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Retour sur la primaire du New Hampshire

Donald Trump a gagné la primaire du New Hampshire. Comme à son habitude, l’ancien président présente cette victoire comme la plus grande de l’histoire des Etats-Unis. En pourcentage, l’écart n’est que de 12 % (sur un peu moins de 300 000 votants). En nombre de délégués, l’écart est encore plus faible, 11 pour Trump et 8 pour Haley.

Mais est-ce si glorieux pour un candidat qui en fait se présente comme un impétrant ? (il est même doublement titulaire puisqu’il a gagné en 2016 et 2020, d’ailleurs s’il avait gagné en 2020, il ne devrait pas pouvoir se représenter).

Dans une tribune publiée par le New York Times (The Wrong Party May Be Worrying About Its Nominee), l’éditorialiste Jamel Bouie montre que cette victoire n’est pas aussi mirifique que ce que le vainqueur essaie de faire croire. La primaire républicaine du New Hampshire de 1992 le démontre aisément. Alors que George H.W. Bush gagne avec un score supérieur à celui de Donald Trump, le quotidien titre “Bush Jarred in the First Primary” (le caucus de l’Iowa n’avait été organisé). La comparaison avec le titre d’alors est assez probante : “Trump Continues to Roll with Win in New Hampshire”.

Finalement cette victoire est paradoxale. D’un côté, elle n’est pas aussi spectaculaire que le candidat s’acharne à le faire croire, de l’autre on ne voit pas vraiment ce qui pourrait empêcher d’être le candidat républicain. Le RNC qui est censé organiser les élections de manière neutre est totalement phagocyté par Donald Trump. Ronna McDanniel, la présidente du parti (et accessoirement la nièce de Mitt Romney : bonjour les fêtes de famille !) s’est hasardée à déclarer sur la chaîne Fox : “I do think there is a message that is coming out from the voters which is very clear. We need to unite around our eventual nominee, which is going to be Donald Trump, and we need to beat Joe Biden”. Au passage, on remarque que les primaires républicaines de 1992 sont allées jusqu’à leur terme alors que George H.W. Bush dominait largement son concurrent Pat Buchanan.

Ce qui amène aux remarques faites dans l’article du NYT qui font ressortir certaines faiblesses du candidat républicain.

Parmi les 44 % des électeurs ayant participé aux primaires qui s’identifient comme indépendants, Trump a perdu à 58 % contre 39 % ;

Parmi les 28 % qui s’identifient comme modérés, Trump a perdu à 72 % contre 25% ;

Et parmi les 48 % qui ont un diplôme du supérieur, Trump a perdu à 56 % contre 42 % ;

38 % des votants à la primaire déclarent qu’ils seraient insatisfaits si Trump était le candidat républicain et 42 % affirment que, si Trump était accusé de crime, il ne serait pas apte à entrer à la Maison Blanche. Les forces qui permettent à Donald Trump de gagner les primaires ne se transformeront-elles pas en faiblesse contre Joe Biden lors de l’élection générale de novembre.

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