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Homeland : de l’Irak à la Russie, de l’islamisme aux Fake News

La première saison de cette série culte s’intéresse aux suites de la guerre en Irak, au danger terrorisme et aux mouvements islamistes. La saison 4 nous amène en Afghanistan et la série 5 nous ramène à Berlin tandis que la saison 6 – diffusée en 2017 mais tournée avant les élections de 2016 – opère un changement qui nous amène à l’élection d’une femme à la présidence des Etats-Unis. Sans les concepteurs étaient-ils assurés – comme tous les observateurs qui s’appuyaient sur les statistiques – qu’Hillary Clinton allait être élu. La série 24 heures chrono n’avait-elle pas penser un président noir ?

Mais patatras, c’est un homme, Donald Trump, qui a été élu. Il faut bien faire avec. Après l’arrivée dans la saison 6 des Fake News combinées avec la montée en puissance d’un radio-commentateur d’extrême-droite, la saison 7 nous plonge dans une réplique de la guerre froide cette fois avec les Russes et l’arrivée des technologues numériques. La thèse est bien celle des élections de 2016 où une puissance étrangère s’applique à utiliser toutes les nouvelles technologies à la fois pour influencer les élections et semer le doute dans la démocratie américaine.

Une stratégie qui fonctionne à merveille puisque le pays est divisé comme jamais avec une procédure de destitution de la présidente. Et la saison 7 constitue une véritable leçon de droit constitutionnel avec la présentation de l’Impeachment, assez rapidement évacuée, puis celle du 25e amendement selon laquelle, dans la section 4, un président peut être destitué s’il est jugé inapte à gouverner. La série décrit en détail le fonctionnement et imagine même une riposte possible du président, en l’occurrence de la présidente. Si une majorité des membres du cabinet pensent que tel est le cas, alors la mécanique peut être enclenchée. Il suffit alors que le président congédie quelques-uns d’entre eux pour neutraliser l’offensive. C’est alors que la Cour suprême entre en jeu. Sans oublier la nécessité que le Vice-Président, présenté ici comme une potiche, signe le document.

Bref, un amendement examiné sous toutes les coutures. On ne dévoilera pas ici le déroulement des événements. Connaître la fin de l’histoire enlèverait une grande partie de son intérêt.

Encore une saison – la saison 8 – et ce sera la fin d’une série palpitante et pleine de rebondissements. Mais il est raisonnable d’y mettre un terme et de ne pas s’embourber comme l’a fait House of Cards dans une description interminable du cynisme du pouvoir dont le seul objectif est d’y rester. Dommage que la série se soit focalisée sur la confrontation Etats-Unis-Russie et n’ait jamais abordé la guerre froide entre les Etats-Unis et la Chine. Mais celle-ci est peut-être plus difficile à mettre en scène et que la documentation sur le sujet est moins abondante.

De la bipolarité du monde à celle des Etats-Unis

La bipolarité de Carrie Mathison ne ferait-elle que « refléter le trouble psychique profond dans lequel l’histoire récente à plonger l’Amérique ? » comme le questionne Dominique Moïsi dans son ouvrage sur la géopolitique des séries. Si tel est le cas, cette bipolarité à pris, dans cette saison 7, prend des proportions jusqu’ici jamais atteint. Est-ce parce que les remèdes administrés pendant de longues années finissent par manquer d’efficacité ou parce qu’une situation nouvelle – un président qui ne fait que conforter sa base – ne fait que l’exacerber ? Peut-être que la saison 8 apportera des réponses.

 


25e amendement (1967)

Section 4. Si le vice-président, ainsi qu’une majorité des principaux fonctionnaires des départements exécutifs ou de tel autre organisme désigné par une loi promulguée par le Congrès, font parvenir au président pro tempore du Sénat et au président de la Chambre des représentants une déclaration écrite les avisant que le président est dans l’incapacité d’exercer les pouvoirs et de remplir les devoirs de sa charge, le vice-président assumera immédiatement ces fonctions en qualité de président par intérim.

Par la suite, si le président fait parvenir au président pro tempore du Sénat et au président de la Chambre des représentants une déclaration écrite les informant qu’aucune incapacité n’existe, il reprendra ses fonctions, à moins que le vice-président et une majorité des principaux fonctionnaires des départements exécutifs ou de tel autre organisme désigné par une loi promulguée par le Congrès ne fassent parvenir dans les quatre jours au président pro tempore du Sénat et au président de la Chambre des représentants une déclaration écrite affirmant que le président est incapable d’exercer les pouvoirs et de remplir les devoirs de sa charge.

Le Congrès devra alors prendre une décision ; s’il ne siège pas, il se réunira dans ce but dans un délai de 48 heures. Si, dans les 21 jours qui suivront la réception par le Congrès de cette dernière déclaration écrite, ou dans les 21 jours qui suivront la date de la réunion du Congrès, si le Congrès n’est pas en session, ce dernier décide par un vote des deux tiers des deux Chambres que le président est incapable d’exercer les pouvoirs et de remplir les devoirs de sa charge, le vice-président continuera à exercer ces fonctions en qualité de président par intérim ; dans le cas contraire, le président reprendra l’exercice desdites fonctions. »


 

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