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Brothers

Ce titre n’a rien à voir avec les Marx Brothers. C’est un film sérieux et très intense. Quand on entre dans l’histoire (si on y entre), on en sort seulement quand le générique de fin apparaît sur l’écran.

Une ville du Minnesota qui héberge une garnison de l’armée américaine, un marine qui a une femme magnifique, Grace, qu’il aime (ils sont deux high school sweet hearts) et deux adorables petites filles qu’il aime tout autant, un père qui a fait la guerre du Vietnam, remarié, un frère qui sort de prison, une maison dans une banlieue typique de l’Amérique profonde. Sam, le Marine incarne le bien et Tommy son frère le mal.

Le décor est planté et la capitaine Sam est appelé à partir faire la guerre en Afghanistan. L’hélicoptère qui doit l’amener sur les théâtres des opérations se crashe dans un lac. La scène suivante est connue : un soldat et un aumônier de son régiment qui viennent annoncer à sa femme qu’il est mort. La suite est seulement suggérée.

Et c’est là ou le film commence réellement car en fait il n’est pas mort et a été capturé par des Afghans avec un de ses soldats. Pendant un temps le film se déroule sur deux plans : une famille détruite aux Etats-Unis et un soldat américain en plein milieu des hostile vallées afghanes soumis à l’arbitraire de combattants locaux. Certaines scènes font penser au vieux film The Deer Hunter où les soldats sont capturés par des Vietcongs qui les forcent à jouer à la roulette l’un contre l’autre. Là, le supplice est moins ludique, plus brutal mais tout aussi efficace pour détruire les personnalités. Le Capitaine Sam est « obligé » à tuer son compagnon de geôle.

Lorsqu’il revient, c’est un homme détruit et inadapté à la vie civile, à la vie tout court. Pendant son absence, son frère est devenue Uncle Tommy et il s’occupe de sa propre famille et de ses filles.

Dès son retour, amaigri, le visage émacié, l’œil vague et le regard vide, Sam entre dans une spirale de destruction de lui-même car il ne peut supporter l’insupportable, ce qui est désormais un secret bien trop lourd pour un homme seul. Ses proches, ses propres filles, sa femme, lui deviennent étrangers. Il cherche donc des dérivatifs qu’il trouve en accusant sa femme et son frère d’avoir couché ensemble.

Ce film est plein de petits riens et il faudra sans doute le revoir plusieurs fois pour les découvrir tous. Par exemple, le père de Sam demande à sa belle-fille comment elle peut supporter d’avoir une cuisine dans un aussi mauvais état. Et la scène suivante se passe en plein milieu des montagnes afghanes où des moudjahidins préparent à manger dans une gamelle sur un simple feu de bois.

Avant de partir en Afghanistan, Sam donne son alliance à sa femme pour qu’elle la garde précieusement, mais il a un mal de chien à l’enlever. Quand elle vient le voir à la fin du film à l’hôpital militaire, il joue avec et la fait glisser sur son index sans problème. Mais il y a surtout la lettre. Avent de partir, il écrit une lettre destinée à sa femme qu’il confie à un autre soldat en lui demandant de la donner à sa femme au cas où il ne reviendrait pas. Grace la place dans le tiroir de sa table de nuit et n’arrive pas à l’ouvrir. Et elle ne le fait qu’au moment où Sam est hospitalisé. La lettre commence par l’inévitable « si tu lis cette lettre, c’est que je suis mort ». Il est certes vivant, mais l’homme qui était en lui n’existe plus.

Bien sûr, ce film ne s’intéresse qu’au côté américain. Que se passe du côté des Afghans ? Que pensent-ils ? Que croient-ils ? Ont-ils des sentiments ? Bien sûr ce n’est pas le sujet. Ce ne sont que des hommes dont la vie est de faire la guerre par tous les moyens possibles, sans état d’âme, sans sentiments, sans doutes. Un point c’est tout.

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