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Nouveau départ pour Gavin Newsom

Gavin Newsom restera donc gouverneur jusqu’au terme normal de son mandat. Cette opération de recall aura donc fait pschitt. Le résultat ne fait aucun doute puisque près de deux votants sur trois (après 74 % des bulletins dépouillés) ont voté non à cette procédure de révocation. Rappelons que Gavin Newsom avait largement été élu gouverneur il y a trois ans.

Cette procédure est l’effet négatif combiné de la démocratie directe et de l’épidémie de la Covid. La Californie, qui est le plus peuplé des États-Unis avec près de 40 millions d’habitants, se situe dans la partie haute du tableau en matière de vaccination (19e sur 50 états) avec 68 % des adultes de plus de 18 ans totalement vaccinés (ayant reçu les deux doses) et à un niveau largement inférieur à la moyenne nationale en matière de décès (0,33 décès pour 100 000 contre une moyenne nationale de 0,59). La Floride et le Texas sont les deux grands états qui sont dans la situation la plus dramatique (1,52 décès pour 100 000 habitants pour la Floride, 1,04 pour le Texas) avec deux gouverneurs qui font montre d’une arrogance invraisemblable). Les électeurs semblent donc avoir choisi un gouverneur qui applique les conseils des autorités médicales et impose certaines restrictions.

 

Cette procédure de destitution est un effet pervers de la démocratie directe. Car comment justifier que seules 1 495 709 signatures validées permettent de lancer une procédure de destitution d’un gouverneur qui a été élu trois ans plus tôt avec une majorité très confortable, la plus grande victoire depuis Earl Warren en 1950. Et surtout, comment justifier que dans l’hypothèse où la destitution est votée par plus de 50 % des votants, le candidat qui arrive en tête des votes sera élu gouverneur, quel que soit le nombre de votants. Lors de cette élection, il y avait 46 %. Théoriquement, un candidat pourrait donc être élu avec moins de 10 %. La Californie est coutumière de ce type d’initiative de déposition, elle en a connu 55 depuis 1911 que la procédure existe. La seule qui a abouti est celle de 2003 contre Gray Davis et qui avait permis l’élection d’Arnold Schwarzenegger. Celui-ci avait émergé des 135 candidats avec 48,6 % des suffrages exprimés.

Ce qui est inquiétant ici c’est l’habitude que semblent prendre les républicains de crier à la fraude avant que l’élection ait eu lieu (The California Recall’s Warning for Democracy). Larry Elder, une sorte de mini-Trump, avait fait des déclarations et ouvert un site web pour inciter les citoyens de manière pro-active à rapporter des fraudes.

Renforcé par ces élections, Gary Newsom pourrait bien devenir un candidat possible pour les primaires démocrates aux prochaines élections présidentielles de 2024. Il emboiterait ainsi les pas de Ronald Reagan, élu président des Etats-Unis en 1980 après avoir fait deux mandats de gouverneur de Californie.

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