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Déficit : en route vers les 1000 milliards de dollars en 2020

Le déficit fédéral devrait augmenter significativement pour atteindre 804 milliards de dollars en 2018, en augmentation de 21 % par rapport à 2017, et dépasser le seuil de 1000 milliards de dollars en 2020, résultant d’un côté de l’augmentation des dépenses, notamment militaires, et de l’autre, de la réforme fiscale lancée par Donald Trump et votée par le Congrès à la fin de l’année dernière. C’est ce qu’indique le Congressional Budget Office (un bureau bipartisan qui réalise des études économiques pour le Congrès) dans un récent rapport intitulé The 2017 Long-Term Budget Outlook.

Si rien n’est fait, la dette américaine sera la plus élevée de son histoire dans les années 2030 et dépassera le niveau record d’après la deuxième guerre mondiale pour avoisiner les 150 % du PIB. L’Europe avait pris des mesures draconiennes contre la Grèce pour beaucoup moins que ça. Si l’on ajoute le déficit creusé par la réforme fiscale et les intérêts qui vont avec, on atteint un trou de 1 900 milliards de dollars de 2018 à 2028. Et, toujours le CBO, le supplément de croissance apportée par cette réforme ne compensera pas, loin de là, le manque à gagner de recettes fiscales. La dette américaine est actuellement d’environ 20 000 milliards de dollars. Pendant les débats contre Hillary Clinton, Donald Trump avait mentionné une croissance de 4, voire 5 pourquoi pas 6 % grâce à la réforme fiscale. Selon les projections du CBO, est très loin du compte.


Extrait du 3e débat entre Donald Trump et Hillary Clinton

WALLACE: Mr. Trump, Secretary Clinton — no, we need to move on to our final segment, and that is the national debt, which has not been discussed until tonight.

Our national debt, as a share of the economy, our GDP, is now 77 percent. That’s the highest since just after World War II. But the nonpartisan Committee for a Responsible Federal Budget says, Secretary Clinton, under your plan, debt would rise to 86 percent of GDP over the next 10 years. Mr. Trump, under your plan, they say it would rise to 105 percent of GDP over the next 10 years. The question is, why are both of you ignoring this problem? Mr. Trump, you go first.

TRUMP: Well, I say they’re wrong, because I’m going to create tremendous jobs. And we’re bringing GDP from, really, 1 percent, which is what it is now, and if she got in, it will be less than zero. But we’re bringing it from 1 percent up to 4 percent. And I actually think we can go higher than 4 percent. I think you can go to 5 percent or 6 percent. And if we do, you don’t have to bother asking your question, because we have a tremendous machine. We will have created a tremendous economic machine once again.


Le déficit fédéral devrait se situer aux environs de 4,9 % du PIB, le niveau le plus élevé depuis la deuxième Guerre mondiale à l’exception des années 2008 et 2009, suite à la crise des subprimes. A l’époque, l’administration Obama avait lancé un plan pour relancer l’économie.

Le paradoxe avec ce niveau de dette très élevé est qu’elle intervient pendant une période de croissance économique longue. Pendant la campagne de 2016, Donald Trump se présentait comme le « roi de la dette » et disait aimer les « dettes », il va être servi. Il est vrai qu’à titre personnel, il a dû déclarer faillite à plusieurs reprises pour ses différentes activités. Mais il s’agit des Etats-Unis. Il n’a d’ailleurs toujours par publier des déclarations fiscales, il est donc difficile de juger de l’état de ses finances.

Pour l’heure, les taux d’intérêts sont très bas mais il est fortement improbable qu’ils le restent éternellement. Alors, de chaque dixième de point supplémentaire, ce seront des milliards en plus qu’il faudra rembourser.

Le leader de la minorité de la Chambre des Représentants Chuck Schumer a rappelé la fausse rhétorique des républicains selon laquelle la réforme fiscale devait se payer d’elle-même grâce au supplément de croissance générée. Mais, poursuit-il, depuis le début, les républicains savaient que cette réforme engendrerait des déficits supplémentaires et utiliserait ainsi cette excuse pour réduire les dépenses sociales

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