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Guerre verbale à distance

A l’occasion de la « célébration » des 100 premiers jours, Donald Trump a à nouveau organisé un « rallye » en Pennsylvanie (on est toujours en campagne) auprès de ce que l’on appelle sa base, c’est-à-dire ses électeurs qui lui sont toujours en grande majorité favorable. Pour la première fois depuis 1981, un président ne participe pas au traditionnel diner de la presse. Cette année-là, Ronald Reagan avait une bonne excuse, il venait d’avoir été confronté à un attentat. En regardant la vidéo ci-dessous, on est partagé entre un sentiment de gêne et de nausée.

Ce discours semble démontrer que Donald Trump n’a pas changé et que la seule qu’il souhaite est de ne pas changer. Loin de vouloir créer l’unité du pays et de réunir les Américains, Donald Trump participe activement à la fracture qui s’est instaurée aux Etats-Unis et qui devient réellement problématique. Opposer systématiquement une partie des Américains contre une autre n’est pas la meilleure manière pour créer l’unité si nécessaire.

Fidèle à ses habitudes, Donald Trump s’en est pris aux médias en général et à certaines d’entre eux en particulier : les Fake News CNN et MSNBC et les failing et dishonnest New York Times. Il n’a pas résisté au plaisir de faire conspuer son opposant sans citer son nom. Et bien sûr, il a dénoncé tous les accords en citant celui de Paris qui ont inscrits les Etats-Unis dans le monde au motif que ces derniers seraient perdants.

https://youtu.be/iCjRap4FK2g

Un leader peut jouer deux cartes bien différentes. Flatter le peuple et faire émerger des sentiments malfaisants (les ennemis sont partout ; qui sont-ils ? Tous les autres) et œuvrer pour faire émerger ce qu’il y a de moins bons en nous ou au contraire tracer une route qui a pour principal objectif de réunir et fédérer. Donald Trump a clairement choisi. Etonnant de constater cette foule en liesse à des propos qui associe bassesse et vilenie d’un candidat devenu président qui, jusqu’ici n’a rien fait de concret pour ceux qui l’ont élu et qui pourtant le soutienne plus que tout. Supprimer l’Obamacare, c’est supprimer d’un trait de plume une couverture santé à 20 millions d’Américains. En quoi baisser les impôts pour les plus riches et pour les entreprises aide-t-il les cols bleus ?

A quelque 100 miles de là, la presse se réunissait à son traditionnel White House Dinner Correspondents (existe depuis 1924) et donnait l’occasion à Bob Woodward et Carl Bernstein, les deux journalistes qui ont été à l’origine de l’Impeachment de Richard Nixon. Evidemment, on ne peut s’empêcher de faire le rapprochement entre Nixon et le président actuel.  Les deux associés qui ont fait tomber le 37e président donnait une méthode pour atteindre ce qu’ils appellent « the best attainable version of the truth », méthode qui pourrait être appliquée à la situation actuelle. « Lorsque les mensonges se combinent au manque de transparence, il y a certainement une voie devant nous » expliquait avec une certaine gravité. « Follow the money and follow the lies » indiquait-il comme une marche précisant que la route serait longue et qu’il faudra accumuler datail après détail, fait après fait pour faire sortir la vérité.

https://youtu.be/gboD5f_OqVs

Et les sujets pour lesquels la vérité doit émerger sont légion : le népotisme qui est désormais la manière de gouverner, la possible collusion entre l’équipe de campagne de Donald Trump et l’entourage de Vladimir Poutine, les conflits d’intérêts qui font que le président actuel a tendance à confondre ses intérêts personnels ou ceux de la sa famille et l’intérêt général.

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