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La réforme fiscale des inégalités et du déficit

En signant sa loi Tax Cuts and Jobs Act qui vient d’être votée par le Congrès, Donald Trump remporte une victoire politique incontestable… mais cette nouvelle loi est peut-être aussi la réforme qui lui coûtera lourdement dans les urnes en novembre prochain à l’occasion des midterms.

A côté de Donald Trump, Ronald Reagan et de George W. Bush feront figure de petits bras, La reforme qui vient d’être votée faisait partie de son programme et consiste simplement en une réduction drastique des impôts sur les bénéfices des entreprises et sur les plus haut revenus. Donald Trump répète que si son entourage aime à parler de réforme fiscale, lui préfère dire réduction d’impôts. Réduction sans aucun doute, mais pour qui ?  Les classes moyennes, dont Donald Trump se fait le chantre, en récupéreront quelques miettes et encore provisoirement. Et si la baisse de la pression fiscale sur les bénéfices des entreprises qui va passer de 35 à 21 % est permanente, celle sur les particuliers est temporaire. 80 % des bénéfices générées par cette réforme vont être captés par les fameux 1 %. Le principe est simple, plus vous êtes riche, plus vous gagner.

Cette réforme ne va qu’amplifier les inégalités qui se creusent depuis les années 80 et la révolution conservatrice menée par Ronald Reagan.

You are on your own!

Selon les républicains et le ministre des finances Steven Mnuchin, qui fonde ses arguments sur une étude qui n’existe pas, cette réforme doit se payer d’elle-même c’est-à-dire qu’elle est censée générer un surplus de croissance qui va ainsi dégager des bénéfices plus importants qui contrebalanceront les réductions d’impôts. Une idée qui est contredite historiquement et par la plupart des experts. C’est la fameuse Trickle-down economics, mais à la puissance 10, dont on sait qu’elle fonctionne aussi bien que le syllogisme du gruyère : « plus il y a de gruyère, plus il y a de trous, plus il y a de trous, moins il y a de gruyère, conclusion plus il y a de gruyère, moins il y a de gruyère ». Pour limiter les dégâts (les différentes études (Congressional Budget Office, Joint Committee on Taxation ; Tax Policy Center) évaluent le déficit entre 500 et 1500 milliards de dollars dans les 10 ans à venir. Des restrictions budgétaires sur les programmes sociaux Medicare, Medicaid et Social Security seront sans doute mise en œuvre pour limiter la casse.

Les républicains, traditionnellement très soucieux des déficits et de la dette et toujours très critiques les démocrates pour être des paniers percés, n’y pensent même plus. Ils croient sans doute que Donald Trump va pouvoir multiplier les dollars comme Jésus a multiplié les pains. La réunion du cabinet (voir la vidéo ci-dessous) après que la loi a été votée par le Congrès donne cette impression avec des ministres trans qui formés en zélotes inconditionnels. Et la réunion avec les membres du Congrès est dans la même veine. Donald Trump aime qu’on le congratule et qu’on l’admire, il est servi au-delà de ses espérances.

Petits mots avant la réunion du cabinet de Donald Trump

On ne sait pas trop s’il faut en rire ou en pleurer !  

https://youtu.be/oR7f7IfOOJ8

 


« Apportez-les-moi. Il fit asseoir la foule sur l’herbe, prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux vers le ciel, il rendit grâces. Puis, il rompit les pains et les donna aux disciples, qui les distribuèrent à la foule. Tous mangèrent et furent rassasiés, et l’on emporta douze paniers pleins des morceaux qui restaient. Ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille hommes, sans les femmes et les enfants. »

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu chapitre 15, versets 32 à 38.


« Trop d’impôts tue l’impôt » selon la fameuse formule de Laffer pour qui « les recettes de l’Etat augmentent avec le taux d’imposition, avant de s’effondrer lorsque celui-ci franchit un niveau insupportable pour les contribuables ». Les impôts ont toujours été impopulaires, mais ils servent à payer les routes, les écoles, les hôpitaux publics, les salaires des fonctionnaires… bref à faire fonctionner un pays. Avec les républicains, qui pensent depuis Ronald Reagan que moins il y a d’état, mieux se porte la nation, les impôts sont devenus presque aussi nocifs que les maladies infectieuses. Il faut les éradiquer.

Cette réforme est l’une des plus impopulaires des grandes réformes de ces dernières années et un quart seulement des Américains la soutiennent. Car ils ont bien compris que la Maison Blanche est désormais dirigée par un Parrain plus que par un président. Avec cette réforme, le président, sa famille, Jared et Ivanka (népotisme généralisé : « l’oseille après les postes ») et les milliardaires du cabinet en seront les premiers bénéficiaires. Donald Trump n’avait-il pas répété qu’il perdrait beaucoup d’argent avec cette réforme. Sa porte-parole Sarah Sanders a finalement admis le contraire en expliquant que tous l’important était que tous les Américains allaient y gagner.

 

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