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Les républicains et la bombe démographique

Traditionnellement, le parti républicain n’est pas considéré comme le parti des jeunes. Mais aujourd’hui, les républicains ont un gros problème devant eux : les jeunes préfèrent largement les démocrates et les idées qu’ils défendent. Lors des dernières élections de mi-mandat, une majorité d’électeurs de la génération Y et de la génération Z – ceux de moins de 41 ans – ont voté largement pour les candidats démocrates, selon les sondages de sortie des urnes.

En 2022, les électeurs de moins de 30 ans ont soutenu les démocrates avec une marge de 28 points. Ces chiffres sont légèrement inférieurs aux élections de mi-mandat de 2018, mais dépassent de loin les marges des jeunes démocrates en 2014, qui était la dernière fois que le parti républicain détenait à la fois la présidence et la Chambre.

Sur nombre de sujets, préoccupations environnementales, la protection des droits LGBTQ, coût des études et du logement, avortement, limitation des ventes d’armes à feu, les démocrates sont clairement plu en phase avec les jeunes générations que leurs concurrents républicains. Avec les temps, ces derniers semblent se raidir un peu plus, allant à contrecourant de l’opinion des jeunes générations. C’est donc un avenir assez sombre qui se présente devant le GOP s’il ne change pas de direction.   

Pour les candidats républicains, il était encore plus avantageux politiquement d’allouer des ressources pour courtiser les électeurs plus âgés – en particulier dans les années d’élections de mi-mandat où les électeurs de plus de 45 ans se rendent en plus grand nombre et biaisent les républicains.

Une analyse du Center for Information & Research on Civic Learning and Engagement (CIRCLE) de l’Université Tufts utilisant des estimations du lendemain suggère que la participation électorale des 18 à 29 ans en 2022 était la deuxième plus élevée des 30 dernières années pour une élection de mi-mandat. Rien que dans les élections du Congrès, ce segment de population a favorisé les candidats démocrates par rapport aux républicains à 63% contre 35%, restant globalement constante depuis 2020.

L’analyse des données d’AP VoteCast (Young Voters Decided Georgia and Nevada Senate Races, Shaped Results) suggère que les électeurs de la génération Z et les milléniaux ont joué un rôle central dans la décision des élections les plus compétitives et donc transformé ce qui devait être la vague rouge en vaguelette. Dans la course au poste de gouverneur de l’Arizona, le CIRCLE a constaté que les 18 à 29 ans offraient à la démocrate Katie Hobbs un net de 60 000 voix à un moment où Hobbs ne devait gagner sa course que d’un tiers de ce montant.

Et dans la course au Sénat de Géorgie, l’analyse de CIRCLE a révélé que le sénateur Raphael Warnock (D) avait reçu un avantage de 116 000 votes de ce groupe démographique lors des élections générales. Warnock a battu le républicain Herschel Walker lors de l’élection de novembre avec seulement 37 000 voix d’avance.  La course s’est ensuite jouée au second tour, que Warnock a remportée.

L’étude du CIRCLE suggère que les électeurs âgés de 18 à 29 ans sont en désaccord avec l’ancien président Donald Trump et son idéologie MAGA et America First (si on peut appeler une idéologie), tout en notant qu’ « ils ne sont pas nécessairement satisfaits des démocrates. Ils pensent que les démocrates ne produisent souvent pas, mais les deux tiers croient fermement en un rôle pour le gouvernement. »

Il existe une véritable fracture entre les baby-boomers et les milleniums d’un côté et la génération Z de l’autre, explique Andrew Kolvet, porte-parole du journal conservateur Turning Point Action. C’est là une bombe démographique à retardement qui, si ces générations ne changent pas d’orientation politique avec l’âge pourrait donc poser un problème insoluble pour les républicains et donner un avantage durable aux démocrates.

Faut-il rappeler que les démocrates ont remporté le vote populaire lors des 8 dernières élections, à l’exception de l’élection de 2004 où George W. Bush l’avait emporté face à John Kerry en partie grâce à l’effet drapeau liée aux guerres en Irak et en Afghanistan.

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