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Élections présidentielles : les critères “d’électabilité”

Moins d’un tiers des Américains déclarent qu’ils seraient prêts à voter pour quelqu’un nommé par leur parti qui a plus de 80 ans ou qui a été condamné pour un crime ou un délit. C’est ce qu’indique un sondage publié par l’institut Gallup. Mais ils n’auront pas le choix. Côté démocrate, Joe Biden a déjà dépassé ce seuil fatidique des 80 ans, le président est né le 20 novembre 1942 à Scranton (Pennsylvanie).

Au-delà de l’âge, c’est plutôt lassitude de la vie politique dont il pourrait être atteint. Joe Biden a été élu sénateur pour la première fois à l’élection de novembre 1972, l’élection où Richard Nixon a été réélu. Comment tenir aussi longtemps dans un milieu où l’empathie et la bienveillance ne sont les mieux partagées.

Pour ce qui concerne, Donald Trump « fait le mariole » mais il suit son adversaire de près puisqu’il va fêter ses 78 ans en juin prochain. Et au vu des confusions mentales dont il a fait preuve, on est en droit de se poser de sérieux problèmes. Côté délit, c’est déjà fait puisqu’il a été condamné pour agression sexuelle et diffamation contre E. Jean Caroll (une condamnation à 88 M$). La question qui est donc posée : vaut-il mieux être octogénaire ou condamné par la justice ?

Mais être octogénaire ou condamné est plus dommageable qu’être socialiste. Moins moins de la moitié des Américains disent qu’ils envisageraient de soutenir quelqu’un nommé par leur parti qui est socialiste.

La situation juridique de Trump est sans aucun doute la raison pour laquelle les républicains sont plus susceptibles que les démocrates de dire qu’ils voteraient pour un candidat qui a fait face à des accusations criminelles. Pourtant, moins de la moitié des républicains (46 %) sont prêts à voter pour une personne accusée d’un crime, et encore moins (35 %) sont prêts à voter pour une personne reconnue coupable d’un crime.

La dernière enquête de Gallup sur la volonté des Américains de voter pour des candidats présidentiels ayant des antécédents personnels différents révèle qu’entre 60 % et 74 % sont prêts à soutenir un candidat gay ou lesbien, un musulman, une personne de plus de 70 ans ou un athée, tandis qu’environ un quart à un tiers ne le feraient pas. Pendant ce temps, 88 % du public soutiendrait un candidat juif, et plus de 90 % soutiendraient une femme, un adulte hispanique, un adulte noir ou un catholique si leur parti nommait quelqu’un avec cette origine.

Il y a peu de différence selon le parti dans la volonté des Américains de soutenir un candidat désigné par leur parti si cette personne était une femme ou un adulte hispanique, noir, catholique ou juif. Sans grande surprise, les démocrates et, dans une moindre mesure, les indépendants sont beaucoup plus disposés que les républicains à soutenir des candidats gays ou lesbiennes, musulmans, athées ou socialistes.

Gallup a posé pour la première fois une version de cette question en 1937, sondant la volonté des Américains de voter pour un candidat catholique, juif ou féminin bien qualifié – à une époque où tous les présidents (et tous les candidats des grands partis sauf un) jusque-là avaient été des hommes protestants blancs. Depuis, les tendances montrent une augmentation importante de la volonté de la société de voter pour les trois types de candidats.

Rappelons que lorsque John Kennedy é été le premier candidat démocrate catholique aux élections de 1960, des rumeurs – sans doute poussé par ses opposants – qu’il prendrait ses ordres directement du Vatican. Pour casser ces ragots, John Kennedy avait prononcé un discours devant l’association des pasteurs de Houston dans lequel il affirmait la séparation entre sa foi et son engagement politique : « Je crois en une Amérique où la séparation de l’Église et de l’État est absolue (…) Je crois en un président dont les opinions religieuses sont du domaine de sa vie privée, ne doivent être ni imposées par lui à la nation, ni lui être imposées par la nation comme condition préalable à l’exercice de son mandat. »

Mais il affirmait aussi sa liberté en matière religieuse : « Je n’ai pas l’intention de m’excuser de mes opinions devant mes détracteurs de confession catholique ou protestante, tout comme je n’ai pas l’intention de désavouer mes convictions ni mon Église dans le but de remporter cette élection (…) Si cette élection devait se décider sur la base que 40 millions d’Américains ont perdu la possibilité de devenir président le jour où ils ont été baptisés, alors c’est toute la nation qui serait perdante, aux yeux des catholiques et des non-catholiques du monde entier, aux yeux de l’histoire et aux yeux de nos concitoyens. »

En 1999, plus de 90 % d’entre eux ont déclaré qu’ils voteraient pour un candidat noir, catholique, juif ou féminin, et en 2012, les adultes hispaniques avaient atteint ce seuil. Le soutien à toutes ces caractéristiques reste à ce niveau aujourd’hui – à l’exception des candidats juifs, qui ont vu leur soutien reculer depuis 2020, passant de 93 % à 88 %.

Pendant ce temps, les pourcentages d’Américains prêts à voter pour un candidat gay ou lesbien, musulman ou athée ont tous augmenté au fil du temps, mais restent inférieurs à 80%. Les musulmans sont le seul groupe pour lequel les Américains sont de plus en plus susceptibles de voter depuis 2020, passant de 66 % à 71 %.

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