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Du multilatéralisme au nihilisme

Depuis le début de son mandat, Donald Trump n’a eu de cesse que de dénoncer les accords multinationaux pour de multiples raisons: elles étaient organisées au désavantage des Etats-Unis, tous les Etats ne contribuaient pas à hauteur de leurs revenus, elles étaient devenues obsolètes ou elles étaient sous le contrôle d’une nation, la Chine pour ne pas la nommer. Donald Trump est donc un champion pour dénoncer, critiquer, vilipender mais il n’aura rien proposé de constructif pendant les quatre années de son mandat.

La dernière organisation en date dont Donald Trump s’est retiré est l’organisation mondiale de la santé (OMS). Le retrait deviendrait effectif le 6 juillet 2021 sauf si Donald Trump n’était pas réélu et que son successeur annule la décision. Le motif répété à l’envi par Donald Trump, est que l’OMS a caché l’ampleur de l’épidémie de Covid-19 et d’avoir été instrumentalisée par la Chine

Le départ américain priverait l’OMS de son plus gros contributeur individuel. Les États-Unis ont versé en 2019 environ 360 millions d’euros à l’organisation, soit environ 15 % de son budget total. Comme à l’accoutumée, la décision de Trump a soulevé de nombreuses critiques.

De l’affaiblissement de l’OMC et de l’OTAN au retrait de plusieurs organisations des Nations Unies, Donald Trump a désormais ciblé au moins 11 organes ou pactes de coopération mondiale. Paradoxe, beaucoup de ces organismes ont été lancés ou créés par les États-Unis dans l’après-guerre.

TPP (« Trans-Pacific Partnership Agreement)
Peu de temps après son entrée en fonction en novembre 2016, le président Donald Trump a décidé de retirer les États-Unis du Partenariat transpacifique, un accord commercial préférentiel plurilatéral impliquant 12 pays du Pacifique tels que le Canada, le Japon, l’Australie et les pays de l’ASEAN. Il a qualifié cela de «mauvaise, mauvaise affaire» pour l’Amérique. Si les États-Unis avaient continué de faire partie du PTP, les signataires auraient représenté environ 40% du PIB mondial. La Chine était notoirement absent de ce partenariat.

Accord de Paris sur le climat
En juin 2017, les États-Unis se sont retirés de l’accord de Paris sur le climat 2015, initialement signé par 196 pays, pour manque d’équité. L’objectif à long terme de l’accord était de maintenir l’augmentation de la température mondiale en dessous des 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux préindustriels et, idéalement, de la maintenir en dessous de 1,5 degrés. Cette décision a été rejetée par les militants du climat aux États-Unis et dans le monde.

UNESCO
En octobre 2017, les États-Unis ont annoncé leur décision de se retirer de l’organisation éducative, scientifique et culturelle des Nations Unies. Il a quitté l’UNESCO avec Israël et a attaqué l’agence pour son parti pris anti-israélien. « Les États-Unis ont exigé une réforme fondamentale de l’agence qui est surtout connue pour son programme du patrimoine mondial pour protéger les sites et traditions culturelles.

Pacte mondial pour la migration
En décembre 2017, les États-Unis ont décidé de quitter les négociations sur le projet d’accord des Nations Unies pour un Pacte mondial pour les migrations, « un accord international sur la gestion des migrations sûres, ordonnées et régulières dans le monde ».

Accord sur le nucléaire iranien
En mai 2018, l’administration Trump a décidé de revenir sur l’accord sur le nucléaire iranien de 2015, officiellement connu sous le nom de Plan d’action global conjoint, pour être trop favorable au régime Hassan Rouhani. L’accord a été signé par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) ainsi que par l’Allemagne et l’Iran. Dans le cadre de l’accord, l’Iran avait accepté de ne pas développer d’armes nucléaires. Depuis la décision des États-Unis, l’Iran a accepté un retrait progressif de l’accord – relance du stockage et augmentation de l’enrichissement d’uranium.

UNHRC (United Nations Human Rights Council)
En juin 2018, les États-Unis se sont retirés du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, déclarant que l’agence avait un parti pris anti-israélien. L’organisme a été créé en 2006 et œuvre à la promotion et à la protection des droits de l’homme dans le monde.

UNRWA (United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees in the Near East)
L’administration Donald Trump a annoncé sa décision de mettre fin à des décennies de financement à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies en août 2018 pour la prétendue partialité anti-israélienne de l’agence. Alors que l’UNRWA est censé aider les réfugiés du monde entier, une partie substantielle de son travail visait à aider les réfugiés palestiniens.

Traités sur la maîtrise des armements avec la Russie
Trump a favorisé le retrait des États-Unis de plusieurs traités de contrôle des armements américano-russes tels que les forces nucléaires à portée intermédiaire, le dernier étant le «ciel ouvert». Actuellement, New START est le seul traité majeur sur le contrôle des armements entre les États-Unis et la Russie. S’il n’est pas renouvelé, ce traité devrait s’effondrer en février prochain et signifierait la fin de la coopération mutuelle en matière d’armes entre les deux puissances.

OMC (Organisation mondiale du commerce)
Alors que le président américain a attaqué à plusieurs reprises l’OMC et menacé de quitter l’organisation, il s’est abstenu de le faire jusqu’à présent. Selon lui, l’OMC, qui a pour tâche principale de régler les différends entre les pays membres, n’a pas été juste envers les États-Unis dans ses décisions. Cependant, l’administration Trump a paralysé le régulateur mondial du commerce en bloquant la nomination des juges à l’OMC. Actuellement, l’OMC n’a plus qu’un seul juge.

L’OTAN
Donald Trump a également affaibli l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord en niant annoncer publiquement l’adhésion des États-Unis à l’article 5 de la Charte de l’OTAN. Cet article se rapporte à l’idée de l’engagement de défense collective – l’idée sous-jacente de l’alliance militaire. En choisissant de ne pas la soutenir, Trump a miné la crédibilité même de l’alliance.

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