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Résistance ou Deep State ?

Il y a eu le livre de Bob Woodward Fear dont les médias parlent en bouclent depuis quelques jours alors qu’il ne sort que la semaine prochaine. Il est vrai que l’auteur a un pedigree impressionnant et est à l’origine, avec son compère Carl Bernstein, de la chute de Richard Nixon suite à l’affaire du Watergate. Donald Trump, lui-même, avait loué son professionnalisme jusqu’à ce que les chaînes de TV en donnent les premiers échos avec quelques citations chocs (voir ci-dessous) de l’entourage immédiat de Donald Trump, ceux que l’on avait baptisé les adultes de la Maison Blanche. Ils ont évidemment nié avoir dit ce que Bob Woodward a écrit dans son livre. On est donc dans la situation du « he said, he said ». Qui croire alors ? On a du mal a penser que Bob Woodward, journaliste chevronné, se soit aventuré à 75 ans, dans une voie aussi incertaine, uniquement pour faire du buzz et ternir son image de « tombeur de Richard Nixon ».

Et patratas, deux jours plus tard cette première effervescence, une personne se présentant comme un « senior official in the Trump administration » transfère une lettre au New York Times que le quotidien publie sous le titre « I am Part of the Resistance Inside the Trump Administration » qui corrobore la thèse de  Bob Woodward, à savoir que Donald Trump constitue un danger pour l’Amérique. Et presque bizarrement cet article, relativement court de 3 feuillets, a fait encore plus de vagues que le livre.

Evidemment, l’anonymat de l’auteur a soulevé de nombreuses questions et poussé les observateurs politiques à chercher les indices, relativement faibles, pour savoir qui a écrit l’article. Certains sont même allés jusqu’à évoquer le nom du Vice-Président Mike Pence.

Certains, sans doute majoritaires, ont condamné la démarche de l’anonymat avec comme argument : si on n’est pas d’accord, on le dit publiquement, quitte à prendre le risque – quasiment assuré – de se faire « virer ». Dans son émission hebdomadaire sur PBS avec David Brooks, Mark Shields a avancé l’idée que l’initiative avait l’avantage de se concentrer sur contenu et non sur le messager. Car si la lettre avait été signée, les critiques se seraient portées sur l’auteur plus que sur les critiques qu’il formule.

Fox News et ses alliés s’en sont évidemment donné à cœur joie sur le deep state qui entraverait l’action de l’administration en place. Mais en fait de deep state, il s’agit d’un républicain pur jus, en plein accord avec la politique de son chef (déréglementation à tout va dans les domaines environnemental, social, économique, réforme fiscale qui n’a fait qu’augmenter les inégalités en allouant la majorité du surplus aux entreprises et aux classes aisées et quasiment rien aux classes moyennes, augmentation des dépenses militaires) mais qui considère que Donald Trump est plus un danger qu’un atout. On n’est donc pas du tout dans le deep state.

Presque tous les membres du cabinet se sont fendus d’une petite déclaration pour affirmer qu’ils n’étaient pas l’auteur du libelle. On se sait pas trop s’ils ont été obligé par Donald Trump ou s’ils l’on fait spontanément. Mais ces affirmations ne donnent évidemment aucune garantie.

Rand Paul, sénateur du Kentucky, a suggéré de faire passer tous les membres du cabinet au détecteur de mensonge. Etonnant pour ce libertarien farouchement attaché aux libertés publiques.

Quant à Donald Trump, il ne surprendra personne qu’il ait activé la machine à tweets allant jusqu’à demander à son ministre de la Justice de lancer une enquête pour débusquer l’auteur invoquant une raison de sécurité nationale. Rien que de très normal.

Il n’est pas improbable que l’auteur se démasque ou soit démasquer dans les jours qui viennent et qu’il pourra ainsi expliquer le sens de sa démarche.

 


Defense Secretary James Mattis
Following a contentious National Security Council meeting, Mattis told people close to him that the president had the understanding of “a fifth- or sixth-grader.”

Chief of Staff John Kelly
“He’s an idiot. It’s pointless to try to convince him of anything. He’s gone off the rails. We’re in Crazytown. I don’t even know why any of us are here. This is the worst job I’ve ever had.”

Former Top Economic Adviser Gary Cohn
“A professional liar.”

Former Personal Attorney John Dowd
“You are not a good witness … Mr. President, I’m afraid I just can’t help you,” Dowd told Trump in a meeting in which he counseled the president not to agree to an interview with Special Counsel Robert Mueller.

Earlier, Dowd told Mueller why he didn’t want Trump to testify. “I’m not going to sit there and let him look like an idiot. And you publish that transcript, because everything leaks in Washington, and the guys overseas are going to say, ‘I told you he was an idiot. I told you he was a goddamn dumbbell. What are we dealing with this idiot for?’”

Dowd also reportedly referred to Trump as “a fucking liar.”

Former Chief of Staff Reince Priebus
While serving as chief of staff, Priebus expressed discontent with the president’s social-media habits. He called the president’s bedroom—where he watches cable news—“the devil’s workshop,” and referred to the hours when Trump tweets as “the witching hour.”

“When you put a snake and a rat and a falcon and a rabbit and a shark and a seal in a zoo without walls, things start getting nasty and bloody,” Priebus said, referring to the White House.

Former White House Staff Secretary Rob Porter
“It felt like we were walking along the edge of the cliff perpetually … Other times, we would fall over the edge, and an action would be taken,” Porter said, referring to top administration officials’—including Mattis’s— practice of ignoring Trump’s directions on foreign-policy matters when they considered them to be too extreme.

“This was no longer a presidency. This is no longer a White House. This is a man being who he is.”


 

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