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Sur quelle planète vivent les électeurs de Trump ?

Evidemment, quand un candidat vous fait des promesses à longueur de meeting et pendant toute une campagne, qu’il éructe des insanités sur les Mexicains, les Noirs, les musulmans, les femmes, on risque à la longue d’être singulièrement influencé et croire faux ce qui est vrai et vrai ce qui est faux.

Sachant que par ailleurs, les médias sociaux se sont mis de la partie pour diffuser abondamment, aussi abondamment que le souhaite leurs utilisateurs cachés derrière leurs pseudos et autres avatars, ce que l’on appelle les fake news. Et ce n’est pas près de s’arrêter même si les compagnies comme Facebook et Google ont indiqué développer des technologies pour limiter les dégâts. Trop tard pour cette élection. Sans oublier les puissances étrangères – la Russie – que ne se sont pas privées de s’immiscer dans le processus en se transformant en un hacker géant. Sur ce point, Barack Obama a demandé à la CIA de lui fournir un rapport et de le poser sur son bureau du bureau ovale début janvier car évidemment après le nouveau locataire risque de freiner des quatre fers. Il a déjà commenté les premières conclusions de l’agence en indiquant que ce sont les mêmes qui ont affirmé la présence d’armes de destruction massive en Irak. Les rapports entre le futur président et la CIA risque d’être plutôt tendus. Et le Congrès a fait de même dans une initiative désormais bipartisane.

Nous sommes donc entrés dans ce que l’on appelle a post-truth America » comme l’écrit Susan Glasser, éditorialiste à Politico, qui montre combien couvrir une campagne avec un candidat comme Donald Trump qui a théorisé lui-même le phénomène en affirmant qu’il « pourrait tuer quelqu’un sur la 5e avenue sans que ça n’est d’influence sur ces supporters » est difficile. Alors on comprend qu’affirmer de banales contre-vérités n’a plus beaucoup d’importance. A quoi bon même chercher à vérifier, rectifier, commenter, préciser… La partie est perdue d’avance. La seule chose à faire n’est-elle pas alors de boxer en-dessous de la ceinture ? Même si c’est très dommageable d’en arriver là.

Dans ce climat de mensonges, d’erreurs et de mystification, que savent les électeurs de Donald Trump ? Une enquête réalisée par le Public Policy Polling (Trump Remains Unpopular; Voters Prefer Obama on SCOTUS Pick) sur des éléments simples et factuels laisse sans voix.

-40% des électeurs Trump pensent qu’il a remporté le vote populaire national contre seulement 49% qui accordent que Clinton a gagné (on en est à plus de 2,8 millions de voix en faveur d’Hillary Clinton) ;

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– Seulement 53% des électeurs de Trump pensent que les votes de la Californie devraient être autorisés à compter dans le vote populaire national. 29% ne pensent pas qu’ils devraient être autorisés à compter, et 18% sont incertains ; Là on comprend pas bien le sens de la réponse : que la Californie fasse sécession ?
-67% des électeurs Trump disent que le chômage a augmenté au cours de l’administration Obama, contre seulement 20% qu’il a diminué.

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– Seulement 41% des électeurs Trump pensent que le marché boursier a augmenté pendant l’administration Obama. 39% disent qu’il est descendu, et 19% disent qu’ils ne sont pas sûrs. Pour info, la Dow Jones est passé de moins de 8000 à plus de 19 000 points.

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Et côté fausses informations et intox, ce n’est pas beaucoup plus rassurant :
-73% des électeurs Trump pensent que George Soros paie les manifestants contre Trump ;
-14% des partisans de Trump pensent que Hillary Clinton est liée à une affaire de trafic d’enfants à  à des fins sexuelles.

De la à conclure que plus il y a de moyens d’informations et moins on est informés. En fait, être informés suppose un minimum d’efforts et d’esprits critiques.

 


Covering Politics in a post-truth America

Because the media scandal of 2016 isn’t so much about what reporters failed to tell the American public; it’s about what they did report on, and the fact that it didn’t seem to matter. Stories that would have killed any other politician—truly worrisome revelations about everything from the federal taxes Trump dodged to the charitable donations he lied about, the women he insulted and allegedly assaulted, and the mob ties that have long dogged him—did not stop Trump from thriving in this election year. Even fact-checking perhaps the most untruthful candidate of our lifetime didn’t work; the more news outlets did it, the less the facts resonated. Tellingly, a few days after the election, the Oxford Dictionaries announced that “post-truth” had been chosen as the 2016 word of the year, defining it as a condition “in which objective facts are less influential in shaping public opinion than appeals to emotion and personal belief.”

Susan B. Glasser


 

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