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Rendez-vous le 6 janvier au Congrès

L’échange entre Ari Melber et l’élu de la chambre des représentants de l’état du Wisconsin, Bill Feehan, un supporter MAGA pur sucre, est symptomatique. Le journaliste de CNN lui demande une réaction sur le vote des grands électeurs qui fait officiellement de Joe Biden le président-élu. Il répond que ce n’est pas encore officiel et qu’il faut attendre le 6 janvier pour que le vice-président Mike Pence annonce le résultat final. S’il lui reposait la même question le 6 janvier, l’élu pro-Trump répondrait peut-être qu’il faut attendre le 20 janvier à 13 heures pour que Joe Biden ait prêté serment sur la Bible. Et peut-être que le 20 janvier à 13 heures, il expliquerait que ce n’était pas une vraie Bible et que donc l’action n’est pas valide… Et cette attitude n’est pas isolé quand on se souvient que 126 élus de la chambre des représentants et les ministres de la justice de 17 états ont soutenu la démarche du Texas visant à contester les élections dans quatre autres états.

 

Et pourtant, le 20 janvier 2021, Joe Biden prêtera serment sur la Bible et deviendra le 46e président des Etats-Unis. Mais il semble assez clair que Donald Trump ne concédera pas le résultat et se comportera comme un président en exil avec sa cour d’élus républicains qui le suivront dans une démarche jusqu’au-boutiste par crainte de s’attirer les foudres de Don Senior dans le rôle du Parrain. Nous sommes en pleine deuxième saison d’une nouvelle série intitulée US Politics Godfather. Pas encore disponible sur Netflix, mais ça ne saura tarder.

Parmi ses qualités, Donald Trump est opiniâtre. On l’a vu dans sa démarche mettant en doute la légitimité de Barack Obama au motif qu’il n’était pas né aux Etats-Unis. Il a été le porte-drapeau de ce mouvement du birtherism pendant plusieurs années. Répétant inlassablement, contre toute évidence, qu’on n’était pas sûr que Barack Obama fût né sur le sol américain. Lorsque ce dernier produisit son acte de naissance, Donald Trump a persévéré en mettant en doute l’authenticité. Bref, il n’y en avait jamais assez.

On comprend facilement que, motivé par un sentiment de ressentiment et jouant sur la victimisation, il puisse tenir pendant plusieurs années, jusqu’en 2024. Pour quoi faire ? Pour se présenter lui-même ou pousser un poulain, son fils Don Jr ou sa fille Ivanka, éventuellement un politique qui lui aura baisé l’anneau. Dans un partenariat officieux un peu à l’image de celui entre Vladimir Poutine et Dmitri Medvedev, où le second joue le rôle de l’homme de paille du premier.

Après le lundi14 décembre – le lundi suivant le deuxième mercredi du mois de décembre selon la Constitution – qui a scellé les votes des grands électeurs, la prochaine étape est le 6 janvier, lorsque le Congrès se réunira pour compter les votes et entendre le vice-président Mike Pence, au titre de président du Sénat, déclarer la victoire de Joe Biden.

Il reste encore un point de procédure, formel et symbolique, qui ne changera pas le cours des choses, mais aura un impact sur la confiance dans les institutions. Il suffit d’un élu de la Chambre des représentants et d’un sénateur qui oppose une objection sur un scrutin dans un état pour imposer un débat séparé des deux chambres ponctué par un vote. A ce jour, l’élu de l’Alabama Mo Brooks est prêt à jouer ce jouer du côté de la chambre basse. Aucun sénateur n’a encore officiellement annoncé qu’il était prêt à cette ignominie, mais plusieurs seraient sur les rangs. Certains uniquement pour avoir leur quart d’heure de célébrité. Pour que vote soit pris en compte, il faut que les deux chambres soient d’accord ce qui est impossible puisque les démocrates ont la majorité chez les représentants. Et même du côté du Sénat, certains élus républicains ont déjà reconnu l’élection de Joe Biden et donc ne se prêteront pas à une telle mascarade.

Malgré cette étape décisive du vote des grands électeurs du 14 décembre, Donald Trump continue toujours dans la même voie en contestant la victoire. Avec quel objectif ? D’abord, Donald Trump ne semble pas concevoir perdre et comme il ne peut y avoir match nul, il doit poursuivre ce qu’il considère peut-être un acte de bravoure. Cette dénégation nourrit sa base de supporters et permet de les maintenir mobilisés. Mais c’est là un jeu dangereux car certains ne demandent que le feu vert pour agir et de lancer dans des actions dangereuses. C’est là un moyen de tenir le parti républicain en tenaille. Gare à un membre du parti qui aurait l’idée de se rebeller et de voler de ses propres ailes.

1 Commentaire

  • Алиса
    Posted 1 février 2021 at 16h05

    Apres avoir deja manifeste mardi, des milliers de partisans de Donald Trump doivent se rassembler mercredi matin pres de la Maison Blanche. Le president americain a confirme mardi soir qu’il s’exprimerait devant ses sympathisants a 11 h (16 h GMT). Les precedents rassemblements pro-Trump dans la capitale americaine ont donne lieu a des violences, impliquant notamment des milices d’extreme droite comme celle des Proud Boys. Leur chef a ete arrete lundi soir a son arrivee a Washington, avant d’etre relache avec ordre de s’eloigner de la capitale. La maire Muriel Bowser a appele les habitants a eviter le centre-ville et la Garde nationale a ete deployee en prevention.

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