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Trumpcare : la débacle !

« Repeal and Replace ». Ce message, répété à l’envi pendant sept ans par les Républicains, paraissait si simple. Donald Trump l’avait repris à son compte pendant la campagne présentant l’Obamacare comme un véritable « disaster » et la dernière abomination – on pourrait presque dire obamination. Dès son entrée à la Maison Blanche, la chose devait être entendue. A la minute même, on passerait de l’ACA (Affordable Care Act ou Obamacare) à l’ACHA (American Care Health Act), une petite lettre de différence qui fait une grande différence. Si le Trumpcare était passé, selon le CBO (Congress Budget Office), un service non partisan du Congrès chargé de chiffrer les lois à voter pour aider les élus à prendre des décisions, 14 millions d’Américains qui bénéficiaient d’une couverture maladie grâce à l’Obamacare ne seraient plus couverts dès la première année. Et 26 millions en 2026, même si c’est là une prévision bien lointaine.

Pour faire simple, dans des termes qu’un enfant de quatre ans et Donald Trump pourraient comprendre, au lieu de faire mieux pour moins cher, le nouveau plan ferait moins bien pour plus cher.

Mais vendredi, Paul Ryan, le chef des Républicains a dû en convenir avec le président, il fallait retirer la loi avant même de la voter.

Après les négociations – The Art of the Deal ? – de la semaine entre Paul Ryan et Donald Trump, des concessions avaient été faites par ce dernier pour satisfaire les exigences des Républicains les plus conservateurs qui souhaitent aller beaucoup plus loin et supprimer toute forme de médecine socialiste que les démocrates avaient mis en place. Pour arriver aux 215 votes, les républicains ne pouvaient se permettre que 21 ou 22 défections, calcul simple à faire puisque les démocrates sont tous vent debout contre cette réforme.

Les Républicains ne pouvaient donc compter que sur leurs propres forces. Et donc aller trop loin pour satisfaire les extrémistes, c’étaient perdre les voix des modérés qui auraient penser que le texte allait trop loin. D’autant que d’après ce que les journaux écrivent, les appels aux élus dans les circonscriptions sont très nettement en faveur du maintien de la loi. Une tonalité confirmée par un sondage réalisé par la Quinnipiac University donnait 56 % contre la nouvelle loi, 17 % pour et 26 % indécis. Et même chez les citoyens favorables aux Républicains, la loi n’avait pas la majorité.

Les tractations de dernière minute devaient amener à un vote le jeudi, une date symbolique puisqu’elle marquait le septième anniversaire du vote de l’Obamacare. Les Républicains et Donald Trump ne se contentant pas d’une victoire mais voulant en plus écraser leurs adversaires et les humilier. Jeudi le compte n’y est pas et Paul Ryan est obligé de retirer sa loi du vote et reporter au lendemain car 33 républicains restent défavorables à la loi, les uns pour de bonnes raisons parce qu’elle va trop loin (ou par peur que les électeurs s’en souviennent en novembre 2018), les autres, les membres du fameux Freedom Caucus qui a retrouvé ici une vigueur perdue, pour de mauvaises raisons car il ne va pas assez loin dans la suppression de la couverture maladie. Pendant ce temps, Donald Trump avait utilisé son arme favorite avec quelques tweets pour infléchir les exigences des républicains extrêmes.

Mais rien n’y fit. Vendredi après-midi, Paul Ryan a dû se rendre à l’évidence et retirer la loi du vote, en accord avec la Maison Blanche.

C’est donc une véritable débâcle et déroute en rase campagne pour l’Exécutif et le Législatif. Et pourtant, les Républicains ont eu 7 ans pour se préparer et rédiger une nouvelle loi qui satisfasse leur idéologie. Car dès le premier jour du vote de l’Obamacare, ils ont ressassé à l’envi qu’il fallait « Repeal and Replace ». Ils même essayé à une quarantaine de reprises, sans succès. Ce n’est donc qu’une fois de plus malgré leur forte majorité. Ils n’ont donc qu’à s’en prendre à eux-mêmes car ils n’ont jamais cherché le moindre compromis avec les démocrates. Quant à Trump, il ne ferait qu’une bouchée de cette horreur législative. En février 2016, il tweetait qu’il agirait immédiatement dès son élection. Ce qui ne l’a pas empêché de se dédouaner en indiquant qu’il n’avait jamais dit qu’il le ferait aussi vite. Mais il n’est pas à un mensonge près. Et sur son compte twitter, il essaie de détourner l’attente de ce revers majeur en attirant l’attention sur le lancement de la construction du pipe-line Keystone et sur une annonce de création d’emplois dans les 4 ans à venir.

Il doit se rendre à l’évidence, un pays comme les Etats-Unis ne se gouverne pas comme une entreprise familiale où les moindres souhaits du président sont exécutés à la lettre et dans la minute même s’il s’agit de simples caprices. Vendredi après le vote, Donald Trump a fait part de son amertume en public en déclarant : « We all learned a lot, We learned a lot about loyalty, and we learned a lot about the vote-getting process. Certainly for me, it was a very interesting experience, ». On imagine assez bien ce qu’il a pu dire en privé. Il s’en souviendra sans doute.

La conclusion plutôt irresponsable tirée par Donald Trump : blamer les démocrates et annoncer une fin explosive hypothétique de l’Obamacare sans réaliser que des millions d’Américains en subiront alors les conséquences.
Le mot de la fin revient à Dan Rather, l’ancien présentateur vedette du CBS Evening News, dans un tweet cinglant commençant par « loser » et d’un commentaire plus approfondi (ci-dessous).

Loser. That’s a word that Donald Trump fears being called more than any other. It is a word that he has wielded with relish against his enemies. But if the health care bill goes down in defeat, and at this point that is still a big if, Mr. Trump will be seen as a loser, and so will his new cheerleader Speaker of the House Paul Ryan.

A loser president. It’s a moniker that every president dreads, but especially President Trump. It strikes at the very essence of his being. It is why he rails away at conspiracy theories about voter fraud. Once you are seen as a loser in Washington your enemies are emboldened and your allies become skittish. Power can evaporate faster than dew in Dalhart.

When you look back at the history of the modern presidency, the most accomplished denizens of the Oval Office came in with bold agendas that they quickly put in place. Look at Ronald Reagan and Barack Obama, in particular. It must vex Mr. Trump no end to see the accomplishments of his predecessor used as a measuring stick for his own failures.

I have said it before. We are in a cauldron of chaos and confusion bordering on havoc. We have thousands of key posts in the Federal Government yet unfilled, and we see an administration struggling to get much if anything done. Many have worried about Trump’s personality and character, but that can easily be explained away by his allies as a partisan divide. An even bigger question is his competence, and so far there has been not much demonstration of this key presidential quality. That is why you see members of his own party openly flouting Mr. Trump in the House and Senate.

We must remember that Mr. Trump is not a Republican. It is not clear to me that he believes in any governing philosophy other than his own political expediency. He was basically an independent, maverick candidate. But the GOP leadership got behind him for strategic reasons. And now they will have to own that decision. The party base can easily flee with an excuse that Mr. Trump was never one of them.

The struggles with the Republicans in Congress to formulate a coherent governing strategy shows how hollow their rhetoric was during the Obama years. They became the Party of No and not the party of ideas. Many of the best conservative thinkers have bemoaned that trend. Their concerns are now bearing bitter fruit.

Meanwhile, the specter of Russia is a shadow that grows ever darker over the White House. An isolated president in an isolated administration looking at public losses and dropping popularity will react in ways no one can predict.

 

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