Replace and replace, tel est le mot d’ordre des Républicains depuis que la loi ACA (Affordable Care Act) alias Obamacare a été votée. Le slogan a été repris en boucle par Donald Trump depuis qu’il est à la Maison Blanche bien qu’il ait remarqué que la santé était un « problème plus complexe qu’il ne l’avait pensé initialement ». Malheureusement pour lui mais heureusement pour les Américains, le Congrès n’a pas été capable de voter une nouvelle laissant donc vivante la loi d’Obama en place.
Un affront quotidien pour Donald Trump dont l’une des obsessions est d’effacer l’héritage d’Obama. Ce qui ne l’a pas empêché de dépecer la loi, morceau par morceau, en signant des Executive Orders. Les deux mesures du dernier apportant une nouvelle estocade à la loi en place.
D’abord en donnant la possibilité aux compagnies d’assurance de renouveler des assurances court terme prévues initialement pour des personnes entre deux emplois. Ce qui poussent les Américains qui n’en n’ont pas vraiment (les jeunes en bonne santé par exemple) de prendre ce type d’assurance et donc de ne pas contribuer au pot commun. Cet EO accorde aussi aux associations professionnelles de pouvoir proposer des polices d’assurances alors qu’elles ont un historique très négatif : assurances peu avantageuses, remboursements chaotiques…
Depuis mars 2010, l’institut Gallup mesure la proportion des Américains qui n’ont pas d’assurance maladie. Il faut rappeler que la loi ACA est entrée en application en janvier 2014 notamment l’obligation (Individual mandate) de prendre une assurance (ce que les Républicains ne supportent pas et conçoivent comme une atteinte à la liberté). Alors que la proportion d’Américains largement augmenté depuis 2008 suite à la crise, elle a connu son point d’inflexion au début 2014 pour décroitre régulièrement jusqu’à l’élection de Donald Trump où elle est tombée au niveau le plus bas de 10,9 % de la population. Depuis, suite aux déclarations anti-Obamacare et surtout des opérations de sabotage en règle de la loi, cette proportion est remontée de 1,4 %. Pas beaucoup pourrait-on penser un peu vite mais cela représente en fait 3,5 millions d’Américains. Evidemment, ces changements ont touché principalement les minorités noires et hispaniques et les classes populaires en général.
Sans un Congrès et un président pour stabiliser le marché de l’assurance maladie, il est garanti que cette proportion va continuer à augmenter. D’autant que les applications sur les sites proposant des offres d’assurance (Exchanges) vont démarrer le 1er novembre pour l’année prochaine. Bref, une situation préoccupante pour des milliers d’Américains.