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L’époque de la croissance est-elle révolue ?

La croissance économique que nous avons connue depuis 1750 est-elle une parenthèse heureuse de l’histoire de l’humanité ? La question est posée par Robert Gordon de la Northwestern University dans un article intitulé Is U.S. Economic Growth Over? Faltering Innovation Confronts the Six Headwinds et publié par le National Bureau of Economic Research grâce à 3 révolutions industrielles (elle se concentre sur les Etats-Unis) :

– IR#1 : la machine à vapeur et les chemins de fer

– IR#2 : l’électricité, le moteur à explosion, l’eau courante, les toilettes dans les habitations, les communications, la chimie et le pétrole

– IR#3 : les ordinateurs, Internet et le Web et les téléphones mobiles.

Mais contrairement aux idées reçues, la troisième révolution industrielle n’aura pas eu un impact aussi important que les deux précédentes. Elle n’a augmenté la productivité du travail ou amélioré les conditions de vie autant que l’électricité, l’automobile ou les canalisations internes dans les maisons.

Ce très intéressant article montre par ailleurs combien la vie était difficile pour une très grande partie de la population jusqu’en dans les années 1870-1900 et combien de facilités d’aujourd’hui que nous prenons pour « normales » ou « allant de soir » ne le sont pas depuis si longtemps : les rues n’étaient pas éclairées et dangereuses, les habitations n’étaient pas seulement sombres mais aussi pleines de fumées due à la pollution des bougies, puis des lampes à pétrole. Les fours n’étaient pas encore très courantes et la cuisson se faisait à l’air libre, les pièces étaient mal chauffées et de manière très inégale. Et la situation n’était pas meilleure en été car les écrans à moustiquaires sur les fenêtres n’existaient pas encore permettant aux insectes de rentrer librement dans les pièces. L’eau courante n’existait pas encore et chaque litre devait être apporté à la main. La femme au foyer de Caroline du Nord devait marcher en moyenne 148 miles par an pour transporter quelque 35 tonnes d’eau. Dans les villes, les chevaux étaient utilisés couramment remplissant les rues de déjections, source d’infections et requérant une main-d’œuvre abondante pour nettoyer.

La croissance économique n’est-elle qu’une parenthèse heureuse dans l’histoire de l’humanité ? Telle est la question posée par Robert  Gordon. Sachant par ailleurs que l’idée d’une croissance infinie dans un monde finie est évidemment absurde. Evidemment entre cette idée et celle de décroissance prônée par certains verts, il y a une grande différence. Pour en revenir à l’article, quelle que soit la réponse apportée à la question posée, Robert Gordon postule six causes qui pourraient freinée durablement par 6 causes :

  1. Démographique : le nombre d’heures travaillées à été largement augmenté avec l’arrivée des femmes dans  le monde du travail ne se reproduira pas. Et par ailleurs, avec l’augmentation de l’espérance de vie, le rapport entre les actifs et les inactifs se réduit de plus en plus ;
  2. La proportion des diplômés de l’enseignement supérieur à atteint à plateau il y a une vingtaine d’années. Et l’avantage qu’avaient les Etats-Unis par rapport aux autres pays a disparu. Sans parler des frais de scolarité qui ont littéralement explosés entraînant par ailleurs un problème de la dette contractée par les étudiants d’aujourd’hui. Les frais de scolarité des meilleures universités privées oscillent entre 40 000 et 50 000 dollars par an. Ceux des étudiants en médecine peuvent atteindre 60 000 dollars par an ;
  3. L’inégalité des revenus : après une longue période de croissance et de resserrement des revenus, le mouvement est allé dans le sens inverse depuis les années 80. Sur les 15 dernières années, le 1 % des revenus les plus élevés a accaparé plus de la moitié de  la croissance ;
  4. Les effets de la globalisation et des technologies de l’information facilitent largement le phénomène de l’outsourcing, le plus souvent  dans des pays émergent, c’est ce qu’on appelle l’offshore ;
  5. L’énergie et l’environnement, deux contraintes liées à notre environnement, nous rappelle sa finitude et son équilibre fragile ;
  6. Les déficits à la fois des particuliers et publics (des collectivités locales au gouvernement fédéral) est une menace d’un avenir plus radieux.

De telle sorte que la cumulation de ces six forces pourrait réduire la croissance à long terme à un niveau de 0,2 % par an.

