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Infrastructure : the art of the deal politique !

Le projet de loi sur la rénovation des infrastructures est en bonne voie et aura le soutien bipartisan qu’appelle de ses vœux Joe Biden depuis plusieurs mois maintenant.  C’est là une victoire pour Joe Biden, pour le Congrès, pour les Etats-Unis et une défaite pour Donald Trump. Pourquoi impliquer Donald Trump dans cette initiative ? Tout simplement parce qu’il s’est largement impliqué dans ce projet de loi en poussant pour qu’il n’aboutisse pas. D’abord sous la forme de menace, on se souviendra d’eux, ensuite en les admonestant et en qualifiant ceux qui la voteront de Super RINO (Republican In Name Only), en gros des faux républicains. Et enfin, en leur annonçant la sanction, leur opposer un candidat loyal dans les prochaines primaires républicaines.

Statement by Donald J. Trump, 45th President of the United States of America
07/26/21
Who are these RINO Republicans that are so dedicated to giving the Radical Left Democrats a big and beautiful win on Infrastructure? Republican voters will never forget their name, nor will the people of our Country!

Statement by Donald J. Trump, 45th President of the United States of America
07/28/21
Hard to believe our Senate Republicans are dealing with the Radical Left Democrats in making a so-called bipartisan bill on “infrastructure,” with our negotiators headed up by SUPER RINO Mitt Romney. This will be a victory for the Biden Administration and Democrats, and will be heavily used in the 2022 election. It is a loser for the USA, a terrible deal, and makes the Republicans look weak, foolish, and dumb. It shouldn’t be done. It sets an easy glidepath for Dems to then get beyond what anyone thought was possible in future legislation. It will be a continued destruction of our Country. Our Borders are horrible, crime is at an all time high, taxes and inflation are going way up, the economy is going way down, and now this. Don’t do it Republicans—Patriots will never forget! If this deal happens, lots of primaries will be coming your way!

C’est d’autant plus un revers que Donald Trump avait, lui aussi, essayé de faire voter une loi de rénovation des infrastructures, sans jamais y parvenir. La grande différence est que Joe Biden et son équipe rapprochée, à commencer par son Chief of Staff Ron Klain, sont aguerris en manière législative. Quelque 17 sénateurs républicains – y compris Mitch McConnell, le chef de la minorité qui avait pourtant déclaré que son seul programme politique était d’empêcher Joe Biden de faire quoi que ce soit – sont venus s’ajouter aux 50 voix des démocrates pour voter cette loi (67-32).

Mais ce résultat n’est pas tombé du ciel, il est le résultat d’âpres et longues discussions, négociations, compromis entre démocrates et républicains. Ces derniers étant écartelés entre la volonté de ne pas s’associer aux démocrates dans quelque initiative que ce soit et la popularité de cette loi chez leurs administrés. Selon la journaliste Jennifer Epstein, correspondante de Bloomberg News à la Maison Blanche, le bureau des affaires juridiques de la Maison Blanche a tenu 330 réunions et conférences téléphoniques depuis le 28 juin avec des membres du Congrès et leurs équipes. Le magazine Politico rapporte que le conseiller de la Maison Blanche Steve Ricchetti a passé neuf heures mardi avec le sénateur de l’Ohio, Rob Portman, pour discuter des points de désaccord (How Biden’s sherpa, Steve Ricchetti, scored the big deal). La politique ce n’est pas seulement de la communication c’est aussi du travail dans l’ombre. Sans doute, trop d’élus ont tendance à l’oublier.  

Ce projet de loi concerne donc ce qu’il est convenu d’appeler les infrastructures réelles – par opposition aux infrastructures sociales éducation, santé, dépendance – et concerne donc les routes, ponts, tunnels, digues, transports en commun, internet haut débit, ports…Au total, 550 milliards de nouveaux financements pour rénover ce qui a bien besoin de l’être. Joe Biden a qualifié ce projet de loi de « the most significant long-term investment in our infrastructure and competitiveness in nearly a century ». Le président s’est donc laissé porter par un enthousiasme compréhensible mais la déclaration est sans doute excessive (Des autoroutes et des hommes…).  La loi pour la construction du système autoroutier Interstate Highway Act, un projet couvrant tout le territoire signé par Dwight Eisenhower en 1956 représentait un investissement de 25 milliards de dollars soit 1 200 milliards d’aujourd’hui.

Il en a profité pour répéter son credo sur sa vision de la politique dont le principal moteur doit être la discussion et le compromis, deux éléments totalement étrangers à son prédécesseur. « Neither side got everything they wanted in this deal, » a-t-il déclaré. « But that’s what it means to compromise and forge consensus – the heart of democracy. As the deal goes to the entire Senate, there is still plenty of work ahead to bring this home. There will be disagreements to resolve and more compromise to forge along the way. »

La partie n’est pas encore terminée avant que la loi soit définitivement votée par le Congrès et signé par le président. Il va falloir maintenant convaincre l’aile gauche du parti démocrate, beaucoup plus intransigeant dans les négociations avec les républicains et ne voit pas d’un bon œil les concessions qui ont été faites. Par exemple sur le financement des transports en commun, des stations de recharge des voitures électriques, de l’IRS (fisc américain) pour mieux traquer la fraude. Mais les choses sont en bonne voie.

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