et les démocrates), partagée par la première et réfutée par la seconde. Cette idée pourrait être translatée sur le futur en pensant que l’avenir serait plus radieux.

Globalement, les Américains sont moins optimistes et plus anxieux à propos de ce que 2022 réserve au monde et à leur pays qu’ils ne l’étaient en 2021, selon un sondage réalisé par Axios/Momentive (Exclusive poll: America’s fears rise for 2022).

En ce début 2022, la question de la démocratie est classée au deuxième rang des problèmes que les répondants au sondage ont dit le plus important pour eux, derrière l’emploi et l’économie et juste devant les soins de santé. « Covid » et « Trump » étaient les deux mots que les gens ont dit qu’ils aimeraient moins entendre en 2022. Le premier mot que les Américains aimeraient entendre : voyager. Les mots pour décrire 2021 suggèrent également de la fatigue psychologique : « épuisant » (43 %), « inquiétant » (43 %) et « chaotique » (31 %). C’est similaire aux mots que les gens utilisaient pour décrire 2017 et 2018, mais c’était plus à cause de la politique que du Covid.

« La fin de l’année dernière a été une période particulièrement encourageante”, en partie parce qu’il y a eu un changement de présidence mais aussi parce que nous venions de traverser la première année de COVID et tout le monde pensait que les choses ne pourraient s’améliorer qu’après 2020 », explique Laura Wronski, senior manager pour la recherche scientifique chez Momentive, citée par le magazine Axios. « Je pense qu’après cette année, nous avons réalisé que cela ne s’améliorerait pas comme par magie, que nous devrons vivre avec COVID pendant un certain temps. »

Cette dégradation significative de l’humeur nationale après une vision inhabituellement optimiste il y a un à l’aube de 2021 est générale mais elle n’est pas partagée de la même manière par les républicains et par les démocrates.

Les républicains sont nettement plus pessimistes que les démocrates avec 69 % des républicains contre 45 % des démocrates qui se disent plus anxieux qu’optimistes pour l’année 2022. Et comme à l’habitude, les Américains qui se classent dans les indépendants se situent entre les deux.

Mais la pandémie ne serait pas le seul motif de préoccupation, loin de là. Même avec la propagation de la variante Omicron à travers le pays, 61% des Américains se déclarent plus optimistes qu’anxieux quant à l’avenir de la pandémie en 2022, à juste titre. Avec le vaccin, les pays sont dans une bien meilleure position qu’il y a un an. Même si le clan des antivax aux Etats-Unis est plus nombreux que dans nombre de pays occidentaux.

L’autre sondage qui pourrait être plus inquiétant est celui publié par le Washington Post sur la responsabilité des événements du 6 janvier 2021 et la justification dans certains cas de la violence contre le gouvernement. Sondage qui montre également une fracture assez nette entre démocrates et républicains (Republicans and Democrats divided over Jan. 6 insurrection and Trump’s culpability, Post-UMD poll finds).

Plus de 9 démocrates sur 10 attribue une grande part de responsabilité de l’assaut du Capitole, dont a compris aujourd’hui d’après l’enquête en cours de la Commission 1/6 qu’il s’inscrit dans une initiative que l’on peut qualifier de tentative de coup d’état. Moins de 3 républicains sur 10 pensent la même chose.

A l’inverse, 4 républicains sur 10 (et indépendants) considèrent que l’action violent contre le gouvernement est parfois justifié contre seulement 23 % des démocrates. Un résultat inquiétant qui traduit un manque de confiance patent des Américains dans leurs élus. Résultat auquel Donald Trump a assez largement contribué avec son discours populiste condamnant les élites politiques – à laquelle il ne pense pas appartenir après été candidat à la présidence, président et leader maximo du parti républicain – traduit par son mot d’ordre « Drain the Swamp » en parlant de Washington qui concentre une bonne partie du pouvoir fédérale et que nombre d’Américains aiment à détester (un peu comme les nationaux des pays d’Europe aiment à détester Bruxelles).

Dans son premier éditorial de l’année 2022, le New York Times a résumé cette situation critique par le titre évocateur : « Every Day Is Jan. 6 Now » : « A healthy, functioning political party faces its electoral losses by assessing what went wrong and redoubling its efforts to appeal to more voters the next time. The Republican Party, like authoritarian movements the world over, has shown itself recently to be incapable of doing this. Party leaders’ rhetoric suggests they see it as the only legitimate governing power and thus portrays anyone else’s victory as the result of fraud – hence the foundational falsehood that spurred the Jan. 6 attack, that Joe Biden didn’t win the election ».

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