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Infrastructure : des annonces en attente de financement

Les infrastructures des Etats-Unis sont dans piètre état. Il suffit de voyager dans le pays pour s’en rendre compte assez rapidement : aéroports, routes, ponts, digues, rail… Cette impression est largement confirmée par l’association des ingénieurs en génie civil (American Society of Civil Engineers ou ASCE) qui publie un rapport tous les quatre ans sur l’état des infrastructures du pays.

L’édition 2017 du rapport montre une dégradation générale sur les 16 types d’équipements qui sont examinés (barrages, énergie, Canaux, ports, transport terrestres, eau potable, écoles, routes, ponts, déchets, rail, déchets dangereux, parcs, transport aérien et traitements des eaux usées). Le rapport donne une note D+ sur l’ensemble des infrastructures ce qui dans le système de notation américaine est médiocre et pourrait correspondre à un 6/20. Une infrastructure déficiente pose évidemment des problèmes de sécurité – les récents accidents de chemin de fer le prouvent aisément – mais ont un effet négatif important sur l’économie. Dans son livre The Road Taken : The History and Future of America’s Infrastructure, Henri Petroski évalue que les retards dans le trafic aérien couteraient quelque 120 milliards de dollars par an.

Le résultat de cette situation est que le gouvernement fédéral consacre de moins en moins d’argent aux infrastructures. Ce qui n’est pas surprenant puisque l’objectif aujourd’hui est de réduire autant que faire se peut les impôts. Le financement fédéral des infrastructures ne représente aujourd’hui que 25 %, il était de 38 % en 1977. Globalement, les économies des pays développés dépensent en moyenne 5 % de leur PIB à la construction des infrastructures et à leur entretien. Les Etats-Unis n’en consacrent que 2,4 %.

La rénovation des infrastructures faisait partie de l’une des quatre grandes promesses de campagne de Donald Trump avec la réforme fiscale (plutôt une baisse des impôts pour les entreprises et les hauts revenus) la construction du mur sur a frontière avec le Mexique payée par les Mexicains et l’abrogation de l’Obamacare. Jusqu’ici seule la réforme fiscale a été votée par les républicains, désormais beaucoup moins soucieux des déficits et de la dette. Ce réforme incluait également la suppression de l’obligation de souscrire à une assurance de santé incluse de l’Obamacare.

Sur ce projet de rénovation, Donald Trump pouvait espérer d’obtenir l’adhésion des démocrates. Car qui peut être contre réparer un pont qui risque de s’écrouler, de consolider un barrage qui pourrait céder ou encore rénover des routes dangereuses ou améliorer un réseau ferré déficient ?

 

Donald Trump avait évoqué un plan de 1 000 milliards de dollars et il fait mieux en avançant le chiffre de 1 500 milliards de dollars sur les 10 ans à venir. Sauf que le gouvernement fédéral n’entend s’engager que pour 200 milliards sans d’ailleurs en préciser le financement. Sachant que les cadeaux fiscaux constituent un manque à gagner de 1 500 milliards. Et qu’ensuite les 1 300 milliards seraient financer par les Etats, les collectivités territoriales et le privé. Mais là encore, ces prévisions relèvent plus de vœux pieux que d’engagements précis de la part de ces divers interlocuteurs. Cela est d’autant plus problématique que les Etats vont déjà trouver des économies dans le financement des programmes sociaux et l’éducation.

 

Pour le financement, plusieurs pistes ont été avancées. L’utilisation d’une partie des bénéfices des entreprises placés dans les paradis fiscaux, l’augmentation des taxes sur l’essence ou encore une taxe carbone. La première hypothèse est soumise au bon vouloir des entreprises et donc incertain. La seconde serait impopulaire même si l’on sait que les Américains payent leur essence très bon marché (presque trois fois moins chère qu’en France). Quant à la troisième, lorsqu’on sait qui est à la tête de l’EPA, on peut douter fortement de sa mise en œuvre.

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