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L’obsession des frontières et des médias

Dans la conférence de presse du vendredi 20 mars, Donald Trump a une fois de plus mis l’accent sur la fermeture des frontières, cette fois avec le Canada et le Mexique. Et une fois de plus, est l’occasion d’instrumentaliser le COVID-19 pour mettre ce problème au cœur de la lutte contre l’épidémie. Une prestation encore pitoyable du président des États-Unis qui n’arrive pas à se contrôler. Peut-être le fait de ne plus pouvoir aller jouer au golf lui tape sur les nerfs. Et pourtant, même si les terrains de golf et les hôtels de la Trump Organisation sont bien obligés de fermer les uns après les autres, les fils du patron continuent à promouvoir leur activité sur leur compte twitter.

Le golf de Ferry Point est situé dans le Bronx

 

Les frontières

Mais on ne peut qu’être étonné d’une telle mesure. C’est le Canada et le Mexique qui auraient dû fermer leurs frontières, car le nombre de cas détectés aux États-Unis est largement supérieur à celui des voisins. Au 20 mars, il y avait près de 20 000 cas au Etats-Unis dont plus de 7000 dans la région de New York et 1500 dans celle de Seattle, deux zones toutes proches du Canada. De son côté, le Canada,  compte un peu plus de 1000 cas avec un rythme d’augmentation nettement inférieur à celui des États-Unis. Il serait donc plus rationnel de fermer les frontières de l’Etat de New York ou celles de l’Etat de Washington. Et on peut penser que les normes et les pratiques médicales entre les États-Unis et le Canada sont tout à fait comparables.

Il en va de même pour le Mexique dont le taux de cas en encore inférieur à celui du Canada (203 cas à ce jour). On pourrait rétorquer que le système de tests et de mesure du coronavirus au Mexique n’est pas équivalent à celui des États-Unis. L’argument ne tient pas vraiment dans la mesure où les États-Unis ont été très lents à réagir pour faire les tests. L’autre idée serait que le Mexique est la porte d’entrée de toute l’Amérique du Sud. Mais là encore, le taux de pénétration est largement plus faible dans tous les pays au sud des États-Unis. Seul le Brésil est un peu en avance, mais ce n’est pas un pays d’émigration vers les États-Unis.

On ne parlera pas ici des mesures de chasse aux immigrants étrangers et aux reconduites à la frontière, sujet pour lequel l’administration est particulièrement active alors que ce n’est sans doute pas la priorité du moment.

Situation aux Etats-Unis au 20 mars

Situation au Canada au 20 mars Les médias

Lors de la conférence de presse quotidienne de vendredi, Donald Trump était pathétique. Alors que l’on pourrait attendre d’un président qu’il soit au minimum concentré sur le sujet, il ne peut s’empêcher de garder ses mauvaises habitudes dont l’une est de critiquer avec outrance et systématiquement la presse, enfin celle qui ne joue pas le rôle de simple porte-voix.

“What do you say to Americans who are scared, though? I guess nearly 200 dead [in the United States], 14,000 who are sick [around the world], millions, as you witnessed, who are scared right now. What do you say to Americans who are watching you right now who are scared?” demande Peter Alexander, journaliste de NBC, une question légitime et une perche tendue permettant à Donald Trump de trouver le mot juste entre espoir et mise en garde de la gravité de la situation.

Et que répond-il ?

« I say that you’re a terrible reporter. That’s what I say. . . . I think it’s a very nasty question, and I think it’s a very bad signal that you’re putting out to the American people. The American people are looking for answers and they’re looking for hope. And you’re doing sensationalism, and the same with NBC and “Con-cast.” I don’t call it—I don’t call it “Comcast,” I call it “Con-cast.” . . . Let me just tell you something: That’s really bad reporting, and you ought to get back to reporting instead of sensationalism. Let’s see if it works. It might and it might not. I happen to feel good about it, but who knows. I’ve been right a lot. Let’s see what happens. . . . You ought to be ashamed of yourself ».

Il n’est pas vraiment besoin de commenter, les propos se suffisent à eux-mêmes.

« Let’s see if it works. It might and it might not ».

« I’ve been right a lot »

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