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La croissance économique que nous avons connue depuis 1750 est-elle une parenthèse heureuse de l’histoire de l’humanité ? La question est posée par Robert Gordon de la Northwestern University dans un article intitulé Is U.S. Economic Growth Over? Faltering Innovation Confronts the Six Headwinds et publié par le National Bureau of Economic Research grâce à 3 révolutions industrielles (elle se concentre sur les Etats-Unis) :

– IR#1 : la machine à vapeur et les chemins de fer

– IR#2 : l’électricité, le moteur à explosion, l’eau courante, les toilettes dans les habitations, les communications, la chimie et le pétrole

– IR#3 : les ordinateurs, Internet et le Web et les téléphones mobiles.

Mais contrairement aux idées reçues, la troisième révolution industrielle n’aura pas eu un impact aussi important que les deux précédentes. Elle n’a augmenté la productivité du travail ou amélioré les conditions de vie autant que l’électricité, l’automobile ou les canalisations internes dans les maisons.

Ce très intéressant article montre par ailleurs combien la vie était difficile pour une très grande partie de la population jusqu’en dans les années 1870-1900 et combien de facilités d’aujourd’hui que nous prenons pour « normales » ou « allant de soir » ne le sont pas depuis si longtemps : les rues n’étaient pas éclairées et dangereuses, les habitations n’étaient pas seulement sombres mais aussi pleines de fumées due à la pollution des bougies, puis des lampes à pétrole. Les fours n’étaient pas encore très courantes et la cuisson se faisait à l’air libre, les pièces étaient mal chauffées et de manière très inégale. Et la situation n’était pas meilleure en été car les écrans à moustiquaires sur les fenêtres n’existaient pas encore permettant aux insectes de rentrer librement dans les pièces. L’eau courante n’existait pas encore et chaque litre devait être apporté à la main. La femme au foyer de Caroline du Nord devait marcher en moyenne 148 miles par an pour transporter quelque 35 tonnes d’eau. Dans les villes, les chevaux étaient utilisés couramment remplissant les rues de déjections, source d’infections et requérant une main-d’œuvre abondante pour nettoyer.

La croissance économique n’est-elle qu’une parenthèse heureuse dans l’histoire de l’humanité ? Telle est la question posée par Robert  Gordon. Sachant par ailleurs que l’idée d’une croissance infinie dans un monde finie est évidemment absurde. Evidemment entre cette idée et celle de décroissance prônée par certains verts, il y a une grande différence. Pour en revenir à l’article, quelle que soit la réponse apportée à la question posée, Robert Gordon postule six causes qui pourraient freinée durablement par 6 causes :

1.       Démographique : le nombre d’heures travaillées à été largement augmenté avec l’arrivée des femmes dans  le monde du travail ne se reproduira pas. Et par ailleurs, avec l’augmentation de l’espérance de vie, le rapport entre les actifs et les inactifs se réduit de plus en plus ;

2.       La proportion des diplômés de l’enseignement supérieur à atteint à plateau il y a une vingtaine d’années. Et l’avantage qu’avaient les Etats-Unis par rapport aux autres pays a disparu. Sans parler des frais de scolarité qui ont littéralement explosés entraînant par ailleurs un problème de la dette contractée par les étudiants d’aujourd’hui. Les frais de scolarité des meilleures universités privées oscillent entre 40 000 et 50 000 dollars par an. Ceux des étudiants en médecine peuvent atteindre 60 000 dollars par an ;

3.       L’inégalité des revenus : après une longue période de croissance et de resserrement des revenus, le mouvement est allé dans le sens inverse depuis les années 80. Sur les 15 dernières années, le 1 % des revenus les plus élevés a accaparé plus de la moitié de  la croissance ;

4.       Les effets de la globalisation et des technologies de l’information facilitent largement le phénomène de l’outsourcing, le plus souvent  dans des pays émergent, c’est ce qu’on appelle l’offshore ;

5.       L’énergie et l’environnement, deux contraintes liées à notre environnement, nous rappelle sa finitude et son équilibre fragile ;

6.       Les déficits à la fois des particuliers et publics (des collectivités locales au gouvernement fédéral) est une menace d’un avenir plus radieux.

De telle sorte que la cumulation de ces six forces pourrait réduire la croissance à long terme à un niveau de 0,2 % par an.

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