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Californie : l’heure de vérité

Gavin Newsom devrait rester gouverneur si l’on en croit les derniers sondages mais rien n’est encore assuré. Retour sur la procédure de recall en Californie avec vote le 14 septembre.

Gavin Newsom a été élu gouverneur de Californie en 2018 avec plus de 60 % des voix. Une procédure de recall a été lancé il y a quelques mois et a abouti en recueillant les 1 495 970 signatures nécessaires. Les initiateurs ont présenté 2,1 millions de voix avant la date fatidique du 17 mars dont 1 719 943 signatures ont été validés assez largement au-delà du seuil nécessaire.

Le bulletin de vote qui sera soumis aux votants de l’état de Californie comprend deux questions :

– Gavin Newsom doit-il être démis (recalled) de ses fonctions de gouverneur de Californie ?
– Quel candidat souhaitez-vous élire dans l’hypothèse où Gavin Newsom sera démis de ses fonctions ?

Pour que Gavin Newsom soit démis de ses fonctions, il faut une majorité des votants. Dans ce cas, c’est le premier des 46 candidats, 9 démocrates, 24 républicains, 2 verts, un libertarien et 10 indépendants, et ce quel que soit le nombre de voix qu’il recueillera. Ainsi, un candidat pourrait être élu avec 12 %, une curieuse façon de concevoir la démocratie.

Celui qui aurait le plus de chance d’être élu si une majorité votait la démission de Gavin Newsom est Larry Elder, un animateur radio conservateur, supporter de Donald Trump. Le transgenre Caitlyn Jenner, ex-champion olympique du décathlon aux J.O. de Montréal est très proche du zéro malgré une très large couverture médiatique. Toutefois, selon les derniers sondages, Gavin Newsom ne devrait pas connaître le sort de Gray Davis destitué par 54 % des électeurs contre 46 % qui lui maintiennent leur confiance. Une procédure qui avait permis à Arnold Schwarzenegger d’être élu gouverneur.

C’est la quatrième initiative de recall d’un gouverneur de toute l’histoire des Etats-Unis : en 1921 dans le Dakota du Nord, en 1988 en Arizona même si la procédure a été interrompu pour cause d’impeachment, en 2003 en Californie et en 2012 dans le Wisconsin. Une sixième concernant Steve Sisolak, le gouverneur du Nevada, pourrait intervenir dans les prochains mois. Rappelons que 19 états et Washington DC autorise la procédure de recall pour tous les élus de l’état. La Californie est une habituée puisqu’on dénombre 49 tentatives de recall d’un gouverneur en 106 ans depuis que la procédure existe mais deux seulement ont abouti après avoir recueilli le nombre de signatures requises.

Pensée au début comme une réforme progressive il y a plus d’un siècle, les recalls se sont transformées avec le temps comme des actions pour punir les politiciens ayant commis des délits ou ayant pris des mesures impopulaires. Nous sommes arrivés à l’heure du « dégagisme ». Aussitôt élu, aussitôt impopulaire, tel semble être le sort de la majorité des élus aujourd’hui. Parfois, le recall est considéré par certains comme une manière de refaire l’élection avant l’échéance. Une situation qui pas très satisfaisante et créé un climat de défiance perpétuelle. Il en va de même avec la procédure d’impeachment du président. Si les deux actions de Donald Trump étaient des plus sérieuses (quid pro quo avec le président Zelenski d’Ukraine et tentative d’insurrection), la demande d’Impeachment par certains républicains de Joe Biden après le retrait des troupes d’Afghanistan s’inscrit bien dans ce registre.

Quelles sont les raisons concernant Gavin Newsom ? Il serait tentant d’invoquer la gestion du Covid comme la principale cause car comme dans beaucoup d’états, le variant Delta a rebattu les cartes et poussé le gouverneur à prendre des mesures contraignantes. Mais selon une étude réalisée par l’Institute of Governmental Studies de Université de Californie Berkeley, elles auraient plus à voir avec les difficultés que semblent rencontrées Gavin Newsom à résoudre des problèmes structurels de l’état de Californie : la prolifération des sans-abris, les inégalités et aussi les incendies qui deviennent de plus en plus fréquents et d’une plus grande ampleur. Les incendies qui se poursuivent encore autour du Lac Tahoe en sont un exemple patent.

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