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L’effet du discours sur l’état de l’Union chez les Américains

« Go get him ! » C’est sur ces trois mots que Joe Biden a fini son premier discours sur l’état de l’Union, trois mots clairs et nets qui n’étaient pas dans le script. Le « him » est évidemment Vladimir Poutine responsable et coupable d’une invasion contre un pays indépendant sur le chemin de la démocratie. Mais il a également commencé son discours en consacrant les 12 premières minutes sur l’invasion russe en Ukraine, d’abord en mettant à l’honneur l’ambassadrice d’Ukraine présente à cette occasion. Puis en déroulant un discours avec des formules chocs comme : « freedom will always triumph over tyranny » ; « Light will win over darkness. » ou encore « In the battle between democracy and autocracy, democracies are rising to the moment, and the world is clearly choosing the side of peace and security ».

La seconde partie de son discours a été plus classique passant en revue les progrès notamment en matière économiques effectués depuis un an mais aussi les difficultés à surmonter et pour lequel il fait inlassablement appel à la volonté des républicains ou plutôt de républicains suffisant en nombre pour faire passer les lois en attente de votes par le Congrès. Il en a même appelé à un soutien bipartisan sur des sujets qui devraient pourtant être partagés quelle que soit l’appartenance politique : la crise des opoïdes, la santé mentale des Américains, notamment des jeunes (après deux années de Covid : « let’s take on mental health. Especially among our children, whose lives and education have been turned upside down ».), le soutien à apporter aux anciens combattants et la lutte contre le cancer (« let’s end cancer as we know it »)

Autant sur la première partie concernant l’Ukraine, il a pu bénéficier d’un soutien des démocrates comme des républicains, autant ces derniers sont restés de marbre sur le reste. Certains élus – toujours les mêmes – ont même hué le président dans cet exercice formel qui demande civilité et bienséance qui leur semblent totalement étrangères.

Après un discours bousculé par une actualité tragique, Joe Biden connaît un rebond dans l’opinion concernant sa gestion de la crise en Ukraine avec un effet d’entraînement sur les questions de l’économie et de la pandémie de coronavirus. La cote globale d’approbation est en hausse de 8 points, 47% contre 39%, la semaine dernière. 50 %, contre 55 %, désapprouvent. Une évolution rapide et relativement inhabituelle. Toutefois, ce rebond de Biden concerne principalement sa base démocrate, il bénéficie également de gains modérés parmi les indépendants. Il convient de noter néanmoins qu’il existe un rare consensus bipartite sur la question des sanctions imposées à la Russie. La plupart des Américains, quel que soit leur parti, soutiennent ces sanctions, et près de sept sur dix y sont favorables, même si cela signifie une hausse des prix de l’énergie au niveau national.

Une majorité d’Américains (52 %) approuvent la façon dont le président Biden gère la situation en Ukraine, contre 34 % la semaine dernière. 44 % désapprouvent, contre 50 % la dernière fois. Une pluralité d’Américains (46%) affirme que l’approche de Biden face au conflit en Ukraine est pertinente. 43% disent qu’il est trop prudent et seulement 6% pensent qu’il est trop agressif. Parmi ceux-ci, il y en a sans doute qui pensaient avant l’invasion qu’il était trop dur vis-à-vis de Poutine.

83 % des Américains soutiennent les sanctions économiques imposées à la Russie par les États-Unis et leurs alliés. Les Américains sont également prêts à faire des sacrifices pour soutenir l’Ukraine. 69% des Américains, dont 58% des Républicains, se disent favorables aux sanctions économiques contre la Russie même si cela se traduit par une hausse des prix de l’énergie aux États-Unis.

Les Américains s’inquiètent de l’impact potentiel du conflit entre la Russie et l’Ukraine. Près de huit Américains sur dix craignent que la Russie ne mène des cyberattaques aux États-Unis (78%) et qu’une guerre plus large n’éclate en Europe (78%). Sept sur dix craignent que des armes nucléaires ne soient utilisées. Les inquiétudes concernant les ramifications du conflit en Ukraine dépassent les lignes de parti.

La cote d’approbation de Biden sur sa gestion du coronavirus est en hausse. 55% approuvent et 43% désapprouvent. Les Américains se sont divisés (47% approuvent pour 49% désapprouvent) fin février. Alors que la cote d’approbation de Biden sur l’économie reste encore faible (45% d’approbation pour 53% de désapprobation), sa position s’est également améliorée. Bref un effet « rally round the flag » bien connu mais que l’on ne pensait pas possible dans les circonstances actuelles.

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