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La politique du caniveau et du tout à l’égo

Le Texas, la Floride, Porto Rico, La Californie balayés par les ouragans, les eaux ou les flammes, les Etats-Unis ont été assaillis de toutes côtés par mère nature, la Corée du Nord qui menace, la loi sur l’assurance maladie dans les oubliettes tandis que la future loi sur la réforme fiscale ou plutôt les réductions d’impôts pour les plus riches se profile mais sans grande chance d’aboutir… Bref, les sujets importants ne manquent pas. Et pourtant, Donald Trump ne manque pas un jour pour choisir un nouveau combat d’opérette à la hauteur du caniveau où le tragique le dispute souvent à l’ignoble ou à l’indécence.

Faute de concrétisations législatives (aucune loi majeure n’a encore été votée), Donald Trump utilise son stylo pour signer des Executive Orders autant que sa machine à tweets. Le dernier EO constitue une nouvelle salve pour détricoter l’Obamacare.

Sur la signature des EO, Donald Trump avait abondamment critiqué Barack Obama sur cette manière de gouverner. Concernant les tweets, son entourage explique c’est sa manière de maintenir le contact avec sa base et de corriger les fake news des failings medias. Bien sûr, lorsque ses opposants utilisent le même canal de communication pour critiquer le président, le sénateur Bob Corker par exemple, les conseillers de Donald Trump indiquent qu’ils font preuve d’irresponsabilité.

Il y a eu l’épisode de la NFL, puis la critique de la maire de San Juan qui avait osé le critiquer, sans parler de ses remarques sur le peu de morts occasionnés par les ouragans à Porto Rico comparés à la catastrophe de Katrina à la Nouvelle Orléans (de quoi se plaignent les Portoricains) mais ces deux derniers jours ont livré leur lot d’ignominies.

Interrogé sur le fait qu’il n’ait pas contacté les familles des quatre soldats américains tués au Niger, il a d’abord répondu qu’il téléphonait quand ça lui semblait opportun pour ensuite se lancer dans une critique de Barack Obama qui n’appelait pas les familles dans de telles situations (l’entourage de Barack Obama est monté au créneau outragé par cette critique fausse, inutile et totalement vaine). Ratissant un peu plus large, Donald Trump a même étendu sa critique en incluant George W. Bush dans ces critiques. Donald Trump a redoublé le lendemain en indiquant que Barack Obama n’avait pas appelé son Chief of Staff John Kelly lorsque son fils avait été tué en 2010 en Afghanistan. Un mensonge (de plus mais un peu plus ignoble que les autres) puisque Barack Obama s’était rendu à cette occasion à la Base militaire de Dover pour se recueillir devant les cercueils. Il avait ensuite reçu John Kelly et son épouse à la Maison Blanche.

Il y a ensuite une nouvelle salve contre John McCain atteint d’un cancer particulièrement invasif et qui pourrait l’empêcher de finir son mandat. Lundi 16 octobre à Philadelphie, après avoir reçu la médaille de la Liberty de Joe Biden au National Convention Center, John McCain a fait part de ses préoccupations sur les directions prises par l’Amérique aujourd’hui :

To fear the world we have organized and led for three-quarters of a century, to abandon the ideals we have advanced around the globe, to refuse the obligations of international leadership and our duty to remain ‘the last best hope of earth’ for the sake of some half-baked, spurious nationalism cooked up by people who would rather find scapegoats than solve problems is as unpatriotic as an attachment to any other tired dogma of the past that Americans consigned to the ash heap of history.

We live in a land made of ideals, not blood and soil. We are the custodians of those ideals at home, and their champion abroad. We have done great good in the world. That leadership has had its costs, but we have become incomparably powerful and wealthy as we did. We have a moral obligation to continue in our just cause, and we would bring more than shame on ourselves if we don’t. We will not thrive in a world where our leadership and ideals are absent. We wouldn’t deserve to.

 

Cette description du rôle des Etats-Unis est sans doute très idyllique mais elle a de la hauteur de vue et de l’envergure. Face à la critique à peine voilée de l’action du président mais faite dans un registre général et surtout pas ad hominem, la réponse de Donald Trump est à la hauteur de celles qu’il fait habituellement, la hauteur du caniveau :

« I’m being very nice, I’m very, very nice, but at some point I fight back, and it won’t be pretty ».

Comme le fait remarquer Lawrence O’Donnell dans son émission The Last World, pendant que Donald Trump évitait d’aller au Vietnam à la faveur d’une dispense médicale de confort, John McCain passait plus de 5 ans dans les geôles nord-vietnamiennes. Ce qui n’avait pas empêché Donald Trump de déclarer qu’à ses yeux John McCain n’était pas un héros car les héros ne se font pas capturer.

 

5 tweets ce matin (dont un double en prime : vivement les 280 caractères) qui vont dans tous les sens en moins d’une heure

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