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Petits meurtres à la Maison Blanche

La Maison Blanche, une « fine tuned machine », c’est ce que prétend Donald Trump à longueur de tweets, de discours et d’assez rares conférences de presse en réponse au « Fake News Medias » qui rapporte jour après jour le chaos qui règne au 1600 Pennsylvania Avenue. Qui croire ? Les « Fake News » ou la « Pathological lyer » ?

Les événements de la dernière semaine de juillet donnent sans conteste raison aux premiers. La semaine de tous les dangers. En temps normal, la situation est assez compliquée avec un aréopage de communicants, les uns ajoutent aux excès du patron de la Maison Blanche, les autres essayant tant bien que mal d’en corriger les incohérences.

Ce jour-là, le porte-parole (Sean Spicer) prenait la porte tandis qu’Anthony Scaramucci, un financier de Wall Street, responsable dans un hedge fund basé à New York, était nommé directeur de la communication. Celui-ci marquait d’emblée son territoire avec des déclarations fracassantes. Par exemple, que désormais tous les bavards seraient virés ou encore sans crainte d’être ridicule, déclarer sans retenue son « amour pour le président ». Il faut préciser que le hedge fund dont il est responsable est en train d’être acheté par un groupe chinois et que la transaction pourrait lui rapporter des dizaines de millions de dollars. Et que dans cette transaction, le feu vert de la Maison Blanche ou plutôt l’absence de feu rouge, pourrait lui rapporter gros. Mais à peine arrive-t-il à la Maison Blanche qu’il pousse dehors le secrétaire général (Chief of Staff) Reince Preibus. Pourtant humilié et rabaissé au rang de serpillière, ce dernier s’épand sans retenue dans les médias exprimant son plus grand respect pour le président qui vient de le virer et maintient qu’il fera toujours partie de la Trump Team.

Son remplaçant John Kelly, un général quatre étoiles, jusqu’ici Secretary of Homeland Security (ministre de la sécurité intérieure) bénéficiant de la considération des démocrates comme des républicains, remet d’emblée les pendules à l’heure en affirmant haut et fort que tout le personnel de la Maison Blanche, y compris la fille et le gendre, devront en passer par lui et non plus s’adresser directement au président.

Il ne fait alors qu’une bouchée de Mooch (Anthony Scaramucci) dont il obtient la tête moins de deux semaines après son entrée à la Maison Blanche. Ce dernier aura donc été le plus bref directeur de la communication.

Evidemment la question est combien de temps, Donald Trump va-t-il supporter ce général qui entend instiller laws and order à la Maison Blanche. On notera à nouveau la forte présence des généraux dans l’entourage immédiat de Donald Trump là où l’autocrate en chef n’a été capable que d’organiser chaos et désolation. Ce mouvement correspond d’ailleurs à l’idée que le président n’a de respect que pour deux catégories de personnes : les généraux, plus généralement les militaires, et les businessmen qui ont réussi mieux que lui.

Ces mouvements que tout le monde attendait ne sont-ils que le début d’un grand chambardement ou la conclusion des six premiers mois plutôt incohérents ? Les récents événements de Charlottesville en Virginie pourraient bien poursuivre le mouvement. Les déclarations de Donald Trump qui renvoient dos-à-dos les actions de l’Alt-right et l’Alt-left et les met un pied d’égalité ont été faites sous l’influence de la branche droit nationaliste présente à la Maison Blanche en la personne de Stephen Bannon, Stephen Miller – un jeune roquet insupportable – et Sebastian Gorka, un porte-parole qui a l’oreille du président qu’il défend sans aucune réserve. Ces trois âmes damnées pourraient bien en faire les frais. D’ailleurs sur le premier, le Raspoutine de la Maison Blanche, qui est aucun doute le plus important, Donald Trump a déjà laissé planer quelques incertitudes.

Une des questions est donc bien de savoir si John Kelly va pouvoir mettre un peu d’ordre dans l’entourage du président. Rien n’est moins sûr tant Donald Trump semble être totalement incontrôlable, y compris par lui-même puisqu’il n’a aucun surmoi qui lui permettrait une certaine réserve bien utile dans de nombreux domaines. L’épisode des événements de Charlottesville sont, à cet égard, concluant. Une première déclaration de Donald Trump où établit une équivalence entre les deux parties, les mouvements de blancs suprémacistes et néo-nazis et les mouvements libéraux. Un seconde, normalisée, où il lit un communiqué préparé par son entourage. Une troisième où, poussé par les journalistes, il revient à des vœux démons et reprend son attitude du politiquement incorrect et des déclarations tapageuses et horrifiantes.

 

Précision : Stephen Bannon n’est plus membre de droit du NSC

 

https://youtu.be/ikAMNZa9U3Y

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