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Impeachment ?

A peine Donald Trump était-il entré à la Maison Blanche que l’on commençait à parler d’Impeachment. Une situation pour le moins inhabituelle. Il est vrai que les questions de conflit d’intérêt étaient déjà posées et l’on (re) découvrait la règle de l’Emolution Clause inscrite dans la Constitution selon laquelle le président ne devait sous aucun motif recevoir des émoluments de la part de nations étrangères. Ce qu’enfreignait d’emblée Donald Trump avec toutes ses propriétés à l’étranger.

Conflits d’intérêt doublés rapidement du motif de népotisme avec l’arrivée de son gendre Jared Kushner et de sa fille Ivanka, non au titre de leur compétence mais de leur relation familiale avec le président. Dans sa première visite à l’étranger, la famille Trump devait être à l’aise avec la famille du Prince d’Arabie Saoudite. Dans un simulacre de transfert de ses biens dans un trust géré par ses biens, Donald Trump voulait donner le change qu’il renonçait à la conduite de ses affaires. Personne n’a été dupe. Mais curieusement, cette question n’a pas fait l’objet d’investigation particulière.

La question de l’Impeachment a été sérieusement lancé avec l’affaire russe, surtout depuis le limogeage de James Comey, les révélations de ce dernier indiquant que Donald Trump lui aurait demandé de laisser tomber l’enquête, les déclarations pour le moins surprenante au ministre des affaires étrangères russe et à l’ambassadeur de Russie aux Etats-Unis selon lequel il avait dû « virer » (you’re fired) James Comey parce qu’il était nuts et que la pression de cette affaire russe était forte et que depuis ça allait mieux. L’imbroglio russe s’est emballé depuis que le ministre adjoint de la Justice a nommé Robert Mueller procureur spécial pour mener à bien cette enquête. James Comey a d’ailleurs accepté de venir témoigner sachant que, depuis qu’il est simple citoyen, il a toute liberté de dire les choses.

L’impeachment est tellement dans l’air que Donald Trump se serait déjà entouré d’avocats pour le préparer à une telle éventualité et, le cas échéant, de le défendre. Pour autant, ce n’est pas une procédure anodine. Elle ne s’est produite que trois fois dans toute l’histoire des Etats-Unis.

Les deux dernières sont connues mais la première beaucoup moins. Elle concerne Andrew Johnson, vice-président d’Abraham Lincoln, devenu président à la suite de l’assassinat de ce dernier par l’extrémiste confédéré John Wilkes Booth. La raison de l’Impeachment est un différend politique entre le Congrès et le président concernant l’approche a mené vis-à-vis des Etats du Sud pendant cette difficile période de la Reconstruction. Le Congrès considérait que le président, un « petit blanc du Sud » était beaucoup trop conciliant là où le Congrès souhaitait une attitude beaucoup plus radicale, en particulier concernant l’esclavage. La procédure ne pu aboutir car il manque une voix pour réunir la majorité des deux tiers pour une condamnation.

Le motif des deux derniers Impeachment, contre Nixon et Clinton était obstruction contre la Justice (Clinton était aussi poursuivi pour parjure et abus de pouvoir). Nixon a démissionné avant même que l’Impeachment fut prononcé mais après plus de 18 mois de bataille politique et juridique. Clinton est resté en poste car il a finalement été acquitté par le Sénat.

Allan J Lichtman, professeur d’histoire à l’American University, avait prévu l’élection de Donald Trump en se basant sur un ensemble de critères qu’il applique avec succès depuis les élections de 1984. Mais il vient de publier un livre “The Case For Impeachment” dans il prédit que Donald Trump ferait l’objet d’une procédure d’impeachment. Dans son livre, il documente sept motifs qui pourraient justifier une telle mesure mais il retient l’affaire russe comme la plus probable. Ce livre a été publié il y a quelques semaines et la suite des événements semble lui donner raison. Car l’affaire russe s’est très largement emballée ces derniers jours. Un Impeachment serait-il une catastrophe ? Pas vraiment semble penser Allan J Lichtman. En revanche, David Frum, senior editor du magazine The Atlantic et ancien speech writer de George W. Bush considère une telle éventualité comme beaucoup plus grave, voire même dramatique.

 

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