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Le collège électoral sur la sellette

La sénatrice du Massachusetts Elisabeth Warren qui a été la première démocrate à annoncer sa campagne – de manière peu habile dans sa cuisine – à la primaire démocrate pour les prochaines élections de 2020 a proposé de liquider le système totalement obsolète du système électoral basé sur l’attribution des grands électeurs pour déterminer le vainqueur des élections.

Rappelons que c’est ce système qui a permis à George W. Bush et surtout Donald Trump d’être élus présidents des Etats-Unis. On se souvient des déplorables élections de 2000 où il avait fallu attendre plusieurs semaines pour que, au final, la Cour Suprême attribue la victoire des élections à George W. Bush malgré un déficit de voix populaires. En 2016, la situation était encore plus grave puisque Donald Trump a été élu alors qu’il avait près de 3 millions de voix de moins que son opposante Hillary Clinton. Évidemment, Donald Trump a fait valoir l’idée – sans la moindre preuve – que de nombreux illégaux avaient votés, sans doute 3 millions. Le chiffre de 3 millions n’est évidemment pas un hasard.

C’est lors d’un meeting dans le Queens qu’Elisabeth Warren a abordé le sujet d’abolir ce système du collège électoral. Au-delà du biais introduit qui devrait de plus en plus important en raison de l’évolution de la population, ce système a pour conséquence que les candidats ne font pas l’effort de mener campagne dans les États dont le résultat est assuré. Quel intérêt pour Donald Trump d’aller en Californie ou dans l’état de New York alors qu’on sait pertinemment qu’ils voteront démocrate ?

Pour un retour aux fondamentaux : Un citoyen, une voix
Elire le président à la majorité des voix populaires

Pour changer ce système, plusieurs approches sont possibles. Ajouter un amendement à la Constitution. Mais c’est quasiment mission impossible. L’amendement doit d’abord être voté à la majorité des deux tiers du Congrès et ensuite ratifié par 38 états. Autre possibilité, organiser une convention pour réviser la Constitution. Cela doit être appelé par 34 états et n’est jamais intervenu.

Un troisième système est beaucoup plus simple et s’appuie sur l’ambiguïté d’allocation des grands électeurs. Dans le système actuel, les Grands électeurs sont attribués à chaque état. C’est ce qui a permis à Donald Trump d’obtenir 306 grands électeurs contre 232 pour Hillary Clinton et donc d’être élu. Une majorité de seulement 77 000 voix populaires dans les états du Michigan, du Wisconsin et de la Pennsylvanie ont permis d’attribuer les 46 grands électeurs à Donald Trump. Si l’on attribue les grands électeurs de ces 3 états à Hillary Clinton, on arrive à un score de 278-260 en faveur de cette dernière.

Baptisé National Vote Interstate Compact, ce système attribue les grands électeurs au candidat qui a reçu le plus de voix populaire. Et pour le mettre en place, il suffit (il faut) que les Etats le décident. A ce jour, 12 états très orientés démocrates – incluant la Californie et l’état de New York – se sont déclarés pour ce système représentant 181 grands électeurs. Dès que la barre des 270 électeurs, ce système pourra être opérationnel. Bien sûr, les petits états ou les états largement républicains n’ont aucune envie que ce système passe car ils perdraient une grande partie de leur influence. Mais la démocratie y gagnerait en faisant respecter le principe simple : un citoyen, une voix.

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