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General Motors en panne

Les travailleurs de General Motors veulent que le constructeur conserve des emplois bien rémunérés aux États-Unis. C’est ce que souhaite aussi Donald Trump. Eux pour vivre décemment, lui pour se faire réélire. Lorsqu’il était venu à Youngstown dans l’état de l’Ohio, il avait dit à tous les cols bleus qui étaient venus l’écouter de ne pas vendre leur maison, car les emplois étaient en train de revenir.

Mais les conseils, voire les promesses, n’engagent que ceux qui les écoutent. Depuis, General Motors a fermé l’usine qui fabriquait la Chevrolet Cruze ainsi que deux autres usines dans le Michigan et le Maryland. L’année dernière, GM avait annoncé la suppression de 14 000 emplois en Amérique du Nord et la mise en œuvre du projet de construction du Chevrolet Blazer au Mexique.

Contrairement à ce que clament haut et fort Donald Trump et ses affidés, les emplois industriels ne sont pas revenus aux Etats-Unis. La guerre tarifaire à hausser le coût des matières premières qu’achètent les constructeurs américains et le secteur manufacturier se contracte à nouveau. GM a également accusé le président Donald Trump, dont les droits de douane sur l’acier importé ont coûté 1 milliard de dollars à l’entreprise.

Près de 50 000 travailleurs de GM se sont mis en grève. Une situation assez peu courante. De la Géorgie au Michigan, devant plus de 50 usines américaines, ils manifestent pour exprimer leur colère face aux décisions récentes de la société. Ils exigent, entre autres, que GM conserve des emplois aux États-Unis et rouvre ses usines inactives.

Le syndicat United Auto Workers était en train de négocier un nouveau contrat de quatre ans lorsque les pourparlers se sont rompus le week-end dernier. L’accord qu’ils pourraient conclure servira également de modèle pour les nouveaux contrats que signeraient les syndicats avec Ford et Chrysler. C’est la raison pour laquelle la grève est si importante : ce que les travailleurs de GM obtiendront à la fin de leur grève déterminera ce que pourront signer les autres.

A la suite de la décision de GM de construire la Chevy Blazer au Mexique, Donald Trump s’est invité dans la discussion comme il sait si bien le faire. Et comme à son habitude, il a utilisé la menace, en l’occurrence de couper les subventions allouées par le gouvernement à GM pour l’achat des véhicules électriques.

GM produit des voitures électriques et les acheteurs américains peuvent obtenir un allégement fiscal fédéral pour en acheter un. Donc, Trump a menacé de couper ces subventions pour les véhicules GM si la compagnie supprimait des emplois aux États-Unis – une décision qu’il ne pourrait pas faire sans le Congrès.

L’indice des achats manufacturiers de l’Institute for Supply Management est tombé à 49,1 en août, son plus bas niveau depuis sept ans. Un chiffre inférieur à 50 suggère que l’économie manufacturière se contracte.

Le constructeur semble avoir la mémoire courte. Lorsque les grands constructeurs automobiles ont fait faillite en 2008, l’état à mis la main à la poche et le constructeur a demandé à ses employés des efforts en attendant que l’entreprise recouvre la santé.

Le syndicat avait accepté que les nouveaux employés gagnent moins de la moitié des salaires d’avant et ont autorisé le constructeur à embaucher des travailleurs temporaires pour des salaires encore moins importants et moins d’avantages.

Aujourd’hui, le constructeur semble avoir retrouvé la forme. Sur les cinq dernières années, GM a engrangé un bénéfice cumulé de 30 milliards de dollars. Et la cupidité des patrons américains est toujours présente. Alors que les travailleurs temporaires sont payés à peine 15 dollars l’heure, la PDG de GM, Mary Barra, a gagné 22 millions de dollars l’an dernier. C’est 281 fois le salaire moyen de l’entreprise.

Les représentants de GM et de l’UAW se rencontrent depuis juillet pour négocier un nouveau contrat afin de définir avec précision les salaires, les assurances de santé, les avantages, la participation aux bénéfices et la sécurité d’emploi des travailleurs temporaires et des travailleurs permanents. Le syndicat demandait également GM à reconsidérer les fermetures proposées de quatre installations.

Dimanche, la société a publié sa propre déclaration affirmant qu’elle avait offert au syndicat plus de 7 milliards de dollars d’investissements dans quatre États, notamment la création de 5 400 emplois et l’augmentation des salaires de base et des avantages sociaux. La société a également proposé d’interrompre la fermeture prévue d’une usine de montage et d’en construire une nouvelle dans l’Ohio.

Bref, les négociations sont au point mort et la grève coûte à l’entreprise 50 M$ par jour. De quoi faire réfléchir ses dirigeants.

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