Aller au contenu Skip to footer

Les seconds mandats sont-ils toujours des désastres ?

Parmi les questions qui ont commencé à être posées par les analystes politiques, la qualité du second mandat d’Obama va être centrale tout comme celle de la voie que doivent  choisir les Républicains s’ils veulent espérer revenir au pouvoir.

Dick Morris n’aime pas Barack Obama et n’aime pas l’Amérique qui vote Obama. Il avait prévu la victoire de Mitt Romney les jours précédents l’élection et a dû faire preuve de contorsion pour expliquer le lendemain pourquoi il s’était trompé. Mais c’était loin d’être la première fois. Le second de Barack Obama sera calamiteux parce que, selon son jugement, tous les seconds mandats le sont. Pourquoi ? Premier mauvais point distribué par Dick Morris, Obama est le premier président de l’histoire des Etats-Unis à être élu dans de moins bonnes conditions que la première fois. Mais ne faut-il pas tenir compte de la  situation ? Obama est le seul chef d’état ou de gouvernement des nations démocratiques occidentales à avoir été réélu. N’est-ce pas là plutôt une performance exceptionnelle ?

Ensuite parce que les meilleurs collaborateurs – conseillers ou membres du cabinet – quittent les allées du pouvoir pour aller sur K Street, faire de l’argent  ou devenir des lobbyistes. Enfin, à l’aune de l’histoire, Dick Morris tente de prouver que les seconds mandats  de tous les présidents ont été catastrophiques à commencer par celui  de Theodore Roosevelt qui annonçait l’agenda socialiste de sont neveu FDR. Woodrow Wilson est entré en guerre – heureusement pourrait-on dire de ce côté de l’Atlantique – et qu’il a aidé à la création de la Société des Nations (une création louable mais n’a pas réussi) sauf peut-être à préparer celle de l’ONU. Et ainsi de suite… Le plus surprenant est le cas d’  Eisenhower qui a eu deux crises cardiaques et une attaque cérébrale (comme si il y avait un lien de causalité entre le second mandat et accidents de santé).

Pour résumer l’analyse de Dick, ce n’est pas Mitt Romney qui a  perdu, mais les Américains qui se sont trompés de candidat.

 

Dans sa série need to know, la chaîne PBS examine aussi les perspectives qu’ouvre le second mandat d’Obama qui s’ouvre dans une configuration politique identique avec majorité républicaine à la Chambre des représentants, une majorité démocrate au Sénat. La première échéance qui s’impose à tous et donnera le ton de ce nouveau mandat est la résolution de la fameuse falaise fiscale (Fiscal Cliff). Les républicains vont-ils être assez raisonnables pour accepter un compromis ? Vont-ils pousser jusqu’au bout (31 décembre) pour arracher le maximum de ce qu’ils souhaitent aux démocrates ? L’exemple du relèvement du plafond de la dette laisse assez peu d’espoir. Et pourtant, ne pas trouver une solution à ce problème est crucial faute de quoi, les Etats-Unis pourraient retomber dans la récession et entraîner avec eux l’Europe qui n’a vraiment pas besoin de ça.

L’équation a résoudre est très complexe : créer de l’emploi tout en contrôlant la dette et en restant  capable de financer les programmes sociaux (social security, medicare, medicaid…).

Ce mandat s’ouvre dans un changement culturel majeur de la société américaine sur de nouveaux fronts : genre, race, religion, orientation sexuelle… Les deux partis vont devoir la prendre en compte.

Leave a comment

Recevez les derniers articles directement dans votre boîte mail !

Un Jour en Amérique © 2024. Tous droits réservés. 
Consentement des cookies