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Trump, meilleur ami de Poutine ?

– Les Russes ont manipulé les élections présidentielles 2016
– Les Russes étaient favorables à Donald Trump
– Donald Trump a été élu grâce aux Russes

C’est là le syllogisme infernal duquel Donald Trump va devoir s’extraire pendant tout son mandat. Il avait déjà émis de sérieuses sur les capacités des agences américaines (CIA, FBI, NSA…), puis balayé d’une main l’éventualité que les initiatives russes aient pu avoir une quelconque influence sur son élection. Le nombre de tweets publié sur le sujet montre bien que le sujet est sérieux et l’agace profondément.

Il y a d’abord eu l’audition devant l’Armed Services Committee du Sénat de James Clapper, director of national intelligence (Directeur du renseignement national), l’entité qui supervise les 17 principales agences de renseignement des Etats-Unis et conseille directement le président sur ces questions. James Clapper a d’abord bien réaffirmé que les Russes étaient intervenus dans le processus des dernières élections et cherché à en influencer le résultat. Suggérant ainsi que Donald Trump a été élu grâce à l’aide des Russes sur l’ordre direct des Russes. Une suggestion évidemment insupportable pour le président élu qui doit donc faire preuve de créativité pour détourner l’attention. De ce point de vue, le futur hôte la Maison Blanche est particulièrement doué. Sa technique est relativement simple : pour effacer une polémique, il suffit d’en créer une nouvelle.  Pour paraphraser le proverbe : « A chaque suffit sa polémique ».

« I think there’s a difference between skepticism and disparagement » (sceptiscisme et dénigrement) a déclaré alors James Clapper qui doit quitter ses fonctions à la fin du mois critiquant directement Donald Trump.

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Vendredi, le rapport commandé par Barack Obama sur les agissements des Russes pendant les élections est tombé. La version expurgée du rapport confidentiel (Background to “Assessing Russian Activities and Intentions in Recent US Elections”: The Analytic Process and Cyber Incident Attribution) confirme ce qui a déjà été dit et répété : Les Russes sont intervenus sur ordre de Poutine et ils ont cherché à favoriser Donald Trump.

Russian effort s to influence the 2016 US presidential election represent the most recent expression of Moscow’s longstanding desire to undermine the US – led liberal democratic order, but these activities demonstrated a significant escalation in directness, level of activity, and scope of effort compared to previous ope rations.

We assess Russian President Vladimir Putin ordered an influence campaign in 2016 aimed at the US presidential election.  Russia’s goals were to undermine public faith in the US democratic process, denigrate Secretary Clinton, and harm her electabi lity and potential presidency.

We further assess Putin and the Russian Government developed a clear preference for President – elect Trump. We have high confidence in these judgments.

We also assess Putin and the Russian Government aspired to help President – elect Trump’s election chances when possible by discrediting Secretary Clinton and publicly contrasting her unfavorably to him.

All three agencies agree with this judgment. CIA and FBI have high confidence in this judgment; NSA has moderate confidence.

Moscow’s approach evolved over the course of the campaign based on Russia’s understanding of the electoral prospects of the two main cand idates. When it appeared to Moscow that Secretary Clinton was likely to win the election, the Russian influence campaign began to focus more on undermining her future presidency.

Moscow’s influence campaign followed a Russian messaging strategy that blends covert intelligence operations – such as cyber activity – with overt efforts by Russian Government agencies, state – funded media, third-party intermediaries, and paid social media users or “trolls.” Russia, like its Soviet predecessor, has a history of conducting covert influence campaigns focuse d on US presidential elections that have used intelligence officers and agents and press placements to disparage candidates perceiv ed as hostile to the Kremlin.

Bien sûr on pourrait rétorquer que les Américains ne se gênent pas trop pour au minimum écouter ce que font ses adversaires mais aussi ses alliés. Les grandes oreilles de la NSA traînent partout on le sait. Les épisodes récents qui avaient mis en évidence les écoutes de François Hollande et Angela Merkel nous le rappelle. Par le passé, les Américains n’ont pas seulement cherché à manipuler des élections de certains, ils sont même allés jusqu’à renverser le président en place. On se souvient du Chili et d’Augusto Pinochet. De la débâcle de la Baie des cochons pour débarquer Fidel Castro. Et combien d’autres.

Une chose est sûre, ils n’ont certainement pas cherché à influencer les élections en Russie ou en Chine puisqu’il n’y pas vraiment d’élections. L’objectif de Vladimir Poutine depuis quelques années est simple : il vise à saboter les fondements des démocraties et ainsi de les affaiblir. Ce qui lui donne ainsi le champ libre pour une présence international beaucoup plus forte. On ne peut que s’étonner de l’omniprésence de Poutine sur le scène internationale ces dernières années. Qu’est devenue l’hyperpuissance américaine ? On ne peut que souligner l’habileté de Poutine car comment expliquer un tel activisme russe en comparaison de sa puissance économique et militaire. Economique ; Le PIB de la Russie est équivalent à celui de l’Espagne. Militaire : Malgré un effort de plus en plus important, selon IHS Market, les dépenses militaires de la Russie étaient inférieures à celles de l’Arabie Saoudite en 2016.

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Bien sûr, face à cette dernière évidence, Donald Trump a cherché à détourner la question avec son arme favorite : « Grande négligence de la part du parti démocrate qui a laissé faire le piratage. Le parti républicain est beaucoup mieux défendu ». Une affirmation totalement gratuite. Pourquoi les Russes n’ont-ils pas cherché à hacker les serveurs du parti républicain ? Tout simplement parce qu’ils souhaitaient les favoriser en dénigrant leurs adversaires démocrates. CQFD.

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L’admiration de Trump pour Poutine n’est pas un secret, il l’a lui-même exprimé. Entend-il le prendre pour exemple pour les 4 prochaines années ?

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https://www.youtube.com/watch?v=bqE1fXOCGfU

 

 

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