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Grands électeurs, insolvable élection

Le sujet revient sur le tapis tous les quatre ans et rien ne change.

Les élections constituent un des éléments de base de la démocratie avec comme règles de base : 1 citoyen, 1 voix et celui qui obtient la majorité plus une voix gagne le suffrage. C’est simple. Deux règles censées mettre en œuvre la démocratie c’est-à-dire le commandement (cratos) par le peuple (demos).

Tout le monde a le souvenir de la catastrophique des élections de 2000 où il a fallu attendre des semaines pour que la Cour Suprême arbitre en faveur de George W. Bush. Al Gore, dans une geste de conciliation tout à son honneur avait consenti la défaite.

En 2016, Donald Trump est élu alors qu’il a recueilli près de trois millions de voix de moins que son opposante Hillary Clinton. Ce qui posait à nouveau le problème d’un système électoral indirect de moins en moins adapté. Pour les élections de 2020, les analystes politiques expliquent qu’il faudrait peut-être 5 points, voire plus, pour que Joe Biden soit élu.

Comment soutenir alors un tel système. Les républicains n’ont évidemment aucun intérêt à le changer car il les avantage de plus en plus nettement et leur permet de conserver le pouvoir. Certains restent muets sur le sujet, d’autres convoquent la Constitution et la volonté et à l’intention des Pères fondateurs qui l’auraient ainsi conçu. Faire parler les Pères fondateurs est si facile. Qu’est-ce qui m’empêche de dire que s’ils voyaient ce qui se passe, ils seraient horrifiés et voudraient absolument changer le système.

Certes la Constitution mentionne les Grands électeurs mais elle ne dit rien sur l’allocation de leurs voix. C’est la règle du winner takes all qui créé cette situation de plus en plus problématique. Les voix des Grands électeurs sont automatiquement affectées au candidat qui a remporté l’état. Résultat : une dizaine d’états dits bascules ou swing states font l’élection. Et les candidats ne s’intéressent qu’à ces états. Il ne sert à rien à Donald Trump d’aller en Californie ou dans l’état de New York ou à Joe Biden de se rendre dans certains états du Midwest qui sont inconditionnellement en faveur de Donald Trump. Tous les efforts des candidats sont concentrés sur quelques états. Sur l’élection actuelle, les deux-tiers des meetings et de campagne se sont tenus dans 6 états seulement et près de 90 % des spots télévisés.

Cette situation est également un problème pour lutter contre les attaques extérieures, les Russes en particulier. Il leur suffit de se concentrer sur quelques comtés pour faire basculer l’élection. Rappelons qu’en 2016, un avantage de 77 000 voix des trois états du Michigan de la Pennsylvanie et du Wisconsin. Bis repetita en 2020.

Parmi les propositions pour modifier cette situation, celle baptisée National Vote Interstate Compact est la plus simple et ne nécessite pas de changer la Constitution ni de voter un amendement. Ce système attribue les grands électeurs au candidat qui a reçu le plus de voix populaire. Et pour le mettre en place, il suffit (il faut) que les États le décident. A ce jour, 16 états très orientés démocrates – incluant la Californie et l’état de New York – se sont déclarés pour ce système représentant 196 grands électeurs. Dès que la barre des 270 électeurs, ce système pourra être opérationnel. Bien sûr, les petits états ou les états largement républicains n’ont aucune envie que ce système passe car ils perdraient une grande partie de leur influence.

L’autre argument en faveur de ce système est que depuis l’an 2000, six Américains sur dix y sont favorables. Évidemment, la proportion des démocrates soutenant cette proposition est beaucoup plus élevée : 89 % contre 23 % pour les républicains et 68 % pour les indépendants.

Le changement interviendra peut-être pour 2024 ou 2028.

 


The minority rule

Our Constitution was designed to favor small (or low-population) states. Small states were given representation equal to that of big states in the Senate and an advantage in the Electoral College. What began as a minor small-state advantage evolved, over time, into a vast overrepresentation of rural states. For most of our history, this rural bias did not tilt the partisan playing field much because both major parties maintained huge urban and rural wings.

Today, however, American parties are starkly divided along urban-rural lines: Democrats are concentrated in big metropolitan centers, whereas Republicans are increasingly based in sparsely populated territories. This gives the Republicans an advantage in the Electoral College, the Senate and — because the president selects Supreme Court nominees and the Senate approves them — the Supreme Court.

Recent U.S. election results fly in the face of majority rule. Republicans have won the popular vote for president only once in the last 20 years and yet have controlled the presidency for 12 of those 20 years. Democrats easily won more overall votes for the U.S. Senate in 2016 and 2018, and yet the Republicans hold 53 of 100 seats. The 45 Democratic and two independent senators who caucus with them represent more people than the 53 Republicans.

This is minority rule.

Extrait de « End Minority Rule, Either we become a truly multiracial democracy or we cease to be a democracy at all » Steven Levitsky and Daniel Ziblatt, political scientists and the authors of “How Democracies Die.”


 

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