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« This American carnage stops right here and stops right now »

Jusqu’en février dernier, l’argument massue de Donald Trump pour être réélu était l’économie pour laquelle Donald Trump et Mike Pence rivalisaient de superlatifs. Et ils ont réussi à faire passer le message alors que le mandat Trump s’inscrit dans la croissance commencée dans les années 2010-11, ni plus ni moins.

La crise sanitaire que Donald Trump s’acharne à qualifier de « China Virus » a tout mis par terre. Non seulement l’économie a été mise à mal, mais la mauvaise gestion de l’épidémie rend l’argumentaire plus que difficile pour l’équipe en place.  La courbe qui synthétise l’opinion des Américains qui pensent que la situation de l’épidémie s’est aggravée est assez logiquement inverse de celle de l’épidémie elle-même.

 

Et comparativement aux autres pays, les Américains ne sont pas – à juste titre – satisfaits de la gestion de la crise. Selon les critères, les États-Unis sont les moins bien placés à l’exception de l’Angleterre. Il est vrai que la stratégie affichée de Boris Johnson au tout début de la crise a laissé des traces. 47 % seulement des Américains pensent que le pays – ici le pays est une notion assez élastique qui peut englober le gouvernement fédéral et local mais aussi les citoyens eux-mêmes qui sont bien partie prenante dans la crise – a bien géré la crise contre 59 % en France, 94 % en Australie et95 % au Danemark qui est le « bon élève de la classe » (cette enquête a été réalisée par le Pew Research Center). La « classe » regroupe ici 14 économies avancées. Résultat, 18 % des Américains pensent que le pays est plus uni aujourd’hui qu’avant la crise. Le deuxième pays le moins bien placé étant la France avec 39 %.

Really ?

Cette division n’est pas le fruit du hasard et a été assez peu subtilement orchestrée par Donald Trump lui-même. À commencer par critiquer ouvertement et lourdement les maires ou les gouverneurs démocrates dès qu’ils ont été confrontés à la crise. Lorsque la gouverneur du Michigan avait pris des décisions rigoureuses, Donald Trump avait publié des messages incendiaires.

Ensuite, en critiquant directement Anthony Fauci, son conseiller médical pour la gestion de la crise qui s’est aventuré à émettre un avis différent du sien. Ne serait-ce que le port du masque est devenu un message hautement politique : les républicains le considèrent inutile, les démocrates le pensent une arme

Aujourd’hui, la crise sanitaire n’est plus au cœur des messages actuels du candidat-président. Sauf ces derniers jours pour faire croire au remède magique qu’est le vaccin et qui, comme par miracle, pourrait être, dixit le président, disponible début novembre. Donald Trump semble hésiter entre l’économie qui, à l’entendre renaît de ses cendres, et la « loi et l’ordre ». L’argument sur l’économie est plus qu’incertain, car même si les chiffres de l’emploi du mois d’août paraissent positifs, la situation toujours très préoccupante. Evidemment, les progressions mesurées par rapport aux mois précédents sont phénoménales mais l’état sur le front de l’emploi est encore loin de ce qu’il était avant la crise (8,4 %) et le retour à la normale devrait être bien long.

Reste donc la rhétorique « Law and Order » que Donald Trump utilise jusqu’à la corde. Et il en use comme s’il était un simple candidat et non le président depuis quatre ans. Oubliée la promesse faite lors de son investiture (voir texte ci-joint) selon laquelle « le carnage s’arrête ici et maintenant ». C’est moi ou le chaos énonce-t-il dans toutes les versions possibles. Joe Biden n’a donc plus que le choix de marteler « c’est lui et le chaos ».

 

 

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